Ceux qui veulent lire directement le report du concert peuvent aller au paragraphe 6 : Skyclad Annulé !
Le reste n’étant que moyennement intéressant pour ceux qui y sont allés, pour les ceusses qui n’y étaient pas dites vous bien que c’est pire.
Bon courage.
Intro (Pipes Solo)
Dimanche 10 Avril : ce soir c’est le grand soir. Pour l’instant, entre mon chat qui vient me casser les roubignoles que lui n’a pas et une heure de dodo trop proche de celle de lever, c’est la tête dans la porte de sortie de l’intestin grêle que je commence ma journée. Déjà, il me faut prés de deux heures pour rallier Nantes, la faute a un TER qui s’arrête dans toutes les cours de ferme de la trajectoire. (Non mais putain pour s’arrêter a Montaigu merci), et ensuite attraper un TGV pour Paris Montparnasse, qui a une vitesse moyenne 772 fois plus élevée.
Putain, moi j’vous le dit, y’a les tr00 et y’a les falses.
Mon lieu de villégiature temporaire étant fixé a Clamart, chez un ami de longue date, c’est cette direction que, pas con, je prends. Après un traditionnel et cordial échange de blagues vaseuses, on enquille avec le classique course/bouffe, suivi par un après midi Leffe/schilum menthe/ tiens on a de la visite / DVD de Ska-p.
Sur les coups de 16 heures, je me décide à appeler Queenie et Chips, histoire d’éclaircir les choses. Chips me touche deux mots a propos de mes histoires de place a 10€ et, même si j’avais pas tout bien capté a cet instant précis, je voyais une galère arriver toutes voiles dehors. Queenie m’informe qu’elle sera peut être en retard, avec ce truc dans la voix qui n’appartient qu’a ceux qui prennent du Tranxene.
16h10, je commence à me déhaler
Je donne rendez vous a tout le monde a la sortie de la station de métro, ce qui était une super idée puisque 14 types ont dû faire de même, une bonne moitié ayant des tronches a faire un concert de Skyclad. Etonnant. En attendant, je squatte la devanture du plan de quartier, que je tente désespérément de faire coïncider avec celui que j’ai tiré la veille sur PC. Pourquoi désespérément ? Simple, j’ai bien évidemment choisi une autre station de métro en tant que barycentre de mon plan papier. Un provincial a la capitale, première.
Quelques minutes plus tard, je retrouve Chip, et nous nous élançons vaillamment dans la mauvaise direction.
Guidage Laser
« j’ai pas sur le plan »
Grmlbgrbl.
Nous nous arrêtons a une machine a sous, celle où tu perds toujours, et Chip s’aperçoit qu’il va faire des heureux parmi les commerçants avec un billet de 50 euros. En parallèle, nous discutons de mon fameux plan pour des places a 10€, et mon comparse pensait que c’était grâce a un ami de longue date, un compagnon de route fier et solide avec qui j’avais bravé les tranchées les plus boueuses et tagué la tôle du RER C. En fait le mois dernier je ne savais pas que ce gars là existait. Bref.
On fait demi tour, repasse devant la station de métro et Queenie qui nous attendait là, et sans, la calculer, mettons le cap vers une direction que nous supposons bonne.
30 mètres plus loin, une silhouette inconnue –pour moi-, charmante, en jupe longue et bottines se met a notre niveau : il s’agit de Robert Hue. Mais non, je déconne. C’est Sarkozy.
Bref, Kiki nous rejoint, et nous confirme que le chemin emprunté est bien le bon. Tel le pèlerinage de San Juan, la pente est rude et Chip commence à regretter sa venue. Finalement, arrivé au sommet de l’Altiplano parisien, nous repérons la mare aux conneries qui nous tend ses petits bras musclés. Chip récupère sa place, réservée a son nom (merci Brice), et l’on descend dans les profondeurs de la salle chercher la fraîcheur d’une bonne houblonnade.
Le bar étant fermé, nous rebroussons chemin déssechpités.
Le Guide du Soiffard…
… ne vaut pas celui du « Ptit Bourré ». Comme nous n’avons ni l’un ni l’autre, nous décidons de braquer vers le premier rade en vue, a 100 mètres, histoire de foutre une chaise sous nos fesses.
Bien vite, on s’aperçoit que le « pas loin » est la seule qualité objective qu’on puisse lui trouver. La première chaise que j’avise menace de faire office d’ascenseur express pour le sous sol sitôt utilisée. La seconde peut être aussi, mais je n’ai pas regardé.
