Il y a un vrai problème avec ce genre de film, à la fois "art et essai", donc pseudo intello, et multi primé à Cannes et doté d'un bon casting, donc vendu par le distributeur à un public "le plus large possible". Donc on nous présente comme un film sur des moines qui meurent un truc qui ne parlent en fait que d'un dilemme moral pendant deux heures... Quelle déception (ironie) ! Et quelle réussite, tant ce dilemme transcende l'orientation de la foi elle même, d'où le pluriel du titre. Il n'est question, finalement, jusque dans les références à l'art religieux (les "gueules" de tableaux, cette belles scène de senne), que de ce qui transcende le catholicisme (et par extension l'Islam) dans les préceptes moraux. Un des plus beaux exemples d'art œcuménique depuis... bien longtemps, peut être pas évangile par Passolini, mais presque. Et donc, cette belle fin blanche...

J'avais entendu le réal lors de la dernière d'On aura tout vu (émission de cinoche très sympa sur france inter).
La neige s'est invitée sur le plateau sans qu'ils ne l'aient prévu, du coup changement de programme à l'arrache ils tournent la fin du film pour en profiter.

Beau film chargé de sobriété et de sincérité. Absolument pas chialant, étonnamment pas chiant.

Sur un ton plus léger, hier j'ai vu "American Trip" (encore une super traduction. Le tire original est "Get Him To The Greek"). C'est un Spin Off de "Sans Sarah, Rien ne va", un de mes films préférés de 2008. Une production Apatow avec tous les ingrédients loufoques, déjantés et quelques nichons pour faire bonne figure.

L'histoire, un jeune employé d'une maison de disque doit accompagner une rock star sur le retour dont il est fan entre Londres et LA via New York pour donner un concert au Greek Theater de LA. Et pour ceux qui en doutaient, convoyer une rock star n'est pas de tout repos....

C'est assez sympa, même si c'est un humour qui commence à tourner en rond. On est loin d'un "40 ans, toujours puceau"...

Quelques bons moment de franche rigolade avec un Lars Ulrich en guest dans son propre rôle et qui fait preuve d'un vrai sens de l'autodérision....

Pour "Des hommes et des dieux"…
J'y ai vu une histoire de fraternité et d'humanité avant même un rapport à la foi.
Ces mecs ont davantage foi en eux et en leurs frères qu'en Dieu. Puet-être qu'ils ont cette foi grâce à leur foi en Dieu ceci dit.
Dans tous les cas c'est un bon film qui a "fonctionné" presque davantage après la séance que pendant.

Hier j'ai vu The Town, de Ben Affleck.

Ca parle d'un gang de Boston, braqueurs de père en fils, partant en déliquescence au grès de leurs méfaits. Si on ajoute à ça que Ben Affleck tombe amoureux d'une otage, ça va vous faire fuire, sauf que je vous jure que ce n'est pas niais (et le risque était élevé).

Sans pour autant avoir été extraordinaire, son Gone baby gone (adaptation de Lehane, AKA "God") m'avait fait passer un bon moment de polar traditionnel.

Genre qu'on ne voit quasiment plus au cinoche, car pas assez fauché pour etre un produit indé, et pas assez rentable pour être financé par les majors.

Si on ajoute à ça que les gens se gavent de polars TV à la longueur de journée (et dans la tete d'un financier ça veut dire que le public ne paye pas le week end pour obtenir ce qu'il a gratos dans la semaine...), on obtient la mort d'un genre.

Enfin bon, The Town se réclame d'un cinéma Friedkinien tout autant que d'un the Heat, et c'est parfaitement assumé.
Grain de l'image réaliste, mise en scène de la ville en personnage à part entière, intérêt prononcé pour les gueules cassées, attrait pour les bad guys...

Y a tout. Et c'est plutot intense.

Un bel équilibre entre les scènes d'action (pas nombreuses, mais introduisant chaque nouvel acte de l'intrigue) et les personnages (une histoire d'amour qui aurait pu etre traitee de façon foireuse mais en fait non, un Ben Affleck totalement naturel et presque bon, des seconds roles délicieusement détestables) mais il manquera toujours un peu le souffle des Maitres. N'est pas Michael Mann qui veut, si la photo n'a rien a lui envier, la mise en scène manque un peu d'ambition (mais rien de bien grave, elle sert parfaitement l'histoire).

