Fishbowlman
Heavy Metal Lawyer
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 METALLICA - S&m (1999)
METALLICA - S&m (1999) "S&M" est une super-production hollywoodienne, un blockbuster destiné à être projeté dans les salles de cinéma ! On va en avoir pour notre argent, avec ce son en Dolby Surround, l'orchestre d'un côté, METALLICA de l'autre ! Du Metal popcorn, ça en jette ! Un spectacle que j'imagine saisissant pour les chanceux qui ont assisté à ce concert. "S&M" est bien un spectacle hollywoodien à voir sur place, dans le vif de l'action : plein les oreilles et plein les yeux. RHAPSODY n'était pas le seul groupe à pratiquer le Hollywood Metal… METALLICA aussi, qu'à cela ne tienne !
La qualité sonore est appréciable, avec un Lars Ulrich très inspiré, qui sait se mettre en retrait quand il le faut, pour laisser de l'espace sonore à l'orchestre. C'était l'époque où Lars Ulrich assurait encore en concert, car il a beaucoup perdu techniquement depuis le départ de Jason Newsted.
La setlist est plutôt bien pensée dans l'ensemble, METALLICA évite de jouer des morceaux trop speed qui ne seraient pas adaptés pour un orchestre. La setlist propose donc logiquement de nombreux titres du "Black Album", "Load" et "Reload" (dont certains sont rarement joués en concert), avec les inévitables classiques et plusieurs vieux titres plus rares en concert. C'est l'occasion d'écouter pour la première fois sur un album live "The Call Of Ktulu", frissons garantis avec l'orchestre en mode Hollywood Metal… "The Call Of Ktulu" est bien le moment le plus fort de "S&M" !
Très vite, on se rend compte d'ailleurs que ce sont les titres de METALLICA les plus "progressifs" qui sont les plus adaptés à l'orchestre. Par "progressif", comprendre les titres qui prennent le temps d'alterner passages calmes et explosions heavy, avec changements réguliers de tempos. À ce jeu-là, "Load" est probablement l'album le plus adapté à l'orchestre, avec des perles comme "Bleeding Me" et "The Outlaw Torn", un vrai plaisir de les voir sous un nouveau jour. Pour les ballades de "Load" en revanche, si "Until It Sleeps" fonctionne très bien dans ce cadre, "Hero Of The Day" est un ratage, la faute à des arrangements orchestraux mielleux, tels que l'on peut en trouver dans la variété. Car oui, l'orchestre de Michael Kamen n'échappe pas à certains écueils type violonades de supermarché "à la André Rieu"... Vous étiez toutefois prévenus : "S&M" est bien une super-production hollywoodienne, un blockbuster, donc il fallait s'attendre aux violonades de rigueur, c'est un passage obligé. Pour les titres de "Reload" par contre, c'est franchement pas terrible, l'orchestre n'est pas vraiment adapté aux titres les plus "Rock" de METALLICA comme "Fuel" ou "The Memory Remains" (avec l'insupportable passage "Dadadadadada" initialement chanté par Marianne Faithfull et ici repris par l'orchestre en version Walt Disney !). Walt Disney, blockbuster hollywoodien, Heavy Metal popcorn, nous y sommes ! Voilà bien le problème que l'on ressent dans "S&M" sur bien des adaptations, notamment les chansons du "Black Album" revisitées à la sauce Walt Disney : par exemple, "Wherever I May Roam" aurait pu être énorme avec un orchestre, malheureusement il n'en sera rien.
Jason Newsted est comme à son habitude en pleine forme, avec ses "backing vocals" musclés toujours judicieusement placés et avec une basse bien mise en avant... si si ! On nous bassine sans cesse avec la basse de "And Justice For All...", mais on rappellera quand même que depuis le "Black Album", la basse de Jason Newsted est largement audible, même chose pour "Load", "Reload", "Garage Inc,", et également sur le vieil EP "Garage Days Re-Revisited". En revanche, James Hetfield a tendance à en faire des tonnes au chant, il était à l'époque dans sa période "cowboy", et certains classiques sont "pulvérisés" par ses "Nahéééééé" et autres "Yoooohoohoo", des tics vocaux qui influenceront beaucoup le joke-band BEATALLICA. À ce titre, la version de "Master Of Puppets" est une purge, à cause du chant ridicule de James Hetfield. Le même James Hetfield étant pourtant très impliqué sur "The Outlaw Torn", "Until It Sleeps", "Bleeding Me".
Pour les autres réussites à signaler sur le "S&W", on citera évidemment les nouveaux titres "No Leaf Clover" et "Human", déjà pensés pour être joués avec un orchestre, un "The Thing That Should Not Be" imposant et "Of Wolf And Man", une des réussites du "Black Album" avec "Nothing Else Matters" (déjà composé avec des orchestrations à l'origine). "For Whom The Bell Tolls" et "One" en imposent également.
"S&M" est une expérience intéressante pour certains titres, autant que caricaturale pour d'autres. Mais il faut bien reconnaître qu'entre assister au spectacle, et écouter le CD dans son salon, les sensations ne sont pas les mêmes, l'intérêt n'est pas le même. Dans son salon, on se montrera davantage pointilleux, on repèrera plus facilement tous les défauts de cette adaptation avec l'orchestre de Michael Kamen… Et il y en a !
Note : 3/5
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