Riot - Fire down under - 1981
Il n’est pas facile de parler de certains disques, tant ils ont pu nous «accompagner» sans pour autant apparaître indispensables au reste de la planète.
Fire down under de Riot fait partie de ces perles rares, ces albums «de derrière les fagots».
Le groupe n’est pas considéré comme marquant dans la grande histoire du rock en général et du hard rock en particulier. Pourtant il a réalisé avec ce disque une galette (quasi) parfaite. Un parfum seventies flotte sur
Fire down under (il est sorti en 1981, vingt cinq ans déjà !) mais on sent que le groupe et la musique vivent une période charnière.
Si les guitares ne peuvent prétendre concurrencer la puissance des enregistrements actuels, elles ont tout de même gardé une acidité et un tranchant réjouissants. En outre, sans lorgner vers le punk, le gang concocte des chansons rapides, centrés sur un ou deux riffs incisifs foudroyants. Genre qui inspirera à n’en pas douter tous les speed metal freaks sur le point d’éclore (en 1983, Metallica sortira Kill’em all).
Autre particularité de Riot, c’est son chanteur. Guy Speranza signe avec
Fire Down Under sa dernière participation au groupe. Riot perdra beaucoup après son départ, car si Speranza n’est pas, objectivement, un chanteur exceptionnel, il reste d’une efficacité redoutable et colle parfaitement au style urbain, instinctif du groupe. Son timbre particulier, sa conviction et son feeling donne un sentiment d’urgence au disque. Intensité renforcée par le mixage assez particulier de la réverb’ sur sa voix. A chaque piste émotion et énergie sont au rendez-vous : « Don’t hold back » poignant (et il ne s’agit pas d’une ballade molasse !), « Sword & tequila » killer, « Outlaw » le tube… autant de chansons qui charpentent un album rugueux, honnête et efficace, sans tape à l’œil, délivrant un (hard) rock vif, essentiel, minéral, intemporel.…
Riot – Fire Down Under / 1981 – Réédition chez High Vaultage Records en 1997 (A noter que la réédition comporte cinq inédits avec Speranza au chant et des notes de pochettes passionnantes de Steve Loeb, le type qui a enregistré la bête).
PS : j'avais déjà publié cette chro mais il y a tellement de "nouveaux" que j'espère bien faire quelques nouveaux fans de ce disque.