Lorsque j'étais au lycée (fin des années 80), je me souviens d'un disquaire sur Chalon-sur-Saône spécialisé dans le Metal et le Punk, j'y passais pas mal de mercredis après-midis. Il me semble que le chevelu qui tenait la boutique était musicien dans un petit groupe local.
En tous cas ce qui était sympa, c'est qu'il y avait du son et qu'on pouvait écouter les vyniles avant de les acheter, histoire de ne pas lâcher 80 balles ou plus sans savoir.
Alors, même si les prix étaient souvent supérieurs aux grandes surfaces, pour les quelques albums qu'on pouvait trouver dans les hyper, le choix et la passion du type justifiaient cette différence de prix. Et pis, je ne suis pas sûr que le mec gagnait très bien sa vie.

C'est un peu ça, et c'est pour ça que j'ai pris que deux disques. Reste qu'en terme de choix, même si son stock est bien tropciblé nwobhm, hard rock classique, thrash dans une moindre mesure, c'était super. Il y avait des disques que je n'aurais jamais cru voir un jour dans les bacs d'un disquaire. Certains trucs faut quand même se lever de bonne heure pour espérer trouver un acquéreur.

Des UFO en promos ? J'ai jamais vu ça perso, ou alors des éditions de merde.

Si HEATHEN rappelle METALLICA ou MEGADETH par moment, les qualifier de clones est très réducteur. Ce disque est vraiment à découvrir.

"Le bon vieux temps" c'était cher.
J'suis pas certain que le mecs se gavaient autant que LTF le pense.
De toutes façons y avait pas d'autres solutions que de raquer. A moins de dégotter des trucs dans un hypermarché, oubliés au fond d'un bac. Perso j'avais la chance de pouvoir faire 2 ou 3 razzias par an à la Fnac Montparnasse quand je montais à Paris. Le reste du temps on faisait le tour de tous les disquaires de la ville en neuf et occases toutes les semaines. A l'époque on avait ici (Perpignan) 3 ou quatre "vrais" disquaires + 1 Nuggets + 3 magasins d'occase. Et on connaissait le stock de chacun.
Ça + la visite des supermarchés et les bacs "Nice price".
Je me souviens avoir été obsédé par les bacs à disque et à cassette. Où que j'aille je repérais un disquaire. D'ici l'Andorre et l'Espagne sont pas loin : donc à chaque passage, arrêt chez tous les disquaires qu'on trouvait. Le problème n'était pas le prix (enfin, c'était le DEUXIEME problème), le problème c'était de TROUVER le disque (je pense que tous les provinciaux natifs de petites villes voient ce que je veux dire).
Tout notre pognon était dans les disques, pas dans les téléphones portables, pas dans les jeux PS3, pas dans un abonnement internet, etc. C'était du concentré. Maintenant les gosses, les jeunes, les gens disent "j'ai pas de pognon pour des disques" une fois qu'ils ont payé TOUS leurs autres loisirs... De 15 à 20 ans j'avais sûrement pas 60 euros à claquer par mois pour un portable et un abonnement internet.

C'est clair que ça aide pas et effectivement aucun jeune de ma connaissance (à part UN pote) n'a de budget CD.

Chez moi le budget disque passe avant le budget bouffe. Je paye pas mon forfait téléphone qui coute 20€ et j'ai aucune dépense à part ça (sauf des trucs pour ma copine resto, fleurs, anniversaires... et c'est pas énorme vu que je suis radin). J'ai une certaine frustration vis-à-vis de ça puisque je peux quand même pas me payer tout les disques que je voudrais.

Edit: pour le Buckley, j'ai reçu un mail d'Amazon: pas assez d'argent sur la CB. Une autre fois...

Depuis mes 18 ans et la découverte du heavy (merci Iced Earth - oui, je sais ce que vous en pensez ici) le budget disque c'est le premier budget loisir, loin devant les BD (ado tout mon argent passait là dedans, dans une certaine mesure je sais de quoi REM parle quand il dit que la difficulté était de trouver ce qu'on cherche). Episodiquement le ciné passait devant, quand j'étais à Nantes et que la programmation du Cinématographe rulz. J'ai jamais compris comment ma génération peut claquer ses thunes en fringues, mcdo et portable.

Edit >> Une chose que j'ai remarquée. Parmi les jeunes de mon âge qui s'intéressent au metal, j'en ai connu beaucoup qui préfèrent s'acheter un tshirt ou un sweat de groupe qu'un disque. Parce que le disque tu peux le télécharger. Je télécharge probablement bien plus qu'eux, mais c'est qqchose que je comprends pas.

