Bon, une réaction un peu tardive de ma part, mais une réaction quand même
J'étais en vacances la semaine dernière, donc peu présent, mais ça m'a quand même permis de m'acheter et de m'écouter en boucle ce dernier cru d'Opeth.
Alors alors? Très très bon album, une fois de plus, et qui ne fait pas honte au groupe, loin de là, mais tout de même, quelques déceptions. Je l'aime beaucoup, mais vu la qualité de leur discographie, je le mets tout de même dans le peloton de queue avant Damnation et My Arms your hearse.
Une petite analyse du contenu, on a le droit à pas mal de choses des précédents albums remixées entre elles, ce qui donne beaucoup de personalité à ce nouvel album, ce qui est un plus indéniable. La base est avant tout Blackwater Park, on retrouve le coté plus heavy que death ou doom, ainsi que les longues notes aigues qui avaient fait mouche sur ce dernier ainsi que sur Still Life et qui faisaient quelque peu défaut sur Deliverance (ce n'est pas une critique)
Sur la structure, on est plus proche de Still life en revanche, l'album est plus aérien, et les morceaux "mélo" sont nombreux, la voix claire est très présente (Damnation mis à part, elle ne l'a d'ailleurs jamais autant été, et les voix death sont mixées en retrait d'ailleurs)
Lopez confirme ses talents de batteur et enfin encore plus que sur Deliverance et Damnation (notament sur the grand conjuration) prouvant à tous qu'il joue dans la cour des grands et qu'il faudra désormais compter avec lui dans les batteurs que l'on remarque, c'est indéniable.
Enfin, pour terminer avec les raprochements avec les albums précédents, on retrouve par moments des mélodies à deux guitares, sur Beneath the mire par exemple à la Orchid/Morningrise ce qui n'est vraiment pas pour me déplaire, le clin d'oeil est réellement bienvenu (et excellent)
Coté nouveautés: les fantômes! Cet album porte son nom à merveille car on sent que tout à été mis en oeuvre pour avoir une musique "fantomatique". Les choeurs, par exemple, parfois féminins (c'est nouveau ça chez Opeth) viennent apporter une dose de mystère, et c'est surtout le mellotron utilisé avec justesse en complément des riffs heavy qui vient parfaire cet aspect mystique, assuré dans les aigus. On s'étonne d'ailleurs à chaque écoute de trouver une dose assez élevée de petits détails dans les aigus qui donnent tout son charme à cet album.
L'autre petit truc, c'est indéniablement l'importance des influences rock prog seventies qui n'a jamais été aussi présente que sur cet album, King Crimson n'est réellement pas loin, quand ce n'est pas simplement Pink Floyd, et bien entendu Led Zep (oui c'est pas du Rock prog, mais c'est pour le coté 70ies). Pour ceux qui connaissent, l'influence de Camel est également plus présente, si avant celà se résumait au jeu à la guitare acoustique, là c'est l'ambiance prog avec les flutes ou le mellotron qui est réellement présente (c'est très proche de King Crimson en fait)
Enfin, LE truc de cet album, c'est l'impression d'avoir tout à l'envers, des riffs qui donnent l'impression de tomber à la renverse aux structures mêmes des morceaux: rien ne semble se terminer. A la fin de chaque morceau on à l'impression d'avoir à faire à une intro plus qu'une conclusion. Dans le même ordre d'idées, les solos donnent toujours l'impression d'être coupés en leur milieu sans avoir de conclusion, pour aboutir sur des passages purements atmosphériques alors qu'ils étaient plutot situés avant auparavant (si ma mémoire ne me fait pas défaut)
La grosse surprise, sinon, c'est le morceau Atonement, qui n'a réellement rien d' "Opeth" au premier abord, même si l'on décèle une ambiance 70ies (hyppie?), ou le chant clair typique d'Akerfeldt sur la fin. Mais tout de même, j'ai été très surpris. Je comprends mieux le rapprochement avec Orphaned Land de HR, avec un morceau aux sonorités moyen-orientales comme celui-ci. Ca et la présence de pas mal d'instruments divers dont quelques percussions orientales plus présentes encore que sur Deliverance.
Donc voilà, une petite analyse plus personnelle de l'album (au delà de "Opeth fait du Opeth", cf la chro d'Obsküre) je suis très heureux de cet album, mais malheureusement il ne détronera pas System of a down du titre d'album de l'année pour moi (bah oui!)
Morceaux préférés: Ghost of perdition, Baying of the hounds, Reverie/harlequin forrest, Isolation years
Passages faibles (et oui...snirf) Tout le début de Beneath the mire, le court break qui sonne faux sur Baying of the hounds.
Bien sûr, celà ne fait qu'une semaine que je l'écoute, donc avec du recul, je ne pense pas que je l'apprécierait moins, mais peut-être plus, qui sait...
