
SPOCK'S BEARD - Spock's Beard
SPOCK'S BEARD - Spock's Beard
Il y a des albums comme ça où dés les premières notes on sait qu'il va se passer quelque chose.
On s'enfonce dans son fauteuil, on s'installe et...
Cette façon d'emmener l'auditeur, de le prendre sur les notes d'un clavier absolument somptueux, de le saisir par le bout du coeur avec des arpèges à couper le souffle, de l'entrainer sur les vocalises d'un chanteur passionné et émouvant et les trilles toutes aussi vibrantes et palpitantes d'une flûte. On les pressentait capables de ça en écoutant "Octane" mais là, ils sont touchés par la grâce.
Le premier titre, "On a perfect day" est un pur joyaux de sensibilité, il semble être en lui même l'apothéose de tout l'album tant il est plein, accompli, logique, d'une construction absolument parfaite. Quelle va être la suite après un morceau pareil?
Et bien si! Ils ont réussi cette prouesse de continuer sur la lancée.
Vous allez tourbillonner dans les antiennes d'un "Skeletons at the feast" jusqu'à en attrapper le tournis. Vous démener sur le rythme complètement échevelé de "Is this love" seventies en diable.
Ce qui aurait pu vous laisser reprendre votre souffle, "All that's left", titre doux, vous boulverse par la beauté de ses choeurs.
On est à fleur de peau. Ce sanglot de guitare... Dieu que c'est beau!
J'ai rarement ressenti une telle pleinitude, une telle sensibilité.
"With your kiss" est un réel instant d'amour, au sens charnel du terme. Traduire en notes une telle sensualité relève de la magie. Une étreinte passionnée et brûlante.
"Sometimes They Stay, Sometimes They Go", lourd, ample, rassurant, calme la fièvre provoquée par le titre précédent.
Quelle maitrise, quelle intelligence dans la construction de cet album.
"The slow crash landing man" vous replonge dans la douceur la plus absolue. Il se dégage de cette voix une tendresse, une force, une quiétude qui vous installe sur le plus haut et le plus confortable des nuages. Les guitares sont passionnées, le clavier est digne des plus belles orgues, on côtoie le sublime.
S'en suit une petite incursion dans un style un peu jazzy avec "Wherever you stand". J'ai rarement entendue une batterie aussi humaine. Ce gars chante avec ses baguettes.
Quelle évantail de couleurs... quelle richesse... impossible de redescendre ne serait-ce qu'un instant, "Here after" ailé, sublimant le clavier, éthéré, divin.
"Aussi loin que peut voir l'esprit". Voilà. C'est exactement ça.
Cette musique va vous "rendre beau", vous transcender, répondre à toutes vos angoisses, les aplanir, polir votre âme comme un galet dans le lit d'un torrent. Tant de force, de bouillonnement, d'énergie, de véhémence pour vous apaiser et vous enrichir d'une sérénité incroyable.
"Rearranged" vous redépose sur terre, rempli d'énergie, car sans vous en aperçevoir il y a belle lurette que vous aviez quitté le fauteuil pour vous envoller avec eux.
Devenir un galet par la magie des notes.
Un pur moment d'évasion.