
Marillion - Anoraknophobia (2001)
Bon j’ai déjà fait les autres chroniques de Marillion sur Progressivewaves, on m’a piqué les deux dernières, celle-là et Marbles, vu que j’aime les travaux achevés, je vais les poster ici, j’étais arrêté au faiblard marillion.com sorti en 1999.
Marillion n’avait pas chômé lors de la sortie de Marillion.com, c’était la troisième sortie en 3 ans et la qualité avait franchement baissé depuis This strange engine, et même chez les fans les plus acharnés, l’inquiétude est de mise avant ce nouveau disque, le groupe a peu tourné et il semble perdu niveaux compositions et production.
C’est paradoxalement Internet qui va sauver Marillion, le groupe va lancer un système de pré commande sur son site pour financer son nouvel album, et le succès est au rendez-vous, nombre de fans s’inscrivent sans même avoir entendu une note, preuve de la foi et de la passion qui anime les mordus du groupe même après deux albums inégaux.
Ceci va permettre au groupe de rappeler son producteur fétiche, Dave Meegan et aussi de résigner un contrat de distribution avec son ancien label EMI, le disque étant autoproduit, il ne coûte pas un sou au label.
Et on tient là véritablement l’album du retour en grâce pour Marillion. Le son frappe d’entrée, il est clair et puissant en rupture complète avec les opus précédents. Dave Meegan canalise à merveille les envies du groupe, surtout l’envie que l’on pressentait de s’éloigner encore plus du giron néo progressif.
Le groupe signe en effet un disque qui mêle expérimentations et morceaux plus pop très directs, mais la tendance est plus quand même à l’ouverture vers une sorte de pop sophistiqué avec des titres longs à ambiance portés par un H en état de grâce.
Les deux tubes de l’album sont Beetween you and me qui ouvre le disque de manière très efficace et énergique, et Map of the world, plus douce, facilement mémorisable, un petit chef d’œuvre musical aussi, les parties de guitare de Rothery sont superbes, l’homme paraît moins présent mais ses interventions font mouches à chaque fois.
On citera Separated out, peut-être moins tubesque mais tout aussi efficace avec un début très rentre dedans, idéal pour le live, et un break génial avec bruitage et un solo superbe, un titre qu’on apprend à découvrir.
A côté de ces titres évidents on va dire, dans le bon sens du terme bien sur, on trouve des titres plus ambitieux mais qui savent rester accessibles.
On pense d’abord à Quartz, chanson assez déroutante pour le fan, sur 9 minutes, on a un titre avec la basse très en avant presque groovy, le titre rappelle par instants ce qui peux se faire en pop moderne récente, Radiohead par exemple, un titre surprenant mais remarquable et envoûtant.
When I meet god ensuite, toute en retenue, avec un voile de guitare acoustique et des parties limites électro très légères mais superbes, le titre est un régal, peu évident d’approche avec une fin très surprenante, la gratte de Rothry n’avais jamais sonné comme ça, mais c’est un bonheur auditif.
Il y a aussi Fruit of the wild rose, la plus pop de toute peut être, assez groovy aussi avec un refrain imparable, et une panoplie musicale très riche, à noter encore un break surprenant mais superbe avec gratte acoustique, un titre très sexy si on peut dire.
La pièce maîtresse est sans conteste This is the 21th century, pendant 11 minutes, Marillion déploie toute sa panoplie de composition, le titre est d’une richesse énorme, assez mélancolique servi par un H qui file des frissons, avec de nouveau des sons surprenants mais qui collent à merveille au titre.
L’album se finit avec une très jolie chanson, If My Heart Were a Ball It Would Roll Uphill, toute en ambiance, peu aisée d’approche, peu aisée d’approche et très moderne.
Marillion signe donc une piece maitresse de sa discographie et se libere definitivement de toute les prises musicales pour faire ce qu'il a envie de faire, oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur Marillion et ecoutez ce disque, ces mecs le meritent!!
