David Lee Roth - Skyscraper

Je n'y connais rien en foot… Il parait qu'il ne suffit pas de rassembler les meilleurs joueurs du monde pour constituer la meilleur équipe du monde. Parce qu'il faut un esprit de groupe, une alchimie bla bla bla… En 1986 David Lee Roth a pourtant gagné ce pari fou, insensé : non seulement il survit à son départ de Van Halen, mais il forme un groupe de tueurs (les "meilleurs du monde") pour pondre le meilleur disque du monde. La perfection, rien que ça. Point barre.

Je vous entends déjà : "Ça y est, il a définitivement pété un plomb, c'est le grand n'importe quoi !". Faut dire que ceux qui sont nés de la dernière pluie death mélo ont bien du mal à voir en Van Halen un groupe gigantesque et en son chanteur une des stars internationales les plus brillantes. L'Histoire a ses têtes et David Lee Roth ne lui revient décidément pas. Le crooner péroxydé a manqué d'oxygène tellement il est monté haut, pour finalement connaître une chute vertigineuse dans l'oubli collectif. Dingue.

Mais revenons à l'album. Ejecté de Van Halen, le chanteur sort un maxi, cherche un guitariste et un groupe pour jeter à la face du monde Eat'em & smile, un album un peu fourre-tout, où Diamond Dave nous sert sa ratatouille maison, piochant dans le swing, le hard, le blues, passant le tout dans sa moulinette "big rock". C'est le choc, on découvre Steve Vai, guitariste prodige resté jusqu'à présent dans une certaine confidentialité (Alcatrazz, Zappa…) et tout le monde est bien content d'avoir Van Halen ET David Lee Roth.

Et voilà qu'en 1988 sort Skyscraper. Après le foutraque Eat'em & smile, DLR a décidé de donner une leçon de musique au monde du rock et de la pop. Skyscraper sera parfait ou ne sera pas. C'est l'album du contrôle absolu. L'équipe est au top : Vai à la gratte, Billy Sheean à la basse, Greg Bissonnette à la batterie, Brett Tuggle aux claviers (ok j'avoue, je ne sais pas d'où il sortait ni où il est allé celui là). Des tueurs je vous dis. Les gars savent tout jouer l'air de rien, et ça les fait marrer.

Côté prod, le son est lisse, assez froid, très précis. En un mot : chirurgical. Rien ne dépasse. Tout est beau, propre, aucune aspérité. Comme les compos, calculées aux millimètres. Ces types sont allés jusqu'à choisir des marques de cordes différentes sur chaque titre, "parce qu'elles sonnaient mieux". Absurde. Une escalade technologique, un délire de producteur, du perfectionnisme diptérosodomite.
Pourtant face à ce fiasco annoncé, Skysraper est génial. Car au-delà de ce contrôle maniaque, de ce soucis de production, les compos sont excellentes. Et comble du comble dans un tel contexte, l'émotion passe tout de même. L'album passe pas les habituels délires égrillards du père Roth ("Hot dog & a shake"), au big rock copyright "VH" ("Knucklebones", "Bottom line"), à la pop la plus acidulée ("Just like paradise") voire des "ovnis musicaux".

"Just like paradise" par exemple, est un bijou, un travail de songwriter orfèvre et d'arrangeurs hors pair. Il suffit d'écouter les quelques secondes finales, a cappella. Ces harmonies, cette inventivité… En outre, rien n'est "facile" sur ce disque (au sens où le fan de mesure asymétrique et de myxolimescouilles l'entend). Quelques années plus tard on érigera des statues pour le "Love of God" de Vai, morceau où le feeling bla bla bla… "Love of God" est mièvre, vulgaire et attendu. "Love of God" ça chiale. "Skyscraper" lui déroute. Et pourtant les deux parlent de la même chose... Chanson faite de claviers, de sons divers, d'échos… seule la section rythmique garde le cap… On se laisse porter par les voix, les murmures et les delays, le vent souffle… "I'm a… skyscraper". Solo splendide… On touche le ciel, on se brûle au soleil, on manque d'air… C'est la stratosphère. 20 ans que ce morceau me met la claque et le mystère perdure : comment ont-ils fait ?

