Pour ceux que ça interesse, voici ma review
Me voilà revenu de ce concert mythique, 3 groupes énormes, tant en réputation qu'en talent, réunis ce soir au Zénith bondé (pour cause).
La soirée est ouverte par
Testament
Je n'ai que 3 albums d'eux, donc je ne peux que vous donner une setlist incomplète (il doit en manquer une ou deux):
- Intro : Thin Lizzy - Boys Are Back in Town
- Over The Wall
- More Than Meets The Eye
- DNR
- 3 Days In Darkness
- Practice What You Preach
- The Formation of Damnation
C'est donc sur l'énormissime titre d'ouverture de leur premier album, The Legacy, que les membres de Testament font leur entrée, après un Boys Are Back In Town bien sympathique.
Over The Wall est donc très bien interprétée, le public est tout de suite dedans, les riffs font fureur, le grassouillet Chuck Billy est bien en forme et s'amuse à faire du air-guitar avec son pied de micro quand il ne nous fait pas profiter de sa grosse voix (on se demande si c'est le même mec qui a enregistré cette chanson en 1987). Le moment du solo est un des meilleurs moments de leur prestation, le public reprenant le lead en choeur. S'en suivront un tas de titres bien efficaces et musclés que je ne connais pas, jusqu'au standard de l'album The Gathering, qui est
DNR. Une tuerie, le groupe est à l'aise, le public en forme et enthousiaste, faut dire qu'on est servi, les américains sont bien en forme. On enchaîne avec un autre titre un peu plus lent du même album,
3 Days in Darkness, bien sympathique aussi, mais je pense qu'un titre plus pêchu aurait pu le remplacer dans un set aussi court, une autre chanson de The Legacy n'aurait pas fait tâche, mais je chipote. Le groupe finit sur la chanson titre de leur dernier album,
the Formation Of Damnation, qui donne envie d'écouter cet album. La première fois que je les voyais en live, et ils ont assuré, j'irai volontiers les voir en tête d'affiche si l'occasion se présente.
Après l'installation du matériel et les tests arrive
Megadeth.
Voici la setlist :
- Sleepwalker
- Wake up Dead
- Take No Prisonners
- A Tout Le Monde
- Skin O' My Teeth
- She-Wolf
- Symphony Of Destuction
- In My Darkest Hour
- Hangar 18
- Sweating Bullets
- Peace Sells
~~~ Encore ~~~
- Holy Wars...The Punishement Due
Malgré leur passage à l'Elysée Montmartre l'année dernière qui m'avait un peu laissé sur ma faim, j'avais tout de même hâte de revoir un de mes groupes favoris. Le groupe déboule avec
Sleepwalker, seul titre du dernier album du groupe qui sera joué ce soir. Je trouve que ce titre n'est pas le meilleur choix pour ouvrir un concert, sur un set aussi court il aurait pu être écarté, quitte à vouloir représenter United Abominations avec un bon titre, autant le faire avec Washington is Next. Mais bon, le titre est sympa malgré le son approximatif (surtout au niveau de la voix, très en retrait), mais fort heureusement ça va vite s'améliorer. Le reste du set est un enchaînement de tueries.
En effet, le groupe ne nous laisse aucun répit et enchaîne avec
Wake Up Dead, titre ouvrant Peace Sells...But Who's Buying, second album du groupe, et là le concert peut vraiment débuter. Le groupe est très pro, s'exécute avec classe, et Dave headbangue et semble prendre son pied, ces instants sont rares quand on voit Megadeth sur scène, et prennent donc une valeur toute particulière.
Le groupe va faire un tour dans Rust in Peace pour piocher le classique
Take No Prisonners, bien pêchu, et ça pogotte bien sur le devant de la fosse, par chance je n'ai pas été pris dedans. Le groupe est aussi en forme, le son est tout à fait correct, entendre un peu plus Mustaine n'aurait pas fait de mal (quoique :P) mais rien d'horrible.
Après une brève sortie de scène, le groupe nous interprète sa ballade rituelle,
A Tout Le Monde, reprise en choeur par un public décidément très enthousiaste, le refrain est parfait pour faire chanter les foules, et le groupe en profite, et l'interprétation est toujours aussi propre. Le public fait ensuite un triomphe au groupe, je suis quasi-sûr que l'Elysée Montmartre était une salle trop petite pour Megadeth et qu'ils aurait pu rentabiliser (si ce n'est remplir) un Zénith en tête d'affiche, a suivre pour la prochaine tournée.