ça se paye le luxe d'ajouter un peu d'humour noir et un climax final tendu du slip, que j'aimerais franchement voir plus souvent au cinoche.

RENDEZ NOUS LES POLARS!!! (sur ce , je vais commencer The wire )

A noter qu'on trouve à l'opposé d'un Ben Affleck braqueur rédempteur, un "Don Draper" de Mad Men en homme du FBI tout à fait à propos. Crédible et beaucoup moins charmeur que dans la série qui l'a fait connaitre.

Je conseille, j'ai passé un très bon moment. J'ai même été ému par Ben Affleck (je suis suivi par un psy depuis).

J'ai le même avis que toi. Un film sans prétention, un scénario sans surprise, mais c'est réalisé efficacement, sans esbrouffe, plutôt bien joué, même Ben Affleck c'est peu dire.

Les scènes s'enchainent parfaitement avec un bon équilibre entre parlote et scènes d'action (sacré scène de course poursuite et belle scène de fusillade). Quelques moment TRES marrants (rarement vu une salle rire autant pour une scène aussi coquasse que celle ).

Un très bon moment donc et un film à prendre pour ce qu'il est, à savoir un très bon divertissement. Et Ben Affleck en profite pour grimper dans mon estime (il était pas très haut cela dit).

Son premier film avait déjà ravis la critique, jusqu'aux Cahiers du Cinéma. Depuis, tout le monde dit qu'il est meilleur réalisateur qu'acteur. D'un autre côté, il est capable de tout, être super dans Chasing Amy de Kevin Smith, choper l'oscar du meilleur scenar pour Will Hunting, réaliser deux polars très appréciés... Le mec n'est pas dénué de talent (ni d'humour, suffit de voir ses vieilles interviews), par contre ses choix de carrières sont assez mal avisés.

Je viens de revoir BLOOD AND BONES avec T Kitano.
Le film en soit est pas mal mais alors la performance de Kitano est scotchante à souhait. J'avais rarement vu un tel personnage de monstre, un mec que rien ne peut racheter.
La plus grande qualité du réalisateur est d'ailleurs sans doute de ne porter aucun jugement ce qui donne un petit gout de malaise très plaisant.
http://www.toutlecine.com/film/videos/0 ... entlaVideo

J'ai choppé la trilogie du dollar en blu-ray ! Enfin, le premier de la série disponible...

il y a des soirs où on ferait mieux de se coucher tôt.
mais comme j'aime perdre mon temps, j'ai regardé 'shutter island' (l'argument, c'était que y avait michelle williams qui jouait dedans...)
ça faisait longtemps que je n'avait pas vu un navet pareil.
enfin, je suis sévère, j'ai pris mon pied sur les trois premiers quarts d'heure (bonne ambiance, décors bateaux mais sympathiques, surjoué par di carpaccio mais ça c'est habituel).
et après, le scénariste part en vacances. et les rats envahissent les falaises, di caprio se remet à jouer comme une merde (à grands coups de grimaces ridicules), les couloirs sombres oscillent entre le jeu vidéo et le teen movie de base, et on attend désespérément un rebondissement qui n'arrivera... ben jamais, en fait. et au bout de 2h15, on se dit comme un con 'tout ça pour ça ?!?'
sans parler du background seconde guerre mondiale cucul à souhait ('ah ben ouais on aurait pu les sauver plus tôt je suis un misérable snif'...), qui de toute façon ne passe plus du tout pour moi au ciné (ni ailleurs), l'effet trop-plein sans doutes.
enfin je crois que tout le monde l'avait trouvé génial à sa sortie, ça me conforte sur le mauvais goût artistique de mes concitoyens.

reste un point positif : à trente balais, michelle williams me botte toujours autant le cul. et a toujours la même bouille qu'à 20 ans, et ça c'est cool. mais ça fait pas un bon film.

la vie d'un fan n'est pas toujours facile : le fan de maiden doit écouter the final frontier, le fan de manowar possède l'intégrale des 'hell on earth', le fan de avenged sevenfold doit écouter leur prétendue musique... et le fan de christina ricci doit aller voir les dessins animés où christina ricci assure 3 dialogues et demi.

