C'est pas beau ça

Un hommage je suppose.

Après quelques San Antonio, histoire de cultiver son argot et de bien se fendre la poire (coucou à AB si tu nous lis encore d'ailleurs), je change complétement de style :



Et si en 1944, le 3ème Reich avait gagné, hein ? Où en serait-on dans les 60's ? Ca fait quand même froid dans le dos ce genre de littérature qui révise l'histoire mais c'est diablement prenant surtout si comme le gars Boromir, vous êtes mordus d'histoire depuis votre plus tendre enfance. Sacré roman !

Philip K.Dick avait fait un album sur le même thème, "le maitre du haut chateux". Sauf qu'il est nul. Ca même dégoutté de K.Dick.

Fatherland est vraiment terrible et très prenant. La fin est réussie et poignante.

Pour Dick, j'ai jamais réussi à accrocher, sans doute n'étant pas amateur de yi-king ni de marijuana...

Résumé Dick au Maitre du Haut Château me semble sacrément réducteur... surtout qu'il est moins barré que nombre de ses romans (Blade Runner ou le Dieu Venu du Centaure là c'est l'hallucination totale). Pour ce roman de Dick, le thème est, comme toujours avec Dick, "qu'est ce que la réalité ?", "ce que je vois est-il vrai ?".

Mais, à mon avis, le meilleur moyen pour débuter dans l'univers dickien c'est de lire ses nouvelles car 1) c'est plus court qu'un roman (donc ça fait chier moins longtemps ) 2) le final est toujours inattendu et riche de sens.

Je te rassure j'ai aussi lu Ubik et substance mort, et cela n'a pas été non plus concluant.
C'est parfaitement le genre de science-fiction que je n'aime pas : bonnes idées mais mal écrit (à moins que cela vienne de la traduction ? je ne pense pas), je préfère l'inverse à la limite
Remarquez, ce jugement vaut aussi pour Dune que j'ai trouvé médiocre.

Je vois ce que tu veux dire. C'est vrai que les idées sont excellentes mais il n'a pas vraiment de "style" ou plutôt celui-ci n'est pas flamboyant, contrairement à un Dantec par exemple (un héritier de Dick celui-là).

Malgré tout, il reste pour moi un des rares écrivains de SF intéressants qui a su construire son œuvre autour d'une thématique forte.

Dune, médiocre ???

C'est ton droit mais

Après un tel jugement je serais curieux de connaître deux ou trois de tes romans préférés en SF Caza, please !

Je pensais plutôt au style d'écriture, qu'aux idées.

edit : d'ailleurs je m'aperçois que je préfère les romans courts aux séries trop surchargées, même si le propos de celles-ci se veut plus puissant.
Je préfère n'importe quel roman SF de Barjavel (Ravage, Une rose au paradis, Le Grand Secret, la nuit des temps, par exemple) à Dune. Je n'arrive pas à avoir dans un bouquin un plaisir post-lecture, de type intellectuel "wouahou je me suis ennuyé mais que de belles idées". Sans doute parce qu'on ne relit que très peu souvent un bouquin, alors qu'en musique on ne se prive pas de réécouter un disque qui nous a pas plu la première fois

Ca me fait penser à Moorcock. Auteur sois disant culte. Quand j'ai lut le cycle d'Hawkmoon j'ai été trés étonné : de l'héroic fantasy mal écrite faite pour les ados. Bon c'est quand même bien accrocheur grâce à l'action mais à part ça ça volle vraiment pas haut. Du coup j'hésite toujours à lire son fameux cycle d'Elric. Je préfère largement lire une nouvelle de Robert E.Howard ou un bon roman de David Gemmell que du Moorcock.

Oki, je vois Caza. C'est vrai que moi je suis justement un fan des séries à rallonges, le coté Prog sans doute... Mais bon, je n'aime pas quand ça s'essoufle non plus, difficile de maintenir un niveau constant quand les premières tapent fort ! Dans les cultes (enfin pour moi en tout cas) tu as essayé Hyperion ?

J'aime Hyperion. Même s'il y a un léger côté compilation-SF qui ne me déplait pas. Et Hypérion est bien écrit, je l'ai lu comme du petit lait. Mais vers la fin ça me semblait partir un peu "en live", j'ai donc pas insisté avec Endymion.
Cela dit je n'ai rien contre les séries, j'ai aimé les tomes de Fondation (Asimov) que j'ai lus, et Ténébreuse (Bradley).