On passe ensuite au cinquième album du groupe, Countdown To Extinction, avec le titre d'ouverture
Skin O' My Teeth, titre rapide qui est taillé pour le live, avec son riff simple mais remuant et son refrain entêtant, le groupe réussit encore à convaincre le public de sa maîtrise instrumentale.
On enchaîne avec un extrait du controversé Cryptic Writings,
She-Wolf, qui n'avait pas été joué l'année dernière, votre serviteur était donc très heureux de pouvoir l'entendre sur scène. C'est évidemment une réussite, avec ce riff efficace (bien que proche, de Disposable Heroes) et ce solo mélodique très chantant à la Over The Wall, le groupe arrive à mettre le public dans sa poche.
L'intro grandiloquente du prochain titre se fait retentir, et c'est le classique
Symphony Of Destruction qui est interprétée. C'est ce type de chanson qui prend toute son ampleur sur scène, grâce au riff efficace, donnant l'occasion au public de crier "Me-Ga-Deth" en rythme, et au refrain que tout le monde connait sur le bout des doigts, ce qui donne un public ravi.
Un autre tube arrive ensuite après une très coutre sortie de scène au retour de laquelle Dave arborera une guitare décorée avec la pochette de Rust in Peace (le groupe ne fait pas dans les longs discours ce soir, les titres sont joués à la chaîne),
In My Darkest Hour, tiré du très bon So Far, So Good...So What ?, un mid-tempo lourd et carré parfait pour le headbang, avec des paroles assez corrosives, une grande compo du groupe, avec une bonne accélération toujours aussi bien exécutée, on retrouve bien la folie de l'album dont elle est tirée.
Le groupe retourne à Rust in Peace pour nous interpréter le classique
Hangar 18, un de mes titres préférés du groupe. Ce titre rapide est parfait pour le live, avec une première partie accrocheuse et remuante. La deuxième partie nous montre encore la maîtrise technique des musiciens, Dave et Chris venant à tour de rôle sur les côtés de la scène pour nous faire part de leurs solos, avant de finir la chanson face à face.
On a ensuite droit à un choix assez étonnant de la part du groupe, qui est de mettre
Sweating Bullets dans leur set. L'intro est certes accrocheuse et la structure n'est pas la plus complexe qu'ils aient composée, mais la présence importante de parties parlées et l'ambiance malsaine qui règne tout au long de la chanson en font une des moins accessibles du répertoire, sachant que ce n'étaient pas que des fans de Megadeth qui étaient présents ce soir-là, je ne suis pas sûr que tout le monde ait accroché (je n'étais moi-même pas fan de ce titre au début). Toujours est-il que l'interprétation est encore une fois réussie, et ça m'a fait plaisir de découvrir ce titre sur scène.
C'est ensuite le bassiste James LoMenzo qui va sur le devant de la scène pour nous intepréter (avec Shawn Drover qui bat la mesure derrière) le grand classique
Peace Sells, titre bien groovy et entêtant, avec cette rythmique appuyée, aggrémentée de solos fort sympathques entre les couplets. Le refrain est entièrement chanté par la foule, et la seconde partie à eu son quota de participation.
Après un court rappel, le groupe nous joue un autre classique, le titre de rappel par excellence du groupe,
Holy Wars, le premier titre de Rust in Peace, véritable boulet de canon thrash, je le considère comme un des meilleurs titres composés pour le genre. Guitares rapides et acérées, chant hargneux, tout y est pour passer un excellent moment en fosse, les pogoteurs ont dû être ravis. J'ai trouvé que le break acoustique n'a pas été bien interprété, mais ce ne sont que quelques secondes sur ces sept minutes de bonheur complet.
Ce passage m'a donc réconcilié avec Megadeth sur scène, le groupe a su compenser le manque de charisme de ses membres (quoiqu'ils avaient l'air particulièrement enthousiastes ce soir-là) par un enchaînement rapide de titres tous plus efficaces les uns que les autres, reste maintenant à savoir si le groupe saura tenir aussi bien avec un set plus long. Réponse à leur prochain passage en tête d'affiche.