Et encore, vous avez loupé les chiottes; pour fermer la porte, il te faut un marteau et un burin. Je n’évoquerai pas le tampax flottant dans le WC et qui, accompagné de son fil, évoquait une amibe ayant forci. La flore microbienne probablement présente dans la cuvette me laisse à penser que l’accessoire d’hygiène se faisait appeler « maman ». Bon ap’.
Nous commandons. Le picon étant une substance inconnue en ces lieux, le choix de bière pression limité à une seule marque, l’indécision est limitée par la force des choses. Nous devisons de tout et de rien autour d’une jaune a bulles :
-Finalement Elvenking et Thuatha de Danaan c’est pareil, sauf que si chez les ritals les elfes sont efféminés, chez les brésilos il sont… comment dire… brésiliens.
-Putain mais merde Bad Religion c’est du hardcore mélodique !
-Comparer rapidement et clairement Skyclad à un truc connu ne peut que mener à foncer dans un mur tous freins pétés.
Et pleins d’autres choses qui viendront semer trouble et confusion dans l’esprit d’un Chip déjà inquiet.
Sur les coups de 18h30, l’œil vif et épargné par la grippe aviaire, Canard nous repère.
Mangez rapide, Mangez liquide
Route est faite en direction de la mare, non pas aux canards (wc) mais aux quinneries, volatile endémique et surtout vachement rare.
Nous arrivons en pleine fin de set de chugga-chugga, le groupe du bienveillant fourgueur de place a 10€, a qui j’avais dit que je ne louperai la prestation pour rien au monde sous peine de m’en couper une. Je me suis sentit con. Recherche opinel bien aiguisé.
Sentant le piège de la première partie de mauvais prog, genre il te faut résoudre une équation du 8éme degré a 13 inconnues pour pouvoir piger le truc, nous décidons de migrer vers le bar, laissant les mathématiciens se torturer le cerveau avec des rythmes en 7/32.
Nous y débattons de Manowar, des groupes cultes des uns et des autres, de la scène punk/alterno française, des influences classiques dans le métal et des endroits où trouver du chlorate de soude a 80%.
Cela permet a chacun d’exhiber son t shirt de la soirée : Dark Tranquillity –jséplusquelalbum- pour Nanard, Village People meets Bezu pour Chip, photographie d’un tas de charbon de nuit en pleine ZI de Béthune pour Queenie et enfin t-shirt Metalmania 2003 tuné a l’eau de javel pour mézigue.
On remarque une décoration pointue de l’endroit, avec notamment cet autocollant singeant le « people=shit » de Slipknot, a la graphie échangée pour un perspicace « people=gens ».
Kiki en profite pour me sortir : « ouais mais avec la barbichette t’avais l’air plus jeune », rapport a ma photo dans le trombino. Normal, j’avais aussi 3 ans de moins. C’est pas qu’un air, mais aussi la chanson.
Nous remplissons sans doute gravement les caisses du zinc, puisque c’est a qui payera sa tournée le premier. Et des tournées, il y en eu.
A un moment je m’inquiète de savoir quand est ce que Skyclad joue. J’avise un type a la coupe de cheveux punkoïde, et visiblement y’avait que moi qui avait pas capté qu’il était anglais. J’embraye dans la langue de Tony Blair avec un accent français à coucher dehors, en balançant des vannes pourries et en demandant vers quelle heure Skyclad joue. En gros il me répond « après les premières parties ». Ouais cool, merci. La suite nous dira que j’ai fait une putain de gaffe.
Steak haché, bavette et tournedos : la première partie qui te met un moteur dans le cul.
Moi j’ai bien aimé. Le look incroyable du bassiste, genre de Steve Harris hawaïen avec 20 ans de plus, le serbe qui cogne sur des cloches de vache milka –ce qui ne sert a rien, leur son n’étant quasiment pas amplifié-, et puis surtout ce chanteur/prophète au visage coulé dans le même moule qu’un certain Jesus C., arc-bouté sur une gratte acoustique directement amplifiée par SuperPhénix, déclamant des tirades sur des héros morts au combat : putain ça a de la gueule. Une drôle de, mais ça en a une.
