
PARADISE LOST - Paradise Lost (2005)
Une chronique que je ressors pour un groupe injustement mésestimé
"Le retour des maîtres du metal gothique", stipule la pochette ! Fans de
Marilyn Manson et autres
Evanescence, remballez vos tenues de carnaval noires et enlevez les croix en plastique que vous avez autour du cou ! On parle en effet ici exclusivement de musique, et c'est bien dans ce domaine que
Paradise Lost fait toute la différence avec les produits suscités.
Ce disque est splendide.
Les premières écoutes révèlent un disque incroyablement sobre: le son est en effet très brut, sans effet particulier, et la voix de Nick Holmes est d'un naturel confondant. Même les mélodies semblent avoir été écrites dans le seul but de faire passer à l'auditeur un agréable moment d'écoute, sans plus. Seule une certaine mélancolie teintée d'une beauté brumeuse semble ressurgir de ce disque qu'on attendait ainsi un peu plus aventureux, mais qui donne malgré tout l'envie d'en découvrir d'avantage.
C'est évidemment sans compter sur l'indéniable savoir-faire des Anglais: si un groupe comme
Soilwork vous scotche dès le départ au moyen de compositions qui vous pètent à la gueule et auxquelles vous ne pouvez adhérer qu'avec le plus grand des plaisirs, ici, c'est à l'auditeur de faire l'effort d'aller vers la musique, de l'apprivoiser, afin d'en déceler et d'en récolter toute la substantifique moelle, de telle manière que les chansons, agréables sans plus au premier abord, finissent par vous dévoiler toute leurs richesses au bout d'écoutes toujours plus passionnantes et qui vous donnent à chaque fois l'irrésistible envie d'appuyer sur la touche repeat de votre lecteur, afin de baigner d'avantage dans ce qui se révèle être un océan noir de beauté, magnifié par la voix superbe d'un chanteur qui sait parfaitement retranscrire les émotions qui le submergent, et des instruments qui portent en eux une grande part de vague-à-l'âme: des guitares tantôt très heavy, tantôt qui s'évanouissent suavement dans les profondeurs, de magnifiques claviers qui ne noient pas les morceaux et qui vous transportent loin vers l'horizon et enfin des choeurs distants qu'on ne perçoit pas forcément aux premières écoutes, mais qui finissent malgré tout par vous convaincre que la terre ferme est encore loin...
C'est ainsi que la totalité (!) des morceaux s'inscrit en vous au point de ne plus jamais vous lâcher. Pour la bonne cause car même après quarante écoutes, vous trouverez ce disque toujours plus beau.
Un écrin de pierre qui cache le plus beau des diamants... et accessoirement un de mes coups de coeur de l'année 2005
Tentez l'expérience