Après pas mal de réglages les membres tant attendus de
Judas Priest font leur entrée après la diffision de War Pigs de Black Sabbath.
la setlist de la tournée reste inchangée :
- Intro : Black Sabbath - War pigs
- Dawn of Creation
- Prophecy
- Metal Gods
- Eat Me Alive
- Between the Hammer and the Anvil
- Devil's Child
- Breaking the Law
- Hell Patrol
- Death
- Dissident Aggressor
- Angel
- The Hellion / Electric Eye
- Rock Hard, Ride Free
- Sinner
- Painkiller
~~~ Premier Rappel ~~~
- Hell Bent for Leather
- The Green Manalishi (With the Two-Pronged Crown)
- You've Got Another Thing Coming
~~~ Second Rappel ~~~
- Living After Midnight
Le groupe entre donc sans surprise avec le premier titre de leur excellent dernier album, l’arrière plan représente d’ailleurs la pochette de Nostradamus,
The Prophecy, dans lequel Halford fait une entrée remarquée, habillé avec un manteau à capuche argentée et un sceptre à l'effigie du logo du groupe. Le son est moyen, en particulier celui du micro, et cela ne sera guère mieux pour le reste du concert, voire pire, mais nous y reviendront. Pour l'instant, le groupe interprère bien le titre, Rob semble horriblement fatigué mais se débrouille très bien avec les titres récents. Les parties instrumentales ne sont pas non plus en reste.
On enchaîne avec un grand classique, qui est
Metal Gods, Mid Tempo accrocheur au rythme martial, montrant bien la volonté qu'avait le groupe à l'époque de British Steel la volonté de durcir sa musique. Le titre est bien inteprété, la démarche robotique d'Halford va bien avec le tout, mais sa voix est toujours sous-mixée.
L’arrière plan change et laisse place au logo du groupe, et c’est un titre de Defenders Of The Faith, qui est joué,
Eat Me Alive, que j'ai mis du temps à reconnaître à cause des guitares relativement en retrait (ça la fout mal pour les deux meneurs du groupe) malgré le très contact qu'ils ont avec la foule. Pendant ce titre, Rob plantera deux drapeaux rouges représentant le logo de Judas Priest. Ce titre n'est pas foncièrement mauvais, le refrain est même sympathique à reprendre, mais je pense que cet album aurait pu être mieux représenté. En effet, pourquoi ne pas avoir choisi Jawbreaker ou The Sentinel ?
Mais ce n’est pas le moment de râler, car Judas enchaîne avec un titre qui met tout le monde d’accord,
Between The Hammer And The Anvil, chanson bien pêchue tirée de l’album Painkiller, toute la foule crie reprend le refrain en chœur, Halford arrive à nous chauffer malgré sa petite forme. Il arrive quand même à monter assez haut malgré son âge.
On passe ensuite à un titre plus rock n’roll,
Devil’s Child, de l’album Screaming For Vengeance, qui plait bien au public, la fosse bouge bien à ce moment là et le refrain est évidemment repris en chœur.
Rob harangue ensuite la foule lui demandant « Breaking The what ? » et c’est après les cris enragés du public que démarre le grand classique
Breaking The Law, et le public reprend la mélodie de la guitare, Rob semble en plus grande forme ici, et n’hésite pas à laisser la parole à la foule pour la reprise du refrain. Un grand moment du concert, cette chanson, bien que simple, est énorme.
Et le sourire n’est pas près de disparaître lorsque l’intro musclée à la guitare de
Hell Patrol se fait entendre. Un autre titre qui bouge beaucoup, avec son gros riff et son refrain simple et fédérateur, une bonne occasion pour les pogoteurs de s’exprimer.
Rob prend ensuite la parole pour nous parler du dernier album, Nostradamus (l’arrière-plan est de nouveau la pochette de cet album), et nous annonce le titre qui suit,
Messenger of Death (ou
Death comme c’est marqué sur l’album, mais c’est pareil). Rob arrive sur un fauteuil doré (pas sûr à cause des lights) sculpté avec des crânes sur les accoudoirs, et nous interprète avec justesse ce titre lourd et sombre, avec un refrain toujours repris par la foule, l’ambiance est à couper au couteau. Le break instrumental est de toute beauté, même si on distingue mal les instruments.
Le groupe enchaîne avec un titre de Sin After Sin,
Dissident Agressor, un titre qui m’a pas énormément marqué sur album mais qui a l’air de se défendre en live, il va falloir que je me l’écoute plus attentivement.
L’arrière plan change ensuite pour laisser place à la pochette de Angel of Retribution, et c’est la ballade
Angel qui est jouée. J’aime moyennement ce titre, un peu gnan-gnan, le groupe n’était pas non plus obligé de nous faire une ballade ce soir, et cet album recèle d’autres pépites.
