Seventh son of a seventh son : 1988

Deux ans après Somewhere in Time, Maiden sort un nouvel opus, Seventh son of a seventh son. Pour ce disque, le line-up reste inchangé autour de son charismatique leader, Steve Harris. On peut remarquer que c’est le dernier album de l’âge d’or de Maiden avec Dickinson-Harris-Murray-Smith-Mc Brain, Smith quittant le groupe en 89 pour 10 ans.
Faisant fi des critiques, le groupe continue sur sa lancée dans la voie tracée avec Somewhere. Ici ce sont les synthés qui arrivent dès le premier titre Moonchild et cela surprend beaucoup les fans de l’époque. De plus pour la première fois de son histoire, Maiden sort un concept album, inspiré d’un livre, « le septième fils » de Orson Scott Card, il est question d’un enfant aux pouvoirs surnaturels. Ceci fait que ce disque peut être considéré comme un réel album de progressif, mais la puissance du groupe font qu’ont parlera plus ici sûrement de Metal progressif.
Moonchlid ouvre donc les débats après l’intro du disque, et elle fait de manière très percutante, coécrite par Smith et Dickinson, elle assez symbolique de l’ouverture du groupe par son côté grandiloquent. Infinite Dreams est un morceau typique de Steve Harris, très épique, assez progressive et très accrocheuse par le talent d’un Dickinson en état de grâce.
Can I play with madness est le 1er single et il est clair qu’il a été composé en ce sens, chanson simple avec refrain accrocheur, une bonne chanson courte et assez commerciale.
The evil that men do, le deuxième single, permet encore à Bruce de montrer sa puissance vocale avec des parties montant très haut dans les aigus, c’est encore une chanson d’une rare efficacité portée elle aussi par un refrain en béton. Le morceau titre, Seventh son of a seventh son, est la pièce progressive de l’album, de par sa durée (11 minutes au compteur) et sa construction musicale assez complexe; Steve Harris signe encore une fois un réel morceau de bravoure. The prophecy est de prime abord plus anecdotique après un tel enchaînement de grands titres, mais elle se révèle après plusieurs écoutes notamment grâce à une partie acoustique finale de toute beauté. The clairvoyant, troisième single, est encore un hit absolu, célèbre pour son intro de basse très inspirée, elle est mélodique et très accrocheuse. Only the good die young clôt l’album en beauté avant un retour à l’intro de l’album pour finir. Les musiciens sont à leur top, Smith et Murray faisant preuve d’un touché inégalé, Harris est comme toujours impérial et Nicko est un batteur de grande classe.
Maiden compose ainsi un disque sans aucun temps mort ne comprenant que de grandes chansons. Le tout est rehaussé par la production du fidèle Matin Birch qui donne au disque un son très clair et puissant qui donner encore plus de force à l’album. Et c’est l’album de la consécration, le disque est numéro 1 des ventes et une tournée somptueuse s’annonce (près de 100 000 personnes à Donnigton). Au final, on tient là un véritable classique du Métal des années 80.

10/10, allez osons!!



tiens et bonus, le bouquin c'est ça :

belle chro, et sacré album s'il en est !!!

Ouais, bonne chronique, mais chez moi, Seventh Son Of A Seveth Son n'affiche qu'un peu moins de 10 minutes? Erreur de frappe?

Je me souviens bien de ce mois d'avril 1988 et de l'impatience qui m'habitait. Il y eu le single Can I play with madness? puis, deux ou trois semaines après, enfin l'album!

La première impression qu'il m'a laissé était double: c'est du bon mais c'est ... disons ... bizarre. Impression qui n'était que renforcée par la pochette: mais comment Eddie allait finir compte-tenu de la dégradation qu'il subissait album après album?
Mais revenons à la musique. Le coté surprenant de Seventh son ... tenait à différentes choses auxquelles IRON MAIDEN ne nous avait pas habitués jusqu'alors. Déjà le coté "concept-album" (encore faut-il piger le soit-disant concept). Ensuite les sonorités et structures "expérimentales" (on ne parlait pas encore de "prog") de certains morceaux, notamment celui qui donne son nom à l'album.
Certes, Maiden avait déjà pondu des titres longs et alambiqués ("The rime of the ancient mariner"). De même, les sons de claviers étaient déjà largement usités sur Somewhere in time . Mais ces deux axes combinés n'avaient jamais été poussés aussi loins par un groupe de hard-rock "traditionnel".
Seventh son ... a donc été un album qui a nécessité plusieurs écoutes attentives pour être "digéré" et apprécié à sa juste valeur. Mais une fois cette étape franchie, ce ne fût que du bonheur!!!

Dix-sept ans après sa sortie, Seventh son ... est toujours considéré comme l'album "prog" de IRON MAIDEN. Ce n'en est pas moins un disque qui fait partie des valeurs sûres de sa discographie et qui resiste fort bien à l'usure du temps.