Musicalement; ben ça guitare pas mal, qu’elle soit raccordée a edf ou pas, ça flutiaute gaiement tout en restant dans des sentiers folkeux bien indiqués sur les cartes, mais je dois dire que j’ai bien aimé, d’autant que je me suis planté devant alors que mes camarades jouaient fond de cour. Peut être que sur disque j’aurai envie de me foutre dans la rade de Brest avec 20kg de kouign-amann aux pieds, mais là j’ai passé un bon moment. Pour un groupe que je ne connaissais pas et de première partie, le contrat me semble parfaitement rempli. Après tout, si les cacahuètes sont plus savoureuses que le plat principal, où va-t-on ?
En revenant du devant de la scène, Queenie me charrie en disant que l’unique raison de mon avancée était la jeune batteuse asiatique au physique avantageux.
Ah Ah. Lourde erreur.
Je ne suis pas parti mater la demoiselle en question, mais les deux groupies de Tornaod emmêlées dans une danse lascive. Non mais tu me prends pour quiquiqui ?
Bref, Tornado, j’ai bien aimé, et encore plus de près.
Skyclad annulé !
C’est pas vrai. Peu après la fin du set de Tornaod, nous prenons nos marques. Et c’est là que se produit l’innommable. Une flaque de colle néoprène, tapie dans l’ombre de la scène, attend sa proie avec l’œil mauvais de la flaque de colle qui prépare un sale coup. Ce qui n’est pas courant je vous l’avoue. Kiki, la démarche insouciante et l’humeur groupie, s’avance gaiement vers les retours, et pose immanquablement ses deux petits 37 bottinés sur la substance sadique, la liant pour la durée du concert a une surface équivalente a un timbre poste coupé en 8.
C’est l’explication la plus plausible.
Les petits sautillements durant « Spinning Jenny » n’étaient que des manœuvres désespérées pour se dégager. Nul doute que, taillée comme un métallo est-allemand pilier d’émeute (au moins 1,53 mètres et 31 kg), elle crevait d’envie d’aller au cœur du pit, histoire d’envoyer valdinguer tout les chevelus alentours d’un geste nonchalant.
Avant la mise a feu des violons, j’avise un type avec le t shirt de la tournée (jig a jig) pour lui demander la track list supposée de la soirée. Il me répond qu’il n’en sait pas foutrement grand-chose, mais que « putain, ça sera heavy ». Pas mal de vieux titres seront joués, de Jonah’s Ark notamment, et je vois le visage de Queenie –qui suivait discrètement par-dessus l’épaule du gars- se renfrogner. Hey, retourne faire ton boulot de colle néoprène, colle néoprène.
En continuant de papoter avec le type, la foudre me prend :
« Hey, mais tu serais pas Stéphane Vasiljévic ? »
« Lui-même. Un autographe ? »
« Je suis Romdu; tu me remets ? »
« Mais oui, Romain !!! »
Alors il faut savoir que Stéphane c’est un peu le monsieur Skyclad français, et qu’il porte a bout de bras un site et un webzine dédié –Bombjour !- avec une foi qui force le respect, et ce depuis des années.
Membre actif du forum Bombjour ! (3 messages en quatre ans), je suis d’autant plus surpris qu’il se rappelle de moi et même de mon état dans le civil. Bon, Stéphane a eu à m’envoyer il y a quelques années un petit paquet avec la bande master de No Daylight Nor Heeltaps, en récompense d’un humble service rendu au groupe, ceci expliquant peut être cela.
Nous échangeons quelques paroles sur le futur du groupe (DVD en préparation !!!), qui a l’air d’aller plutôt bien ainsi que sur la volonté de Martin (ex chanteur de Skyclad) de publier la démo de « The Clan Destined », le groupe qu’il avait commencé à monter avec un mec de Immortal.
On s’aperçoit que ça s’active sur scène. Là, interloqué, je retrouve le punk anglais du bar en train de monter la batterie du … ben… heu … batteur. On se dit que le type doit être roadie. Ben en fait non. J’ai tout simplement demandé au batteur de Skyclad quand est ce que jouait Skyclad ! Fuckin’ froggy !
Je m’absente 20 secondes histoire de trouver un vestiaire, qui finalement sera improvisé a l’aide de l’arrière-bar et d’un fût de bière. Un merci a mon sourire Ultra Brite des grands jours, qui a sûrement incité la serveuse à me ménager cette place providentielle. Enfin je lui ai pas trop laissé le choix non plus.
Tout le monde arrive sur scène.
Graeme English, look de métalleux de base, Georgina Biddle, tronche de prof d’anglais, Steve Ramsey, coupable de 4 braquages et 2 viols a main armée, et Kevin Ridley, caissier à Super U.
