Entre du Blaze et du Manowar :
KING'S X - DOGMAN (1994)
Un de leurs meilleurs albums. Un album brut de chez brut et un album façon thérapie. Un peu comme St Anger... mais en réussi. La fin de la collaboration avec Sam Taylor (manager, producteur, mentor) a été houleuse. Le grunge a aussi pris le pouvoir depuis quelques temps.
C'est donc avec "l'envie d'en découdre" que le trio entre en studio avec le fameux producteur Brendan O'Brien. Fini donc le luxe et l'aspect sophistiqué des années Taylor. Là c'est brut, trio guitare-basse-batterie bien avant. Les rythmes sont lourds (beaucoup de mid-tempos) et la prod "ronde" met parfaitement en valeur les compos.
Et elles sont diablement efficaces. Comment résister aux titres les plus rocky et speedy que sont Dogman (un carton en live ça) ou Complain ? Les mecs, en particulier Pinnick, chantent superbement. Les choeurs tout en ayant un aspect live prononcé sont bien intégrés si bien qu'on se prend à chanter en même temps qu'eux (enfin ça me fait ça). Les mid-tempos sont aussi très bons. C'est moins catchy, moins gais peut être mais la mayonnaise prend bien (écoutez le Pillow, c'est du lourd). Les fausses ballades que sont Flesh & Blue Skies ou Sunshine Rain font mouche.
C'est en tout cas un disque bien équilibré. Précisons aussi qu'il n'y a pas de démonstrations techniques. A la limite Tabor est le plus expansif dans ce domaine mais on est loin du syndrome guitar hero. Ici c'est le collectif qui domine.
Frais et sans complexe cet album est une réussite sur toute la ligne.
Et sans transition on enchaine dans la même famille
JUGHEAD - JUGHEAD (2002)
Bati sur les ruines de Platypus, le groupe rassemble un sacré casting. Visez un peu : Ty Tabor (chant/guitare), Matt Bissonette (basse), Gregg Bissonette (batterie) & Derek Sherinian (clavier). Bon ce dernier est à peine présent. On l'entend sur quelques nappes de claviers voire un mini solo mais c'est guère tout. Lui même s'étonne encore de sa présence sur cet album.
On est loin en tout cas de branleurs d'instruments et c'est vers du rock très pop que le tout lorgne. Et donc du fortement catchy. Les titres sont speeds mémorisables en une seconde sont là et bien là : Snow In Tahiti ou Be Like You (ouah les choeurs là aussi). Le délicieux Flowers vous fera lui aussi taper du pied et chanter (voire même siffler... rhaa l'intro) à tue-tête ("I'm bringing flowers to the girl I love" n'est ce pas mignon et tendrement naïf ?). C'est en tout cas l'aspect léger qui prédomine.
Quand ils lachent la bride ils savent être efficaces. Le titre C'mon est véritablement une tuerie. Les choeurs amènent une mélodie tubesque (rhaaa les "aaaaaahhhhhh" je les chante comme un con) alors que Ty nous parle de sa petite histoire.
Pas de démonstration dans tout ça. Juste de l'efficacité. Sur le dernier titre (Paging Willie Mays) long de 7' on retrouvera un petit aspect plus aérien et alambiqué. Mais sans prise de tête DTienne attention.
L'album est sans prétention quelconque et pourtant il est réussi. Pas de doute là-dessus. Les bonnes mélodies sont là, l'esprit cool aussi. Pas de complexe dans tout ça, juste de la bonne musique... qui, en son temps, est passée inaperçue.