allez la suite quand même, et la fin bientôt si je suis motivé pour ressortir les deux derniers albums :
Iced Earth est donc sur une voie ascendante depuis Dark Saga, John Schaffer va prendre son temps pour composer son nouvel album aidé un peu en cela par Matthew Barlow qui participe un peu à l’écriture, c’est donc 3 ans après Darg Saga qu’arrive la nouvelle pièce du groupe avec un line-up largement renouvelé donc, et ceci même après l’enregistrement du disque.
Something wicked this way comes (1998)
Avec Dark saga, Schaffer avait trouvé la recette idéale et la formule presque magique, pour ce nouvel album, il va l’appliquer à l’identique tout en magnifiant le tout, disons le d’avance, Something wicked est sans doute à ce jour l’oeuvre la plus aboutie du groupe et de son guitariste. Il est d’ailleurs construit de la même manière que son prédécesseur avec les trois derniers titres qui n’en forment qu’un seul, ici la trilogie Something wicked. Musicalement on reste donc dans un power metal très incisif mais en prenant le soin de calmer le jeu par des titres plus doux, d’ailleurs à peu de choses prêt, un titre heavy s’enchaîne avec une power ballade, et cette alternance qui parait risquée est une réussite tant la voix de Barlow est parfaite pour ce genre d’exercice, l’homme a la faculté de changer de registre avec une facilité déconcertante. Sur les treize titres que comptent l’album, on peut facilement en garder les trois quart qui pourraient sans peine figurer sur un best of du groupe, les ultra heavy et presque thrash Burning Times et Disciples of the lie par exemple ainsi que le carrément thrash Stand alone, sur ces titres, Schaffer prouve sans difficulté son talent de compositeur à la rencontre encore une fois du Metallica de MOP et de Iron Maiden, et il se sublime et dépasse ses maîtres on le verra sur la trilogie finale du disque.
Mais l’homme sait aussi proposer donc des plages plus calmes, Watching over me, écrite en hommage à un ami disparu, est une petite merveille de power ballade rehaussé par un chant splendide comme sur Melancholy (Holy Martyr) qui est encore un cran au dessus par des passages acoustiques superbes, une vraie perle qui colle le frisson à chaque écoutes.
Dans ces ballades, il n’y a guère que Consequences qui fait un peu pièce en trop car trop évidente, elle fait un peu redite malgré un break assez heavy de bonne qualité, mais avec My own savior, on repart de l’avant dans une déferlante très heavy mais avec cette touche épique apporté par Barlow, sans doute le seul capable d’être aussi à l’aise dans ce registre sur une musique aussi heavy.
Avant la trilogie finale, on remarquera un instrumental énorme, 1776, sans doute l’un des meilleurs jamais écrit dans le style, en 3 minutes et quelques, Jon Schaffer cloue le bec à ses détracteurs, avec ce petit bijou épique en diable.
Mais c’est bien la trilogie finale qui clôt le disque qui est la plus marquante, sur 20 minutes et 3 titres, on en oublierais presque ce qui a précédé, enfin presque seulement, tant la qualité est au rendez-vous, sur ce laps de temps, on retrouve le meilleur de Iced Earth dans un titre, sans doute le meilleur du groupe et jamais égalé depuis. En effet, tout y est, passages heavy thrash, voix épique et mélodique, passages calmes et nuancés, avec un final dantesque de 9 minutes, ou se mêlent chœurs, claviers et piano le tout avec des guitares incisives, et un Barlow tour à tour en douceur et en registre presque thrash.
Avec cet album, Iced Earth signe un coup de maître, de loin le meilleur sorti cette année là et carrément l’un des meilleurs des années 90, et d’ailleurs en matière de heavy metal, c’est sans doute l’un de mes disques préférés à égalité avec les meilleurs Maiden, Priest ou Metallica.
Après ça, le groupe va nous balancer un autre monument, un album live d’anthologie enregistré à Athènes, dans un des pays les plus fidèles au heavy metal traditionnel avec un public furieux au possible.
Alive in Athens : 1999
En y repensant, ce live est finalement la dernière très grande sortie du groupe et son apogée, après cela, ce fut une lente descente que l’on espère s’interrompre rapidement mais sans trop d’espoirs tant Schaffer semble avoir donné le meilleur de lui-même avec l’album qui précédait.
Ce live est un best of idéal mais pas forcément conseillé pour découvrir le groupe, tant il est compact et rempli jusqu’à la gueule, c’est plus un cadeau pour les fans en fait, il se déguste quand on a bien découvert le groupe, on a quand même avec l’édition limitée pas moins de 31 titres au programme qui couvrent toute la carrière du groupe. Il est certes difficile de s’envoyer d’une traite ces 3 heures de live mais s’y plonger est un délice pour le fan qui y retrouve tout ce le groupe a fait de meilleur dans une ambiance survoltée pour des versions qui souvent dépassent leurs rendus studios.
On en retiendra particulièrement la trilogie Somethin wicked bien sur qui clôt le CD deux, Dante’s Inferno évidemment dans une version formidable, le final de Dark saga aussi, ainsi que Watching over me, (je le chante toujours aussi mal perso mais je persiste), Melancholy, Angels Holocaust et on en passe.
Après ça le groupe va donc avoir du mal à rééditer l’exploit et son album studio suivant va voir un groupe qui a enfin rencontré le succès, chez nous notamment, commettre ses premiers faux pas au moment ou il était prêt de décrocher le gros lot et devenir assez important dans la scène métal.