Le Seventh Tour fût la dernière tournée "barnum" de la Vierge de Fer (avec méga-décor, costumes, pyrotechnie, etc ...). Ce fût également la dernière tournée du line-up de l'"âge d'or" (Harris-Dickinson-Smith-Murray-McBrain).
Coup de bol, c'est cette année-là que je les ai vus live pour la première fois. C'était au POPB dans le cadre du festival Monsters of Rock avec HELLOWEEN, ANTHRAX, et TRUST reformé en guests. Une soirée de folie!!!

Les 27 et 28 novembre de cette même année, IRON MAIDEN filma et enregistra ses deux shows au N.E.C de Birmingham. Le témoignage de ces shows est l'excellent coffret VHS+CD Maiden England .



Enfin, pour finir de vous convaincre que 1988 était vraiment un bonne année, un mois après la sortie de Seventh son ... se sont produits deux évènements de grande importance: la sortie de Opération: Mindcrime de QUEENSRÿCHE, et ... la naissance de mon fils Benjamin.

Une trés belle chonique pour un trés bon album !

Erreur de frappe en effet. Ce titre frole de peu la barre des dix minutes.

C'est pas plutôt dans les 7 minutes qu'elle dure ? (je trouve plus ma K7 )

Pour l'album, je le trouve excellent, mais je prends peu de plaisir à le reécouter, je préfère "Somewhere In Time" maintenant...

Oui je me suis legerement trompé sur la durée du morceau Seventh son

Mon IRON MAIDEN préféré, et aussi un de mes albums préférés de Metal, et aussi un de mes albums préférés tout court...

Bin, Queensryche l'avait fait avant je pense.
Sinon, j'adore cet album bien sûr. J'étais en seconde quand il est sorti. Je me souviens très bien quitter le lycée, mettre la K7 dans mon walkman et rentrer à pied en faisant moultes détours pour profiter de cette musique tranquillement. Du bonheur. J'ai usé cet album jusqu'à la corde, mais je le ré-écoute toujours avec plaisir.....

Je me souviens d'une interview de Dickinson où il disait :

"Quand Queensryche a sorti son "Operation Mindcrime", j'étais carrément jaloux !"

Je te rappelle qu'en 1988 QUEENSRÿCHE n'avait sorti que deux LP et un EP et que ce n'est qu'avec Operation: Mindcrime qu'ils ont connu la notoriété.
De plus ce groupe n'a jamais été un "groupe de hard-rock traditionnel" contrairement à IRON MAIDEN qui est des rares groupes de la NWOBHM à avoir atteint un tel niveau de renommée.

Seventh Son : 9mn53 (comme ça c'est réglé )


J'adore cet album, je crois que c'est mon Maiden préféré, j'ai découvert le groupe avec celui-ci c'est sûrement pour ça, et puis The Evil That Men Do c'est trop bon !

Respect à toi NOISE !

Tu m'as donné envie d'écouter ce putain disque.
Belle Kro !

Excellente chronique pour un excellent album.
Il a souvent été mon préféré du groupe (oui, chez moi c'est assez variable, ces derniers temps c'est plus classique vu que c'est Powerslave) et à chaque fois que je l'écoute, c'est le bonheur assuré.
Un 11/10 aurait même été mérité

Belle Kro , surement mon album préféré de Maiden (de ceux que je possède) la chanson éponyme est un bijou d'un niveau que le groupe n'a sans doute jamais atteint depuis. Par contre, "can I play with madness" me fait mais heureusement c'est la seule

Un des chef-d'oeuvre de Maiden, sinon d'accord avec Mastering, pooouuaaaahhh Can I Play With Madness, quelle mievrerie ce morceau !

Pas d'acord du tout. J'adore le riff principal de Can I Play With Madness, un des riffs 'tagada' les plus pêchus que je connaisse. La seule chose que je peux concéder c'est que le refrain est plutôt mal amené (voire pas du tout) et n'a pas grand chose à voir avec le reste. Et encore, c'est surtout histoire de paraître critique...

Ouais, c'est le refrain qui est horripilant dans CIPWM. Tellement que ça en gache le morceau d'ailleurs. Je la zappe à chaque fois.

Le meilleur album de métal de tous les temps !!!