Le groupe enchaîne cet ovni avec "Damn Good", un vrai faux blues… Zeppelinien juste ce qu'il faut, Vai ne cède pas aux clichés du genre et joue le titre sur une acoustique en mélangeant des sons clairs d'une électrique, harmonisée… On ne peut plus artificiel comme son et pourtant… quel feeling… Déluge d'harmoniques sur gros accords plaqués au fond du temps, arpèges "hindous"… Et Roth qui gouaille dans le micro, philosophant sur les bons moments de la vie…

Ces mecs ont tout compris, seul le résultat compte et malgré la virtuosité de l'ensemble, tout sonne évident et simple (un comble en la matière). Le paradoxe ultime de ce disque bariolé, c'est finalement sa retenue. Une richesse sans surenchère. Vai est peu overdubbé, remplissant l'espace sans en rajouter. Les claviers ne se contentent pas de nappes et participent activement à chaque chanson. Sheean n'hésite pas à balancer sa tonique pendant 15 mesures si besoin est pour que l'ensemble respire, groove (je vous parle d'un temps où l'on entendait la basse… "Perfect timing", "Bottom line"). Tout est construit, amené.

Je pourrais encore écrire des pages. Les textes par exemple. A part "Damn good" et "Skyscraper" ça ne va pas chercher bien loin : DLR n'est pas un auteur. Mais il a le sens de la formule et son phrasé swingue et claque. Du coup c'est un régal de l'entendre balancer des formules du genre "When the fire burns, 'neath a zombie moon" ("Knuclebones"), "Float like a butterfly, acrobatic, sting like a B-52, dramatic"… Autant d'expressions mises en valeur par la stéréo, les effets, etc.

En 2005, DLR n'est plus rien et pond des albums de merde. Plus personne ne parle de lui. Mais cette grande folle trop bavarde mérite d'être appelé "Monsieur", ne serait-ce que pour avoir sorti ce disque (et pour 1984 aussi… mais ça c'est une autre chronique…).




L'équipe de choc :

Billy Sheean, David Lee Roth, Steve Vai, Greg Bissonnette... sponsorisés par L'Oréal bien entendu. Heureusement qu'ils avaient du talent sinon on aurait pu croire qu'ils étaient comme Mötley Crüe.

Ou je me rends compte que je ne connais pas DLR hors de Van Halen, je connais bien les albums, et les titres, mais j'ai jamais vraiment ecouté alors que je connais bien le VH époque Haggar, il faut que je repare ça d'urgence

Faudra que j'écoute cet album, parce que là ça donne envie.
Je connais juste Eat 'Em and Smile de DLR, que j'aime beaucoup d'ailleurs, mais je connais pas du tout le reste de sa discographie hors Van Halen.

Cet album est culte évidemment. Pourtant, je ne le connais pas.
A l'époque, j'étais fan de VH (comme beaucoup) mais le premier album de DLR que j'ai écouté est "A little Ain't enough". Et, j'avais pas accroché, du coup je ne me suis pas du tout intéressé à sa carrière.

Un jour, je remédierai à ça...

Je vais je ter une oreille sur cette album pour au moins une raison : HR qui dit du bien de Vai.
Sans déconner, je me suis pris une méga claque avec "1984" de VH (j'ai dit à Wedge : "mais c'est des malaaaaaaaaaaades !!!", lui de me répondre "c'est clair, et putain le chanteur...") alors avec Vai et Bissonnette (:master:) en plus...

putain je suis completement d'accord avec ça! l'un des rares morceaux qui m'a fait aimer steve vai (oui je sais c'est le meilleur mais j'aime pas son jeu) les parties leads sont d'une beauté a toute epreuve sur ce titre d'auilleurs le titre est fabuleux, on a vraiment l'impression de grimper tout le long du morceaux qui porte definitivement bien son titre.
je n'ai pas ecouté l'album qui lui a suivi...euh...a little enough ou un truc comme ça (y a un diable sur la pochette) mais j'ai le suivant qui part, lui, dans toute les directions possible reaggae, blues, soul, rock (evidement) qui sonne plus mur, je dirais mais bien moins impressionnant.
disons que "skycraper" est de loin le meilleur album de DLR des trois que je connais: eat'em and smile, skycraper et your filthy little mouth...