bref, sorti ce mercredi sur vos écrans bien que vous vous en fichiez complètement, 'Alpha and Omega' (en 3D qui comme dh'ab pour un dessin animé, n'apporte rien) conte une histoire d'amour entre deux loups qui serait sans intérêt si christina ricci n'y pointait pas le bout de sa truffe.
et quelle truffe :

en bons fans que vous êtes devenus (je n'en doute pas), vous noterez que bien que remarquablement imités sur la forme, ils se sont plantés sur la couleur des yeux. les cons.

bref, le loup n°1 aime le loup n°2 qui doit malheureusement épouser le loup n°3 qui lui-même tombe amoureux de christina ricci (le seul loup sensé dans ce film). c'est normal, parce que le seul moment où il y a de l'humour marrant dans le film, c'est quand c'est elle qui fait de l'humour :

vous remarquerez au passage qu'elle a pris la voix qu'elle avait quand elle avait 5 ans, elle est vraiment géniale cette actrice.

bref, 'alpha and omega', le dessin animé où même vos enfants se feront chier, sauf s'ils sont fans de christina ricci.

pour ma part, mon statut de fan ultime m'oblige à dire que c'est un chef d'oeuvre. en toute objectivité.

Hier était un grand jour pour les fans du Grand Détournement (aka La Classe Américaine), dont je fais partie.
Depuis des années, un mec se tue à faire en sorte de restaurer ce flim dans une qualité honnête (vu que c'est sorti qu'en VHS y'a déjà bien longtemps).
Son site, pour en savoir plus sur ce flim ainsi que sur son projet de restauration : http://cyclim.se/projet/
(de mémoire, il avait rencontré Hazanavicius qu'était assez impressionné par son boulot)

Bref, son projet arrive à terme, le flim étant restauré à 99% voire plus.
C'est dispo sur le net, voir son site.
J'suis en train de le récupérer, j'ai hâte de voir ce que ça donne (et de pouvoir me débarasser de mon vieux divx en qualité vhs pourrie).

(et si jamais vous ne connaissez pas, je vous le conseille vivement. C'est totalement con, donc totalement culte)

Vu deux films ce week end, dont un penche franchement vers le fantastique, mais étant feignant de nature, je ne posterai que sur ce topic.

The American

Ici co-producteur et acteur, George Clooney s'offre un polar purement 70's, très stylisé (j'ai vaguement lu que le réal est au départ photographe, absolument pas étonnant tant chaque plan est millimétré, souvent fixe d'ailleurs), prenant son temps afin d'installer plus confortablement la tension et les quelques scènes d'action.
Carrément atypique, à l'heure actuelle on ne trouve ce genre de film qu'à Hong Kong, chez Johnnie To en particulier. Le point d'ancrage en commun étant très probablement le travail de Melville.

Probablement chiant pour certains, moi j'ai adoré. Clooney en tueur à gages peu locace, planqué au fin fond d'une italie bien loin de la caricature (si on écarte l'aspect prostituées splendides, mais difficile de s'en plaindre), j'adhère totalement. Soulagement de retrouver un cinoche qui prend son temps, pour coller à la peau de son personnage et surligner l'intensité des scènes d'action. Si on ajoute à ça le plaisir des yeux et des oreilles (musique discrète mais des thèmes très efficaces), le plaisir est alors à portée de main.

Scott Pilgrim VS the World

Estampillé "culture geek" et adoubé par ceux-ci avant même sa sortie, ce film trimballe une espèce d'aura de film culte qui attisait forcément ma curiosité.
Pétard mouillé au final, pour un film rarement drôle, au scénar d'une simplicité extrême, dont l'habillage un poil original et les clins d'œils geek furent largement survendus.
Quelques onomatopées, montage délirant, et autres effets graphiques ne font pas un film et j'en attendais beaucoup plus de la part du réalisateur de Shawn of the dead et Hot fuzz.
Sans compter que le ciné asiatique pompe largement les jeux videos depuis des années sans avoir besoin d'un prétexte.

Faire du pied au geek à ce point en est limite gerbant, et le pire, c'est qu'ils en redemandent.
On l'a souvent mis dans le même panier qu'un Kick Ass, et on en est très très loin.