Kevin entame un speech ; ça aurait pu être du Copte mâtiné d’Ourdou que j’aurais compris pareil. J’ai tout juste pigé que ce soir ça allait envoyer du gros. Et là.
Rupture d’anévrisme.
Le groupe annonce « Earth Mother, the Sun, and the Furious Host », un de mes dix titres favoris des Cladies, le genre de truc que je n’espérais JAMAIS qu’ils jouent un jour; et là bam : dés le début !
En mon for intérieur, je me dit : si ils enchaînent « Helium » à « Polkageist ! », je crève la goule ouverte.
Finalement non.
Je ne sais plus quels titres ils ont joués après; je pense que ça devait être « Spinning Jenny » ou « A Well beside the River », les deux ayant été présentés au début. Pour le premier, c’est un classique classique qui a fait sauter tout le monde comme un pois mexicain épileptique, et pour le second un titre assez surprenant; lent, lourd et ambiancé, pas parmi mes préférés mais surtout qui détonne pas mal au milieu d’un concert de folk métal. Mais bon, Skyclad fait autre chose que se vautrer dans la normalité binioutéenne des combos de folk métal de base, et cet extrait de « Vintage Wine » ne fait que renforcer leur singularité.
Je me souviens plus trop de la suite, mais je retiendrai surtout quelques temps forts :
Anotherdrinkingsong, extraite du dernier album. Alors celle-ci elle a tout tué, avec dommages collatéraux en prime. Kevin nous dit de chanter le « lalalala lala lalalala lala … » médian quand il se produira, et nous rafraîchit l’esprit en le reproduisant.
Le titre commence, et le fameux lalalalala arrive quelques minutes plus tard. Il faut savoir un truc, c’est que ce thème de base s’accélère pendant un certain temps, avant de débouler sur un putain de solo de guitare névrotique qui ferait pogoter un meuble en rotin. On chante le truc, et avec une quinzaine de types –dont nanard- on se prend par les épaules en esquissant une danse pseudo folklorique primaire, avant de se retrouver a faire la même chose mais en rond, et ce en suivant le rythme imposé par le batteur. Le truc c’est que plus le temps passe plus il accélère ce con. Jusqu'à largement dépasser les tempos de l’album. Et nous comme des glands on en peut déjà plus. Le solo explose enfin, et un pogo burné s’en suit, achevant de porter le rythme cardiaque des courageux vers des sommets rarement atteints. Génial.
Jig-a-Jig, extrait du dernier album. Un instrumental furibard, assez proche de « loco-commotion » qualitativement et dans l’esprit. Grosse baffe, tout le groupe a 12000, le coup de pied au cul avec des pompes de scaphandrier.
Spinning Jenny, qui aura vu tout le monde sauter sur place comme un neo métalleux en baggy.
Inequality Streets (rappel) : Merci a Skyclad de nous remplir notre boite de chocolat, qui parfois nous semble un peu vide.
J’ai regretté que les 2 extraits de Folkémon aient été si mal joués : grosse merdasse au niveau de The Antibody Politic, puis un Think Back and Lie of England bouillitesque au possible. Putain on aurait dit du Tool. J’avais dit à Chips que ces morceaux allaient tout tuer, et au final c’est tout juste si ça a blessé une mouche. Vous connaissez la loi de Murphy ? Just What Nobody Wanted, qui promettait beaucoup, a été charcutée de la même manière. Sont fâchés avec les rythmiques punk les Cladies.
On a déterré les deux premiers morceaux de folk métal de l’histoire, et des titres a mon sens vachement dispensables ont été joués (notamment The Wickedest Man in the World, titre moderne et bien sans plus, et Cry of the land qui a le mérite de faire refroidir les guitares).
Bon Dieu, où sont passés les Polkageist !, Crux of the Message, et autres Bury Me ? Mais où on-t’ils foutu Vintage Wine, On with their Heads !, Art-Nazi, Helium, The Great Brain Robbery ???
Pas un seul extrait de « Oui Avant-garde A Chance » : Même pas un petit –ou plutôt devrait je dire une petite- Great Blow for a Day Job, ce qui était pourtant une belle journée pour !
Le groupe est a fond, Georgina était terrible en début de set, tourbillonnant au milieu de la scène en giclant tout le monde, juchée sur des talons hauts à faire frémir les fils électriques qui passaient par là.
