Chimaira - Resurrection
L'ambiance n'était pas au beau fixe chez Chimaira avant l'enregistrement de ce nouvel album. Les membres arrêtent pas de s'engueuler, certains, comme Mark Hunter, ont envi de se casser, et l'intégration de Kevin Talley n'a pas fonctionné aussi bien qu'on le pensait (je parle au niveau relationnel bien sûr).
Mais bien heureusement le moral revient. Talley quitte le navire, Andols fait son come back, le groupe trouve un nouveau label, embauche un nouveau producteur, et c'est reparti comme en quarante, enfin presque.
A l'écoute du premier morceau, on aurait tendance à penser que l'album est dans la droite ligne de Chimaira, sans vraiment d'évolution. Mais on se rend bien vite compte que des changements ont eu lieu, à commencer par le chant. Si les hurlements de Mark Hunter sont toujours très puissants et typés hardcore, on aura droit également au fil des morceaux à un retour du chant clair dans certains refrains, à des intro sussurées à l'oreille de l'auditeur de façon presque dérangeante, ou encore à des bouffés de voix death du meilleur effet.
Tout ça génère une ambiance très particulière pour un disque qui est sans doute le plus sombre du groupe. Un aspect parfaitement illustré par la paire Killing the Beast/The Flame. Ces deux morceaux sont parmi les plus lents du groupe, mais sont aussi ceux qui dégage l'atmosphère la plus malsaine. Une impression renforcée par les samples absolument parfaits de Chris Spicuzza qui ajoute sa patte à chacun des morceaux, et leur fait dégager une aura presque effrayante.
Mais qu'il n'y ait pas de malentendu, Ressurection contient évidemment sont lot de tueries rapides et violentes. Si les morceaux évoquées précédement nécéssitent plusieurs écoutes pour être pleinement appréciées (la palme revenant à Six avec ses dix minutes), certains titres passent comme une lettre à la poste. Le riff de No Reason to Live est à tomber par terre et va sans aucun doute faire des ravages en concert!
A noter que les solos sont moins longs et moins techniques dans l'ensemble. Un changement peut être dû à certaines critiques (absolument injustifiées à mon goût) faites à la sortie de Chimaira selon lesquelles Arnold aurait donné dans l'auto-satisfaction au détriment de la mélodie sur certains titres. Il y a d'ailleurs une scène du dvd bonus ou il se défend d'être un shredder (pas sûr de l'orthographe).
Avec ce Resurrection, Chimaira affine sa musique et son style, et s'affirme encore d'avantage comme une valeur sûre du metal. Nul doute que cet album sera l'une des meilleures sorties de l'année.
PS : Le DVD bonus vendu avec l'édition limitée contient un documentaire assez intéréssant sur l'enregistrement de l'album. On peut aussi y découvrir avec joie "Les aventures de Morgoth", ou comment Chris Spicuzza réalise l'orchestration d'un morceau en utilisant une seule touche de son clavier, avec une belle cape noire, un maquillage digne des groupes de black les plus kitchs, et une hache en plastique.