Je vais dans le sens de Rem moi aussi. Peu de sous, mais le peu que j'avais, c'était les cd exclusivement. De 13 à 20 ans en gros. Et pour le côté provincial aussi, pour avoir des cd, il fallait les commander, je me souviens d'avoir commandé le premier Aerosmith, il a mis 1 mois pour arriver (!). J'ai parfois regardé des mois durant une galette que je ne pouvais acheter, et finir par me la procurer. Impensable aujourd'hui.
C'était aussi l'époque ou aller à Paris pour acheter des disques avaient un sens

En gros, on a désacralisé le côté matériel de la musique : est-ce bien, est-ce mal, je manque de recul pour dire que la génération d'ados actuelle est moins attaché à la musique, en tout cas, son expérience est différente. On pouvait chérir une musique parce qu'on connaissait son coût, les efforts faits pour en profiter.

Je crois qu'il y a eu un petit quiproquo : je parlais du bon temps pour les disquaires, qui pouvaient vivre plus que correctement vu le peu de concurrence et le boom de la vente des vinyles, pas du tout des acheteurs qui eux au contraire étaient obligés d'acheter pour écouter (à moins d'aller écouter chez un pote et d'enregistrer sur K7). Le CD était également très cher au moment de sa sortie (et ils ont finalement peu baissé le prix alors que le CD maintenant n'est plus une nouveauté technologique et a un coût de production minime).

Pour le reste, j'avoue que je suis un peu sceptique, j'ai pas vécu l'époque des années 80 mais est-ce que les gens (la "masse") s'intéressaient vraiment beaucoup plus à la musique ? Si oui, je pense que c'était plus une question de "mode". Si tu voulais être au courant des sorties et en discuter, t'étais obligé d'acheter, plus maintenant. Le pékin moyen, s'il voulait être au courant de l'actualité musicale et donc exister socialement, était bien obligé de taper dans le portefeuille pour pas être à la ramasse. Et ce dernier maintenant doit sans sans doute télécharger, vu qu'il a plus besoin de payer pour être au jus (et c'est ce que je constate souvent chez les personnes qui ont vécu cette époque sans pour autant avoir été vraiment été passionné par la musique)

Dans les nouveaux "modèles" sociaux, la musique ne passe clairement plus au premier plan. Et ça rejoint ce que vous disiez sur le portable, les fringues et compagnie. Si tu veux t'intégrer parmi les jeunes "moyens", mieux vaut porter des marques et avoir un portable que de parler musique ou d'acheter des CD. J'ai l'impression que la vieille génération (celle des années 80) englobe sa petite bande de potes avec la masse. Or un mec qui achetait le dernier Scorpions à l'époque parce que ça passait à la radio et que tout le monde en parle, et qui ne s'y intéressait plus jamais après au groupe et à la musique, n'est pas fondamentalement différent du Kévin qui va s'acheter un jean Diesel à 300€.

Bref, on peut pas un coup prendre des "cas particuliers" (parce que je pense pas que tous tes potes de récrée de l'époque avait un budget CD) dans un contexte et une "masse" dans l'autre, je trouve ça pas très honnête intellectuellement. Les jeunes passionnés par la musique payent toujours pour avoir leurs albums et soutenir leurs artistes (ils raquent peut être moins grâce à internet mais c'est dur de juger qualitativement il y a un paquet de facteurs économiques à prendre en compte), c'est juste la masse qui a déplacé son budget "faut pas que je passe pour un con en soirée" ailleurs.

Ah enfin pour les modos, le débat dérive encore (ça fait la 2ème fois que j'en suis à l'origine désolé), si vous voulez le déplacer pas de soucis.

Ca donne l'impression d'une génération moins "musicalement passionnée", mais aussi moins patiente, plus zappante. L'impression, en fait j'en sais rien, j'ai pas le recul, et je ne côtoie pas cette génération.

