
Aerosmith - Rocks (1975) -Hard Rock-
Bon, c'est pas très facile d'aborder un album de ce groupe, dont beaucoup ne se sont pas penchés dessus après avoir vu un groupe de hard à la scorpions dans les années 90, il suffisait d'entendre ces trop nombreuses ballades...
Pourtant ce groupe est mieux que ça. Oh que oui.
Après avoir sorti un premier album très stonien (le groupe sera toute sa vie considéré comme un sous Rolling Stones, ce qui est vrai pour ce premier album) , avec énormément de racines blues, d'harmonica. Mais déjà 2 hits monstres : mama kin et Dream On, leur plus belle ballade, flirtant déjà avec le style power-ballad. Puis un second album ou le groupe se durcit, et à mon sens trouve son style, du hard rock, et des solos bluesys super inspirés. La voix de Tyler trouve son timbre presque définitif (il changera un peu dans les années 80). 2 perles se distinguent : Same old song and dance et train kept a rollin'. Si la première vous fait taper du pied avec un riff bien trouvé, la seconde est une reprise magnifiée à mon sens des yardbirds. Ou comment rendre une chanson rock en une chanson pleinement hard. Du coup j'ai du mal à apprécier l'originale (désolé Ziggy).
1975, et le groupe sort Toys in the attic, soit-disant le meilleur album du groupe avec sweet emotion et son riff entêtant (Savatage reprend un riff de cette chanson sur "There in the silence" présente sur Poets and Madmen, évidemment je suis le seul à faire la remarque), la chanson titre et round and round, les plus hard du lot, et la chanson la plus connue du groupe : walk this way, funkie dans l'âme mais c'est plus réussi que Hot Space de Queen
Mais c'est à mon sens en 1976 que le groupe sort son joyau (à l'image de sa pochette, ornée de diamants) : Rocks.
Les conditions de sa découverte : en 1994 j'ai 14 ans, et peu d'argent de poche. Je lisais principalement les magazines de hard pas de l'époque mais datant de 88-90. Et de nombreuses chroniques me mettaient à la bouche. Je connaissais déjà le groupe, et cet album via la seule chanson nobody's fault. Puis un jour, en sortant de la natation je vis dans un petit disquaire/magazin d'instruments de musique, Rocks. à 98 F. C'était l'époque encore ou on voyait un disque un jour, on revenait la semaine d'après il était toujours dans les bacs. Mais on savait que l'échéance prochaine allait finir par arriver. Comprendre l'argent de poche que j'accumulais péniblement, 5F par ci, 5 F par là jusqu'à la somme exacte, Un mercredi de début Novembre 94 comme les autres j'ai donc acheté cet album qui me tendait les bras...Il ne m'a pas laché durant 4 mois. Chaque soir après le collège c'était cet album que je mettais. Une vraie source de bonheur, qui me faisait respirer le rock n roll à défaut de le vivre. C'est avec cet album que j'ai appris à apprécier une musique moins commerciale que celle qu'écoutaient les gens que je rencontrais.
Retour à l'album :
Le groupe est à son apogée, et ne se contente pas de sortir des airs à fredonner sous la douche, je m'explique : le point fort de cet album est la guitare de Joe Perry. Vous pourrez pester 500 000 ans sur la mélodie vocale un peu faible de Last Child ou Get The Lead out, il n'empêche que c'est les putains de riffs et de solos qui font l'album, qui vous matraquent, qui vous fait adorer ce son à l'ancienne.
D'ailleurs Led Zeppelin pour prendre un exemple proche musicalement n'a jamais excellé dans l'art des mélodies, mais plutot celui d'innover, et de créer des riffs/solos/ambiances géniales. Bon j'ai pas dit non plus que Aerosmith a innové comme Led Zep. Fan ok, mais je reste un poil lucide, faut pas déconner non plus.
J'ai volontairement mis en avant les "quelques défauts" de cet album. Voyons ou se situent ses qualités.
2 mega perles tout d'abord : Back in the saddle. Une leçon de riff rien de plus. Une mélodie prenante et originale, une fin chaotique (un avant gout de Crash sur Nine Lives ? possible). Encore meilleure en live.
Nobody's fault : un clin d'oeil à Led Zep (Nobody's fault but mine) ? Peut-être mais les 2 chansons ont peu de choses à voir. Ici c'est du hard rock dans toute sa splendeur, un solo rappellant Hendrix au top de sa forme (et c'est pas Perry qui manie la guitare pour une fois, mais laisse Bradford s'exprimer), un Tyler qui s'époumone pour un refrain monstrueux. Le groupe reconnait aujourd'hui n'interpréter que très peu cette chanson avec regret car Tyler n'en ressort pas indemne...
Mais aussi Sick As a dog. Simple efficace, avec un côté hypnotique. Là aussi, 20 sur 20 pour le riff qui se répète sans vous lasser. Une basse très agréable.
Du hard boogie qui vous taper du pied comme peu de groupes de hard le fond avec ratts in the cellar, ou get the lead out. Même la composition de Perry fait mouche, Combination, un mid tempo hypnotisant là aussi, avec une guitare très éraillée à l'instar de la voix de Tyler. Un bonheur que ce son de gratte. Là encore un joli solo. Lick and a promise, dans une lignée hard rock classique finit d'achever cet album. Même pas, une courte ballade se payant le luxe de clôturer l'album comme sur Toys In The Attic. Mais elle est moins gnan gna que "you see me crying", un bon point pour elle.
Et évidemment l'album tourne en boucle, avec les premières mesures de Back In the Saddle qui retentissent...
edit : une article m'ayant décidé à l'achat était la réaction ultra positive de Slash des Gun's par rapport à cet album. Il disait en gros qu'il l'avait découvert à 13 ans grâce à une nana qui l'avait fait écouter chez elle. Il était resté sur le cul et avait laissé tomber la nana pour remettre le disque une fois celui-ci terminé
Pour ce qui concerne les liens musicaux, j'ai découvert Appetite for destruction bien plus tard (en 1998), et les influences aerosmith ne m'ont pas échappés, alors que certains sur ce forum (je ne nommerais personne) ne voyaient pas le rapport. Ah bon ? Encore une écoute superficielle de appetite en ne retenant que le gros son des années 80 (c'est sur la production de rocks sonne daté à côté) et le côté punk du groupe, plus direct, in your face que aero...