Cet aprèm j'ai regardé ça :



Centurion le dernier film de Neil Marshall (Dogs soldiers, The Descent). Bonne surprise. On retrouve vite la patte du réalisateur : même photo que The Descent, scène d'action assez rapide mais pas trop brouillone non plus, et scénario survival.

Après Le Roi Arthur et La dernière Légion c'est au moins le 3ème films de la décennie qui met en scène des Romains à la frontière anglo/écossaise, encore un de plus que je me disais! Sauf que là le résultat est bien meilleur et le seul qui respecte un peu l'Histoire.
A part ça c'est un bon film d'aventure (on suit une poignée de soldat romains poursuivi par des pictes) à la sauce survival, efficace, super violent, sans longueurs, acteurs plutôt justes... Largement supérieur à des films un peu similaire sortis ces dernières années (Pathfinder, Outlander).

Bref, si vous avez 1h30 à tuer...

J'ai trouvé ce film merdique (surtout à cause de son scénario plus que faiblard), comme tous les direct to dvd de film d'action/aventure. Neil Marshall aura vraiment fait illusion avec The Descent.

Par contre j'ai trouvé Scott Pilgrim vraiment jouissif et marrant, peut être parce que j'en attendait rien...On est clairement dans la branche commerciale des geekeries mais la recette à fonctionné chez moi, sauf peut être sur la fin ou la surenchère d'action et la répétitivité du scéniario (les 7 ex...) m'a presque filé un mal de crâne. Les trois premiers "ex maléfiques" m'ont vraiment fait marrer, surtout le postiche d'acteur et le "végétalien".

Je n'ai pas vu The American mais je conseille fortement le film du même réal (Aton Corbjin, qui s'occupe de toute la partie visuelle de Depeche Mode soit dit en passant) sur Joy Division ou plus exactement Ian Curtis, Control.

T'attendais quoi du scénario? Tout est dit dans le synopsis, c'est un simple survival, tout ce qui nous intéresse c'est voir comment les mecs vont s'en sortir. Pitch ultra simple, efficacité, acteur correct, pas trop de truc débile (bon j'avoue, y'a quand même une énorme facilité scénaristique au 2/3 tiers du film, mais ça ne pourri pas tout le film non plus). Dans le genre c'est un bon film. En plus ce n'est pas un direct to dvd.

J'ai largement préféré ce film qu'un Valhala rising prétentieux à souhait et qui n'a rien à dire.

Précisons que "Control" n'est absolument pas intéressant d'un point de vue musical : comme d'habitude dans ce genre de "biopic" on insiste sur la drogue, la dépression ou les relations sexuelles du gars. Si vous aimez les mélodrames larmoyants, "Control" est fait pour vous. Si vous aimez en apprendre davantage sur ce qu'est un song-writer, la vie de groupe ou autre, il vaut mieux regarder "Story of Anvil" ou même "Spinal tap".

Corbjin est également responsable de l'image de Metallica sur Load.

Control n'est certes pas intéressant d'un point de vue musical, ce n'est pas non plus un "mélodrame larmoyant", je l'ai trouvé surtout froid et assez déprimant. Pour Metallica je ne savais pas, on va dire que c'est une erreur de parcours...

Centurion a été exploité 1 jour dans 2 salles parisiennes, dans ce sens ce n'est donc pas un direct to dvd, my mistake. Des scènes dramatiques aussi fortes que celle ou le compagnon du héros court vers la frontière romaine et se prend une flèche dans le bide par le garde (le tout au ralenti s'il vous plait, avec le héros qui crie NOOOOO... derrière), franchement ca a de quoi refroidir. Honnêtement je ne vois pas ce que Fasbender et "le mec de The Wire" sont venus faire dans cette galère.

Pour Valhalla Rising je ne répondrai rien

Corbjin n'est pas critiquable pour Load. C'est un excellent photographe. Et c'est bien Metallica qui lui a demandé de faire quelque chose.
Je mate "Centurion" ce soir. Ça m'a plutôt donné envie et y a McNulty de "The Wire" d'après ce que j'ai vu...

j'allais le dire.
un coup de génie, ce 'visuel'-avec des cadrages et des couleurs de malade mental, on se croirait presque dans un film de wong kar wai.

c'était la minute 'fan objectif'.