Je ne parlais pas de la masse mais des fans de hard rock. La masse, elle, n'achète que deux disques par an ("Les enfoirés", le nouveau Sting...). C'est pareil pour les bouquins. Le Goncourt ou le Dan Brown. Pas de comparaison possible.
Aujourd'hui les fans de hard ou de metal ont, me semble-t-il, D'ABORD un portable avant d'avoir des CD. Et quand t'es ado je pense que ça grève pas mal ton budget.
Au passage du CD on s'est tous fait enfler. Mais on a tous trouvé la thune pour allonger quasiment le double pour un même album (en gros un vinyle c'était entre 60 et 80 francs et les CD sont arrivés entre 120 et 140 francs, si vous voulez ça en euros vous sortez vos calculettes). Je m'explique pas trop comment on a fait mais on l'a fait.
Certains continuaient d'acheter du vinyle, mais pas tant que ça. Le hardos était finalement pas autant attaché au support que les punks ou les accros aux 70ies ou au 60ies.
Côté chiffons, le truc cher pour un fan de hard c'était le cuir. Une fois que t'avais ton cuir, ça roulait. Certains achetaient beaucoup de t-shirts aussi. C'était pas mon cas ni celui de mes potes (on avait tous quelques trucs mais c'était pas le défilé "Black cat"). Mais des gars devaient claquer pas mal de ronds là dedans. Sans être à la rue j'étais pas spécialement riche non plus. Donc les 80 francs d'un t-shirt passaient dans un disque ou une cassette (ou dans des cassettes vierges et un magazine).

Pour ce qui est de la nouvelle génération j'en sais rien. J'avais un a priori négatif parce que je suis un vieux con. Mais quand je vois ce que font les jeunes HnH (ou d'autres) je me dis qu'ils doivent bien être aussi passionnés que moi à leur âge.

Ya bien évidemment dans la jeune génération de hardos moins d'achat de disque. Pour la bonne raison que la musique se trouve gratuitement aujourd'hui, et que il faut que chaque fan prenne le temps de faire un cheminement personnel pour réaliser l'aspect bénéfique que peut avoir l'achat de cd. Il n'empêche que on trouve toujours plus d'acheteurs de cds chez les fans de metal que dans la "masse". J'ai 3 metalleux dans ma classe cette année, et on achète tous des cds (j'en ai d'ailleurs convaincu un, faut dire que les prix amazon sont vachement attractifs).

D'ailleurs, j'y connais rien, mais un artiste, sur la vente d'un CD il est rémunéré de la même façon quelque soit le prix du CD à la vente ? Parce que si c'est un pourcentage, un CD vendu à 5 euros au lieu de 15...

Bon pour revenir au sujet, j'ai fait deux trois achats hier au concert de Praying Mantis

J'ai trouvé le deuxième album de Traffic - éponyme - dans une brocante de livre (oui). J'aime bien John Barleycon donc on va bien voir. J'en suis au troisième titre et c'est pas mal du tout, un brin psyché, mais toujours bien construit. J'ai pas mal pensé à certains trucs d'Hendrix par exemple pour l'instant.

Ouah l'autre il a acheté du Di Anno

Achats au concert de Praying Mantis itou :

Neil Young - Zuma
Neil Young - Rust Never Sleeps
(je cherchais Weld et Mirror Ball, ils avaient pas. J'ai pris ces deux là)
The Beatles - White Album (rare, la première édition CD visiblement)
Poison - Look what the cat dragged in
Riot - Narita
Kreator - Renewal
Rose Tattoo - Rock'n Roll Outlaw
Gojira - From Mars to Sirius
Hellacopters - By the Grace of God
Armored Saint - Symbol of Salvation

Ouais à 00h30 dans la pénombre

c'est 5 CD boitiers cristal ? Je demande parce que j'avais acheté un coffret Queensryche sur Amazon, et il s'agissait en fait d'un petit boitier avec les CD dans des emballages cartonnés style CD single. Un peu vert sur le coup...

Nope c'est des réplicats cartonnés, comme toute cette collection.

@ Childeric : le magasin dont tu parles c'est GOM record un truc comme ça je crois? c'est un allemand qui tient cette boutique, il a un site internet d'ailleurs, j'avais faillit acheté chez lui une fois, les prix sont correct il me semble.

Plus je réfléchis, et plus je me dis que cette histoire de dématérialisation de la musique est inéluctable...après tout, la musique n'est pas censé être matérialisé à la base. Le vynile, le Cd, ne sont que des supports, comme le mp3. Le seul problème est celui de la rémunération de l'artiste, et le mp3 payant reste clairement trop cher... Et c'est vrai que le "bon vieux temps" c'était pas si rose que ça. Je me rapelle que ma disco grandissait lentement, qu'en plus à partir d'une certaine époque, il était très rare que des potes me prêtent des albums que je puisse repiquer, c'était tout le temps l'inverse en fait..A cette époque là y'avait plein de groupe que je voulais découvrir suite à des lectures dans les mags mais je ne pouvais pas faute de moyens et faute de trouver les albums dans ma petit ville de province.

Tout pareil...