Mais Priest met ensuite tout le monde d’accord, on voit l’arrière plan changer encore pour laisser place à un œil électrique… Et c’est l’intro
The Hellion qu’ont peut entendre derrière les cris d’une foule en délire, et le riff énorme de
Electric Eye se fait retentir. Dommage qu’on ait pas plus entendu les guitares, mais ça reste une chanson énorme, une machine à faire crier la foule, un autre très grand moment du concert.
On revient à Defenders Of The Faith avec un autre titre fédérateur,
Rock Hard, Ride Free, évidemment repris par la foule, Rob n’hésitant pas à nous laisser la parole.
Ce dernier la prend ensuite pour nous remercier et nous parler des débuts du groupe, disant qu’ils ont commencé avec Rocka Rolla qui n’était pas satisfaisant, suivi par Sin After Sin (c’est pas moi qui me trompe, c’est Rob qui devient gâteux :P) suivi lui aussi par Sin After Sin (qu’est-ce que je disais) qui est un grand classique du metal (ça va les chevilles…), et le groupe joue
Sinner, un autre classique. J’ai bien pris mon pied pendant cette chanson, bien énorme, malgré l’interprétation approximative de Rob et le fait qu’on ne l’entendait pas assez.
Le batteur Scott Travis nous fait ensuite participer, et tout le monde reconnaît le début de l’intro à la batterie du très célèbre morceau titre
Painkiller, et les cris de joie ne tardent pas à se faire entendre. Malheureusement, cette chanson est complètement foirée. Le son était merdique, comparable à Gojira à Arras, c'est-à-dire que les grosses caisses étaient tellement fortes qu’elles avalaient complètement les guitares, donc exit les riffs énorme et les excellents solos, on entendait juste un peu la voix d’Halford qui peinait à dominer. Des signes de têtes et des grimaces de sa part montraient son mécontentement, et il y a de quoi, c’était une bouillie innommable, un des pires foirages que j’ai pu voir en concert, et venant d’un groupe de l’ampleur du Priest, en plus avec un standard, c’est tout simplement inacceptable.
Vient ensuite le moment du rappel, et après un long moment d’attente, on voit Rob arriver sur une moto chromée en tirant la langue, et c’est la célèbre
Hell Bent For Leather qui est interprétée, chanson très fédératrice aussi, le public est fou à ce moment là, ça peut se comprendre.
On passe ensuite à la reprise de Fletwood Mac,
The Great Manalishi (With The Two Pronged Crown), le son était très approximatif, pas autant que Painkiller (heureusement) mais on arrivait à reconnaître à peu près, malgré la voix de Rob horriblement sous-mixée. C’est dommage, c’est une très bonne reprise, mais elle aurait vraiment pris son ampleur avec un son digne du groupe.
Les choses s’améliorent pour
You've Got Another Thing Coming, interprétée après un solo de Glen Topton fort excité. C’est un mid-tempo sympathique de l’album Screaming For Vengeance, avec un refrain facile à reprendre. Le solo semblait bien interprété, mais on n’entendait pas assez la lead guitare.
Le groupe quitte ensuite la scène après de courts remerciements, mais la chanson indiquait bien qu’une autre chose arriverait (on ne se moque pas s’il vous plait), et après un second rappel Rob revient avec un drapeau français, nous remercie, et le groupe nous interprète le dernier classique de la soirée,
Living After Midnight titre de hard rock assez proche d’AC/DC, qui met tout le monde d’accord, le groupe l’allonge un peu pour que le public chante plus, un très beau final.
Ce fut donc une très bonne soirée en compagnie de trois groupes énormes. Megadeth m’a bluffé et ont été pour moi les maîtres de la soirée en ce qui concerne la prestation et le son. Voir Judas Priest sur scène est grandiose, le show était bien assuré, mais le son n’était vraiment pas assez bon, il était au mieux passable, et au pire ignoble, ce qui est vraiment dommage pour un groupe de cette trempe. On voyait aussi que Rob souffrait physiquement, il a probablement des problèmes de santé, il ne peut pas courir, il semblait avoir du mal à se lever (pour Death il a fait une bonne partie de la chanson assis et on voyait qu’il essayait de se lever, et pour Hell Bent For Leather il a fait tout la chanson sur sa moto, et on voyait aussi qu’il aurait voulu la faire debout. En espérant qu’il se rétablisse, et qu’on ait un meilleur son la prochaine fois qu’ils passeront.Autre léger regret de ma part, c'est le fait qu'il n'y ai pas assez de chansons du dernier album dans la setlist, alors que Rob semble plus à l'aise avec le peu de titres joués, c'est pas très grave mais c'est dommage, d'autant que l'album est loin d'être pourri.