Excellentes "références" que les deux dernières ! Ténébreuse j'adore (le plus souvent) l'ambiance, c'est... je sais pas, mais c'est trippant ! Fondations aussi c'est top, un truc grandiose, aussi bien au niveau des idées que dans le temps ou ça se déroule. C'est d'ailleurs curieux mais je n'ai lu Fondations que récemment, j'ai du le zapper pendant 20 ans, au moins !

Pour Fondations il faut enchainer avec le cycle des robots si vous vous voulez vraiment comprendre le truc dans toute son envergure! C'est vraiment grandiose.

tu as tord Endymion est fabuleux de A à Z on voyage bcp et le rythme est vraiment intense. Bref j'en ai revé pendant un bon moment.



sinon le dernier tome (4eme et dernier) Alastair Reynolds est enfin sorti. Du gros space opera comme ca faisait un moment que j'en avais pas lu.
En plus ce tome est du niveau des precedents autant dire que c'est pour moi un petit bijoux

Oui mais je n'en ai pas envie, vu que je préfère Hyperion à sa chute...

Tu peux bien lire Endymion, c'est de la petite bière. Si tu trouve que l'ambition de Dan Simmons sur Hyperion ou l'Echiquier du Mal, voir dans Illium, a tendance à partir en live, Endymion est d'une linéarité narrative et d'une simplicité référentielle à la limite de l'ennui. Sans mettre en oeuvre systématiquement un système de référence fantastique et une structure à s'arracher les cheveux, l'Homme Nu, Nuit d'Eté et les Fils des Ténèbres sont des romans cent fois plus intéressants. Si ces oeuvres là s'élèvent au dessus de la masse, Endymion correspond (avec un certain talent, etc...) à quelque chose qu'on taxe habituellement de littérature de gare, comme bon nombre de King moyennement ambitieux.

Mais plutôt que de s’attaquer à ça, il y a les romans évolutionnistes de Greg Bear dont je ne finirais jamais de dire tout le bien que je pense, et à propos desquels personne ne suit mes conseils. Ca commence par l’Echelle de Darwin, l’apparition du virus de la gripe d’Hérode, virus qui a provoqué la mutation de néandertalis en sapiens, et qui réapparaît de nos jours pour créer l’homo novus… Le tout centré sur quelques personnages liés aux différents aspects scientifique et politique de l’évènement, mais qui se rejoignent sans astuce scenaristique aberrante, ce qui évite le four tout narratif. La suite est les Enfants de Darwin. Une quinzaine d’années après, le parallèle politique entre le gouvernement américain face aux homo novus et le régime nazi face aux juifs est encore plus visible. On traite les hommes nouveaux comme des pestiférés, et tout est fait pour se débarrasser d’eux, ils sont à la merci de la moindre magouille politique. L’histoire est essentiellement stimulée par la jeune fille des deux principaux héros du premier tome. C’est encore une fois un grand roman d’anticipation, avec la principale qualité que ce genre puisse avoir, c’est à dire d’être profondément encré dans le présent, le Xxeme siècle.

Sinon Caza, je ne me souviens plus ... as tu lu le remarquable cycle de la Culture, de mon amis buveur de bons maltes Iain Banks ? C'est sans doute l’œuvre de science fiction la plus marquante depuis Hyperion. Certes il faut se farcire cet abominable Homme des Jeux (la simple histoire n'est pas le tallent de Banks, lui il excelle dans le délire narratif, voir la structure de l'Usage des Armes ou la forme épistolière informatique d'Excession...), mais après chaque roman de la série gagne en grandeur stellaire. A lire en écoutant les derniers enregistrements de John Coltrane.

Sinon, moi j'attend que la tome manquant de la saga de Benford soit traduit (c'est le deuxième sur six qui manque, les éditeurs sont des malades) pour me remettre un peu à de la sf (j'aime pas la sf). Il a bonne réputation mais ses romans moins ambitieux sans être désagréables n'ont de plus qu'un Crichcon moyen que la profondeur scientifique. La Sphère ou l'Ogre de l'Espace (c'est moins con que le titre ne le laisse supposer, c'est la découverte d'une nouveau trou noir), ça pisse pas très chaud.

De Greg BEAR je n'ai lu que le Cycle D'Eon, époustouflant. Je n'ai pas le temps de développer de suite mais l'univers construit dans cette série est tout simplement grandiose. Un bémol par contre sur le 3ième et dernier tome, qui m'a semblé moins prenant que les autres.