Décidément, il nous aura tout fait, le saligaud !
L'affaire commençait pourtant sous les meilleurs auspices (et non pas hospices, quoique les gars n'en sont plus très loin !), puisque la pochette est d'un esthétisme rare ! (Et dire que je critiquais celle de Tom Waits, il y a deux jours, à côté de celle-ci, c'est un Caravage - pas moins !)
Hier, nous avions Metal machine music, un machin pas franchement facile à écouter au saut du lit, ou quelques disques crapoteux du genre Mistrial, mais, là, ça atteint un tout autre niveau : ce disque pue l'auto indulgence et la complaisance à mille lieues à la ronde... Evidemment, Metallica déclare avoir trouvé son âme soeur et le Lou hurle à la cantonade qu'il n'a jamais rien enregistré de meilleur. Les fans du Velvet, de Transformer, Berlin ou Coney Island Baby ont le droit de se marrer - qu'ils en profitent, ici les occasions de rire vont se faire plutôt mince...
Avant de pousser plus loin, il faut que je me fasse ce foutu batteur ! Dès que les autres ont le dos tourné, le gars ne peut s'empêcher d'en foutre partout (et plein à côté) comme s'il craignait d'être payé à ne rien faire ! Ecoutez-le avec attention, rarement vous aurez entendu un musicien jouer avec aussi peu de feeling, à croire qu'il ignore jusqu'à l'existence du mot ! Le pire étant sa façon de tendre ses peaux pour obtenir un son tellement sec qu'il vous vrille les nerfs tout en vous cassant joliment les testicules !
Les premiers titres sont particulièrement épouvantables, tant ils donnent l'impression que Metallica et Lou Reed ont enregistré chacun leur partie dans un coin avant de laisser à l'ingénieur du son le soin de concilier l'inconciliable. La suite va en s'améliorant légèrement, on sent, ici ou là, comme un semblant de connivence, mais rien qui jamais ne passionne réellement. A l'exception du dernier morceau (j'y reviendrai le moment voulu), tous les titres sont d'une longueur inutile et harassante. Sans se donner la peine de chanter, Lou Reed raconte sa vie (même pas, en réalité, puisque les textes adaptent le Lulu du dramaturge Allemand, Frank Wedekind - rien que ça !), pendant que le groupe tisse une aberrante toile électrique. Il va s'en dire qu'il n'y a pas la moindre trace de mélodie dans ce foutoir et qu'en matière de déflagration sonique, on a déjà entendu tout ça mille fois en beaucoup plus original. Armé d'un courage que je ne soupçonnais même pas, je me suis fadé les deux disques à la suite (car il y a deux disques (le syndrome Metal machine), un seul n'aurait pas été suffisamment chiant !) et, tout du long, je me suis senti comme un otage enfermé dans une cave et menotté à un radiateur : ambiance!
Enfin, il y a le dernier titre. Après un tel calvaire, je l'ai trouvé vraiment bon (désolé, je n'ai pas encore eu le courage de l'essayer tout seul). Sur celui-ci, Lou Reed se donne enfin la peine de chanter, le batteur ne parvient pas totalement à saloper toute l'affaire, et les gars de Metallica jouent comme s'ils étaient les enfants de Joy Division. Hélas, il arrive beaucoup trop tard pour sauver quiconque du naufrage, et je suis allé me coucher avec un fort sévère mal de crâne. Joyeuse écoute à tous !
Jimmy JIMMEREENO

je ne mettrai pas le lien en raison de liens de téléchargements illégaux (je ne voudrais pas que HnH ferme à cause de ça !) :