Kevin n’aura de cesse de picoler de la vinasse dans un verre en inox (vu ce qu’il a ingurgité, je me demande comment il a pu faire autant l’impasse sur « Vintage Wine »), racontant des conneries avec un accent assez ahurissant. Pas mal de private jokes adressées au groupe, dont on se serait bien passé. En tant que chanteur il a assuré, franchement je me suis pas dit a un moment « putain c’était mieux avec Martin », non que dalle. N’empêche que le Walkyier ça devait être un truc au niveau présence… Passons
Les titres du dernier album passent plutôt bien en live, mieux que sur disque, et surtout ils ont joués les (presque) meilleurs, a part A Survival Campaign. Le son est bon, mais avec un violon, des synthés et surtout une voix sous mixés, ce qui obligeait Kevin à gueuler comme un morutier. Y’en a quoi ont trouvé que c’était un peu fort. Qu’est ce que vous dites ?
Où l’on apprend que la sous préfecture des Yvelines c’est « Mes Couilles » (78 )
Un petit rappel et puis s’en vont. Je râle, c’est trop peu. On me dit que certains groupes s’en vont direct. Nafout.
Une pensée émue pour Metal Militia qui me cherche peut être encore a l'heure qu'il est. Désolé mec, tu as vu des photos de moi –sur le trombino- d’il y a 3 ans. Depuis je me suis coupé les cheveux et rasé la barbe. Et c’est pas que j’ai pas voulu décrocher, c’est que j’ai rien entendu.
Le temps de récupérer mon manteau au vestiaire de luxe, de croiser le chanteur de Tornaod en lui disant que son truc c’était super, de mater une fille avec du lierre dans les cheveux -ce qui fait promettre a Kiki de surenchérir avec une botte de poireaux et un bouquet garni-, et puis on est parti. Ca fait un bon quart d’heure mine de rien.
On fait arrêt devant une boutique de narguilés, Canard ne croyant pas que ces bêtes-là soient en vente pour une si vile poignée d’euros. Tombé du J9 d’un gitan, c’est toujours discount.
Au cas où on aurait pas pigé, Queenie nous répète pour la seizième fois de la soirée que « je suis une fille, hin », et c’est là que j’ai le flash : ah ouais putain je me demandais pourquoi ce mec se baladait avec ces drôles de boules de coton sous le t shirt. C’est pas un mec en fait. (fandemanowarspirit ©)
Bref, on jette l’ancre dans un bar, le barman la rattrape et nous invite à prendre place. On nous sert des cahouètes. Chip commande une salade et tout le monde des roteuses. Je paye le picon bière a ma voisine, qui aurait dû être un picon-limonade suite a un pari stupide, ce qui ajoute a mon désarroi : en effet, le picon-limonade c’est vraiment dégueulasse et j’aurai aimé voir ta tronche

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On débriefe de tout et de rien, sur le « Paris est magiiiiique » notamment, et Chip et moi passons pour des cons de provinciaux. Kiki me teste sur la géo :
-département des Yvelines ?
78
-préfecture ?
Versailles
-Sous préfectures ?
Mes couilles
Voilà, vous savez tout.
J’apprends que Canard risque de passer pas loin de mon fief cet été, et je me le note mentalement, si je suis toujours dans le coin.
Chips a été enthousiaste tout au long de la soirée, et moi ça m’a fait putain de plaisir de voir des gars qui se bougent le derche.
Queenie je suis plus réservé : je me méfie des mœurs de quelqu’un qui me parle de brésiliens avec des flûtes au bout de dix minutes. Surtout quand on connaît ses origines sud américaines et que l’on sait que son instrument favori se travaille au souffle (ne pas traduire en anglais SVP). Et puis avec mon chapeau elle ressemble à Calamity Jane.
Nous nous séparons à l’entrée du métro en deux groupes, juste de quoi donner aux parisiens une brève leçon de patois vendéen, qui se poursuivra d’un quai a l’autre sous le regard interrogatif des voyageurs :
« Vérole de fumée de lapin, y vait’ fout’ un taquet dans le noroit d’ta face, martyr ! »
Le métro arrive, kiki et moi échangeons les oreillettes de nos baladeurs respectifs, ce qui permet : a moi de découvrir le dernier Hellacopters, et a Queenie d’écouter le chant des mouettes sur la jetée de Saint Brieuc.
La prochaine fois, je choisirai les morceaux que je te ferai écouter, promis. Si je mens je te paye un picon-limonade.