Les Français ne veulent plus de la bière que buvaient leurs parents. En présentant, vendredi 17 juin, sa nouvelle stratégie, le numéro un français de la bière, Kronenbourg, a décrit cette évolution, qu'il juge désastreuse : en 2005, la moitié des Français ne boit plus de bière, l'autre moitié en consomme, en faible quantité, peu souvent, et avec le sentiment coupable de consommer de l'alcool. Les Français étaient traditionnellement les plus maigres amateurs de mousse en Europe avec les Italiens. De surcroît, ils sont désormais préoccupés par l'alcool au volant.


La crise couvait depuis dix ans, elle a fini par exploser. En trois ans, il s'est vendu en France 1 million d'hectolitres de moins, soit 33,4 litres par habitant. L'embellie des ventes, remarquée en 2003, n'était qu'un effet de la canicule. Dès que le temps redevient chagrin, la consommation de bière, boisson rafraîchissante, dit-on, faiblit. Et un bel été ne suffira pas, selon les producteurs, à combattre une évolution de fond.

Les Français négligent la mousse vendue dans les supermarchés ; ils la commandent moins dans les cafés. Le bon vieux bistrot fait grise mine. Entre 2 000 et 3 000 cafés baissent définitivement le rideau chaque année. Dans les 45 000 établissements qui subsistent, la bière "est souvent vendue à prix trop élevé" (jusqu'à 3,5 € le demi parfois, soit trois à quatre fois plus cher que dans les supermarchés), analyse Frédéric Boucher, directeur général de Café In, le réseau de distribution InBev.

Circonstance aggravante, "la bière est souvent mal servie, mal tirée, car il faudrait, par exemple, nettoyer chaque soir la canalisation avec de l'eau, et beaucoup de cafetiers ne le font pas", déplore Olivier Picot, le président de Brasseurs de France. Beaucoup n'en ont cure. "Purger tous les soirs, vous rigolez ? Cela prend trop de temps et on perd trop de marchandise", explique un autre Olivier, garçon de café, qui travaille depuis dix-sept ans dans des établissements de qualité à Paris.

Les brasseurs tentent par divers moyens de rattraper cette clientèle qui semble bien décidée à fuir. Ils financent des formations au service dans les cafés. Ils imaginent aussi de nouveaux concepts marketing, quitte à transformer la bière... en soda. Les bières aromatisées sont censées plaire aux jeunes et aux Françaises, qui depuis longtemps boudent ce breuvage qu'elles accusent de faire grossir ou d'être trop masculin. Mais la technique la plus profitable semble encore de jouer la carte"branchée" du sans-alcool ou du très faiblement alcoolisé (moins de 3°).

Quand je vois mes lacunes en la matière, j'ai plutôt l'esprit "t'es mal"...

En fait tu picole pour reduire le déficit des fabriquants de biere, c'est ca Noise?