Tiens ma chro de l'excellent dernier Europe, parue aussi sur
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Secret society est le nouvel album des suédois de Europe, le groupe s’est reformé en 2003 après plus de 10 ans d’absence, et depuis n’a cessé de tourner, cet album est déjà le deuxième à sortir, en 2004 était en effet paru l’excellent Start from the dark, qui montrait un groupe loin de ce que l’auditeur lambda aurait pu imaginer, car le groupe avec The final countdown sorti en 1986 avait laissé l’image d’un groupe de pop métal avec claviers très en avant. Mais Europe est bien plus qu’un groupe de hard fm sans âme et sa reformation l’a prouvé de manière éclatante, l’album de la réunion montrait un visage bien plus heavy mais accessible avec de nombreux titres qui avaient tous de tubes en puissance, le groupe n’ayant pas commis l’erreur de revivre sur son passé ce qui l’aurait condamné rapidement à l’oubli, il a choisi d’évoluer au risque de décontenancer ses fans mais en trouvant un style qui lui va à merveille.
Avec ce nouvel album, Europe prouve que sa reformation se joue sur la durée, John Norum (guitare) qui avait quitté le groupe en 1986, est toujours bel et bien là et son alliance avec Joey Tempest (chant) a l’air de plus en plus solide.
Ce nouvel album suit donc la lignée de Start from the dark, c'est-à-dire une musique plus sombre, on pourrait dire plus adulte, mais tout aussi mélodique malgré le côté heavy accentué, les claviers ont quasiment disparu même Mic Michaeli a participé activement à la composition, il n’en reste pas moins que Europe sait toujours composer des titres qui se gravent dans la tête de manière instantanée. Et si ici il y a peut être moins de tubes à la pelle que sur Start from the dark, on a un disque très homogène qui se découvre avec plaisir sur la longueur, le tout sans guère de faiblesses, chaque titre mérite qu’on s’y attarde plus longuement.
L’album démarre assez fort avec le titre éponyme Secret Society, bien heavy avec un Joey Tempest qui confirme sa nouvelle manière de chanter, plus sombre, mais bien adapté à sa musique. Dans ce style enlevé, on trouve aussi le single, Always the pretenders, au riff bien tranchant et au refrain en béton, le titre est un tube en puissance qui devrait cartonner en concert. On pensera aussi à Love is not the enemy, peut-être l’un des titres les plus heavy du groupe, mais tout aussi réussi une fois passé l’effet de surprise, car malgré ce ton puissant, Europe ne perd pas l’essentiel, la mélodie, celle-ci se révèle au fil des écoutes pour ne plus vous lâcher ensuite.
Mais Europe n’a pas pour autant oublié les titres plus lents, car après ce début d’album sur les chapeaux de roues, le groupe calme le jeu de fort belle manière, on a d’abord le mid-tempo, Wish I could believe, qui passe assez bien, Let the children play au magnifique refrain avec ses chœurs d’enfants sur la fin, c’est encore un titre qui pourrait passer inaperçu si on ne se donne pas la peine de l’écoute, il contient en tout cas de superbes parties de guitares de John Norum, ce dernier prouve avec ce disque qu’il a encore sa place dans les excellents guitaristes metal.
Human after all est sans doute l’un des grands moments du disque, c’est un de ces titres entre ballade et metal comme Europe sait très bien les faire avec encore une fois un refrain en or massif sur lequel Tempest sait très bien faire passer les émotions et un solo superbe.
La suite du disque suit la même lignée, entre titres heavy, The Gateway plan, bien heavy, et Brave and beautiful soul ou riff de guitare entêtant ou ballades comme A mothers son, très douce ou aussi Forever traveling un peu plus enlevée.
L’album se termine par un titre plus rock mi acoustique, mi électrique, The devil sings the blues, assez surprenant pour Europe, il est en tout cas tout aussi réussi que le reste du disque et il finit celui-ci sur une très belle note.
Europe signe donc un excellent album, très riche, il réclame du temps pour bien l’apprécier et sur la longueur il s’avère peut-être même meilleur que Start from the dark car plus équilibré et sans guère de faiblesses, il montre en tout cas un groupe en pleine forme qui n’a rien à envier à nombre de jeunes formations. On conseillera ce disque à tous les amateurs de hard rock, ceux-ci ne doivent plus avoir peur de tomber sur une musique FM sans âme sous peine de rater une des belles sorties de l’année.