Plus que du Maiden, cet album représente le pic de créativité du groupe anglais.
Les synthés avaient fait leur apparition sur Somewhere in Time, mais sans que cela soit aussi marqué que sur Seventh Son. Ceci renforce le côté progressif de la musique de Maiden, les claviers apportant des ambiances pesantes, lourdes, que je qualifierais de baroques, grandiloquentes.
Leur musique n'a jamais été aussi riche, inspirée, les compos sont très complexes, les riffs s'enchaînant à merveille sans aucune redite (pas de longueurs), le triptyque couplet/pont/refrain n'étant pas toujours respecté, ce qui permet au groupe de prendre plus de libertés dans la composition. On a donc des structures plus alambiquées, plus surprenantes, et qui font la part belle aux parties intrumentales, inspirées comme jamais, emportant l'auditeur çà et là, sans qu'aucune cassure trop brutale ne vienne interrompre le voyage ("Infinite Dreams" et sa succession de riffs excellents par exemple). En ce sens on reste assez loin du pur prog où les transisitons sont parfois étranges car basées sur des cassures nettes (les premiers Genesis, Yes, certains morceaux de DT, etc...). A la différence de certains groupes de prog, Maiden construit des compos complexes, mais se rapprochant toujours de vraies chansons, car développant des articulations toujours fluides, qui coulent de source.
Sur ce disque, Dickinson est envoûtant comme jamais, tour à tour hyper agressif, sombre ou lyrique à souhait, jouant sur les ambiances, comme un véritable acteur dramatique. Les parties vocales harmonisées sont de toute beauté et les effets de stéréo sont parfois saisissants (les voix inquiétantes sur "The Prophecy" à écouter au casque !!!), rajoutant encore plus d'émotion à des morceaux déjà très prenants, épiques.
Côté guitare les accords de puissance qui peuplaient les "Prowler" ou "Acacia Avenue" ont fait place à des suites d'accords plus complexes, accentuant la beauté des mélodies, sans pour autant rechercher la bizarrerie harmonique ("Evil that Men do" et ses accords aiguisés comme...des rasoirs...). La complémentarité du duo Smith/Murray est à son comble, les rythmiques sont quasi-systématiquement harmonisées, des passages lead venant surplomber le tout sans qu'on puisse parler de véritables soli. De plus, et avec cette épaisseur dans le son que Maiden n'a jamais pu retrouver, on a parfois l'impression d'avoir un mur de son comparable à celui d'un orchestre symphonique, quelque chose d'énorme qui vous entoure totalement. Le son encore très bon aujourd'hui devait être énormissîme pour l'époque (1988) !!
Et puis il y a cette chanson...LA chanson..."Seventh Son of A Seventh Son"...Intro grandiose et terrible, puis des guitares très lourdes, surplombées par une belle mélodie de guitare soutenue par des claviers aériens, le contraste est saisissant. Les paroles sont terribles et se prêtent bien à l'ambiance plombée développée ici. Survient ce refrain rageur, où Dickinson fait étalage de toute sa classe et puis c'est la cassure mélodique avec les guitares harmonisées qui entament une longue descente vers le néant...le son se fait intimiste, la mélodie est inquiétante, comme si quelque chose était caché, attendant de sortir enfin...Bruce délecte des paroles prophétiques, d'une voix lointaine, mystérieuse, puis en fond on distingue une guitare très grave, accompagnant des choeurs intriguants, dans un esprit grégorien. Mc Brain fait peu à peu remonter le tout avec sa grosse caisse et son charley, la pression s'intensifie, les choeurs sont plus présents, il va se passer quelque chose !!! Et là, nouvelle cassure, grandiose, le mot baroque prenant tout son sens ici, puis c'est le départ effrené vers une aprtie instrumentale complexe, basée sur des changements de rythme, avec un batteur impérial, des guitaristes se lâchant sur des soli toujours mélodiques, sans tomber dans la démonstration, et sachant sortir des gammes pentatoniques habituelles. Les choeurs reviennent briser l'ensemble le temps d'une mesure et c'est reparti vers un passage harmonisé à la tierce, la marque de fabrique du groupe...etc...je pourrais décrire les parties une à une tant il y a à dire sur cette compo. Quasiment 10 minutes de passées sans aucune lassitude...
Après on a la beauté triste de l'intro de "The Prophecy", s'effaçant pour une rentrée des guitares dans un esprit médiéval, pour une cavalcade sublime et un Dickonson prouvant encore une fois qu'il est bien LE chanteur. Que dire de l'outro acoustique...argggh que du bonheur !!!
"The Clairvoyant" et "Only the Good Die Young" sont deux très bonnes chansons mais pour terminer l'album et faire de ce disque un chef d'oeuvre encore plus énorme, j'aurais bien vu une dernière compo épique de 8 ou 9 minutes...Mais c'est vraiment chipoter...Pas de défaut à cet album ?
Si, "Can I Play With Madness" comme certains l'ont évoquée...mais pas pour la qualité de la chanson que je trouve plus qu'honorable et qui est un véritable hymne en concert (Scream for me Barcelonaaaaaa !!!). Non, plutôt pour sa place dans cet album. Pourquoi un truc aussi chantant et enlevé dans un album aussi pesant et lourd ? Bizarre comme choix...Bon s'il fallait un single un peu plus commercial je comprends mieux, mais quand même...

Enfin tout ça pour dire que cet album est tout simplement une merveille, où le talent de compositeur de Harris éclate définitivement au grand jour, comme la plus belle des réponses à tous ces pseudo-intellos de critiques rock bien pensants qui ne voyaient en la Vierge de Fer qu'un groupe de heavy grand-guignolesque à la Kiss...

(et aussi le disque qui m'a sûrement permis de devenir un passionné de musique progressive).