putain je suis completement d'accord avec ça! l'un des rares morceaux qui m'a fait aimer steve vai (oui je sais c'est le meilleur mais j'aime pas son jeu) les parties leads sont d'une beauté a toute epreuve sur ce titre d'auilleurs le titre est fabuleux, on a vraiment l'impression de grimper tout le long du morceaux qui porte definitivement bien son titre.
je n'ai pas ecouté l'album qui lui a suivi...euh...a little enough ou un truc comme ça (y a un diable sur la pochette) mais j'ai le suivant qui part, lui, dans toute les directions possible reaggae, blues, soul, rock (evidement) qui sonne plus mur, je dirais mais bien moins impressionnant.
disons que "skycraper" est de loin le meilleur album de DLR des trois que je connais: eat'em and smile, skycraper et your filthy little mouth...

C'est a little ain't enough et il est pas mal du tout...je l'ai en cassette, une rareté sans doute maintenant. Enfin sans doute pas

A little ain't enough est assez réussi (je cherche le CD...). Jason Becker avait remplacé Vai. C'était vraiment bien quand même. Par contre, le suivant commençait à partir sérieusement en couilles. Et je déconseille à tout fan du bonhomme d'écouter ce qui a suivi.

Cet album me rappelle aussi de bons souvenirs. J'aime beaucoup le riff de Knucklebones. Just like paradise était un grand single, une chanson pop d'une telle perfection qu'elle aurait pu figurer sur Crazy From The Heat sans faire tache.
Je me souviens aussi du clip de Stand Up (je ne suis plus sûr du titre) qui était en revanche assez ringard.
Plus récemment, j'ai écouté Diamond Dave, un album loin d'être désagréable même si quelque peu anecdotique...

La dégringolade commerciale de Roth est quand même l'un des plus grands mystères de l'histoire du rock!

Je crois qu'il a été sa première victime en fait. C'est vraiment dommage, ce type est un grand.

Excellent album, je l'ai acheté récemment et j'ai beaucoup aimé. Moins fou et délirant que VH mais pourtant tout aussi bon.

DLR m'indiffère totalement et je déteste Vaï quand il fait des chansons.
Par exemple j'aime Whitesnake, sauf l'album où il joue dedans, pareil pour Alcatrazz. En solo je l'aime bien par contre, sauf son Sex & Religion, malgrès Devin Townsend.

Alors cet album Skycraper, sans moi.

Tu préfères quand Gary Moore fait du blues aussi non ?
Et quand Wolf Hoffman sort un album instru ?

Et t'as vu j'ai pas parlé de Malmsteen...

Merde, raté.

Je suis pas amateur de Vai, et c'est vrai que l'album d'Alacatrazz avec Vai est nase, et tant pis pour les anti malmsteen car l'album avec ce dernier est beaucoup mieux.

Mais ce Skycraper j'ai beaucoup aimé. Je me suis même pas posé la question en fait. Après tout le whitesnake avec Vai je l'aime bien aussi. Pas autant que ce DLR cependant.

David Lee Roth voulait Malmsteen pour cet album, celui-ci a refusé, il s'est alors rabattu sur Vai.

Diamond Dave à son top, aidé en cela par un line-up de killers (le top du top à tous les postes), des compos accrocheuses dès la première écoute (Just like paradise, skyscraper...) des reprises bien senties, des clips bien déjantés (ah le coup du surf sur just like paradise )...Les 80's dans leur grandeur !

Reviens-nous Dave

Mort de rire !!!! On aura tout entendu...

Si je devais parler de DLR ou de VAI, on y serait encore dans 59 ans. Je suis fan des deux, et un acharné du Classic VH. Je soutiens la Roth Army (un nom stupide, mais des mecs en or), et j'ai ENFIN mon T-shirt "It Ain't Van Halen Without David Lee Roth".
J'adore DLR, sans lui, le Rock ne serait pas vraiment le même.
J'adore VAI, sans lui, la musique ne serait pas la même.

Mort de rire !!!! On aura tout entendu...

Si je devais parler de DLR ou de VAI, on y serait encore dans 59 ans. Je suis fan des deux, et un acharné du Classic VH. Je soutiens la Roth Army (un nom stupide, mais des mecs en or), et j'ai ENFIN mon T-shirt "It Ain't Van Halen Without David Lee Roth".
J'adore DLR, sans lui, le Rock ne serait pas vraiment le même.
J'adore VAI, sans lui, la musique ne serait pas la même.