Je plonge avec toi oui, sans hésitation, c'malin...

C'est vrai que j'ai vécu les sorties d'un paquet d'albums considérés aujourd'hui comme des modèles de genre, le superbe Harvest dont tu parlais par exemple. Mais c'est vrai aussi qu'à l'époque ce n'était pas des modèles, mais tout simplement de bons disques.

Frank Zappa ~ Hot Rats

Quel disque magnifique.

Peaches en Regalia (absorbé dès les premières secondes), Son of Mr. Green Genes (larmouille inside), et Willie the Pimp avec Beefheart au chant... La définition d'une première face parfaite.
La deuxième, tout aussi riche, comporte moins de mélodies mémorisables... Certainement plus proche du jazz. Le disque dans son ensemble est fascinant.

Je crois que je commence à comprendre pourquoi on le décrit comme un compositeur génial.
Prochaine baffe avec Uncle Meat, sûrement...

Copain.

Frank Zappa est indispensable.
Probablement très difficile à aborder, il mêle transgression, innovation, humour, engagement politique et surtout, maîtrise instrumentale.
Bref, un modèle à suivre.

Moi, je suis tombé amoureux grâce au live : "the best band you never heard in your life".

Le titre m'avait fait marrer, mais j'aurais du le prendre au sérieux, c'est effectivement le meilleur live que je connaisse.
Sans même connaître le groupe auparavant, chaque morceau s'avère jouissif à la première écoute, un festival de choeurs, de cuivres et de prouesses instrumentales.

C'est là qu'ils reprennent Stairway non ? Une des meilleures versions que je connaisse.

Peter Gabriel - I (Car)
Ce disque déchire. Clairement influencé par les Beatles et des choses plus pop, le Gab' ne tombe pas dans l'évident (comme il le fera un peu plus par la suite). Il tape dans toutes les directions et tout marche ('Down The Dolce Vita', fallait le faire pour mélanger disco/symphonisme de BO). Avec en plus de superbes moment plein d'émotion comme il sait le faire ('Here Comes The Flood', évidemment, mais aussi 'Waiting For The Big One', le blues tout en retenue qui s'abat vague par vague). Le tour de force du disque est qu'il est sans doute capable de plaire à tout le monde, par la sincérité de la démarche. En ça, on comprend carrément qu'il se soit senti à l'étroit chez Genesis. À l'heure où ses ex-collègues se recroquevilleront un peu sur ce qui a fait leur succès - jusqu'à ce que le départ d'Hackett ne les crucifie - le Gab quitte ce monde par le haut avec un album resplendissant et solaire.

Spirit of The Dead - Spirit of The Dead
Un petit groupe assez sympa qui sonne Blue Öster Cult ou Pink Floyd, selon les moments. Une très bonne cohésion qui sauve les meubles car avouons le, c'est quand même pas la panacée.

Vespero - Surpassing All Kings
Psyché/Zeuhl/canterbury (rayez la mention inutile). C'est assez nul, ça va nul part, y'a rien de neuf. Vais me remettre le Star*Rats pour me décrasser les oreilles.

Aujourd'hui avant d'aller passer l'après-midi au cinéma, c'est mode réveil avec :

- The STRANGLERS "Suite XVI" (2006) : Rentre dedans ET dansant, la moitié des titres sont déchainés, et pourtant là je suis sur Bless You, et son petit air magnifique. Ce disque est un modèle de collision des genres et des effets. Je ne l'avais pas écouté depuis la sortie de Tonight de Franz Ferdinand, mais la proximité saute aux oreilles dans le mixage des claviers et des guitares. Sauf que le FF n'a qu'un Ulysses irrésistible, ici il y en a une demi-douzaine (j'en rajoute un peu, mais bon).
edit : Putain j'en causai au ciné, et en prononçant le nom, j'ai enfin tilté : Suite XVI = Sweet Sixteen !

- WHIRLWIND HEAT "Flamingo Honey" (2004) : Un album "concept" de 10 chansons en 10 minutes. C'est foutrement bordélique, mais l'exercice pousse le groupe garage a quelques idées sonores, et il y a une paire de super petits airs sous tout ce bruit. Bref, c'est pas le truc le plus super top du monde, mais ça s'écoute malgré le jusqu'au boutisme de Whirwind Heat. Y'en a qui adorent.

Metric - Fantasies

Découvert grace au topic Jukebox. C'est très pop, un chouïa électro, ultra-mélodique et terriblement addictif. Joussif.

Van Morrison - Astral Weeks

C'est beau. La finesse de composition et d'arrangements est bluffante. A écouter au casque, dans le calme, pour bien percevoir toutes les subtilités au niveau des arrangements. Le chant très expressif donne une grande intensité aux compositions. Envoûtant.

Stranglers - Suite XVI

Je découvre en ce moment suite aux dithyrambes de Ziggy et Rem. Assez hallucinant en première écoute, dans tous les sens du terme. L'album prend l'auditeur à contre-pieds en permanence, multipliant les breaks, les changements d'ambiance, les sonorités étranges (vous avez déjà entendu un clavier sonner comme ça?)... tout en étant mélodiquement excellent, terriblement entraînant, et pouvant donner des leçons d'énergie et d'efficacité à un paquet de groupes punk à roulette. J'invite les amateurs de musique "progressive" à poser une oreille sur cette galette, tant elle est bourrée de surprises et d'idées.

Après m'être fait l'intégrale de Dylan la semaine dernière, ça aurait été dommage de ne pas en profiter pour réécouter cet... excellent album ! A chaque fois, la naïveté des textes m'énerve un peu, mais j'oublie vite vu la qualité mélodique dont fait preuve Aufray - et sa voix, vraiment magnifique. Ses deux autres essais face au répertoire de Dylan sont des calamités (soyons honnête, je n'ai pas écouté le dernier, mais j'ai vu la liste des "collaborateurs"), mais ce disque de 65 propose vraiment une belle sélection, très pop/folk. Et c'est une excellente porte d'entrée vers Dylan pour ceux qui sont rebutés par sa voix, ou la compréhension de l'anglais.

Un seul extrait sur youtube apparemment, pas le meilleure mais ça donne une idée : Les temps changent.

Ca donne, chantées justes (haha) : North country girl, All I really wanna do, It ain't me babe, Oxford Town, Corrina, Motorpsycho nightmare, The times they are a-changing, The ballad of Hollis Brown, The lonesome death of Hattie Carrol, With god on our side, When the ship comes in.

Après un week end très Beatles, j'attaque la disco des Stones (la disco US).

Bon les premiers albums, très Rnb, ne sont pas franchement essentiels on va dire. Comme de coutume pour l'époque il y a beaucoup de reprises, et les compos du groupes ne sont pas encore franchement excellentes. Néanmoins je suppose que pour l'époque (que je connais mal) ça devais bien le faire vu le succès du groupe.

Les choses sérieuses commencent vraiment avec Out of our heads (1965). Bon déjà y'a l'énorme "Satisfaction" bien sur (putain mais ce riff!!!), mais la ballade "Play with fire" n'est pas en reste (trop courte cela dit dommage). Quelques bon morceaux blues rock avec harmonica et de bonnes reprises ("mercy, mercy").
Bien hâte de me remettre Aftermath puis le fameux quatuor Beggar banquet-let it bleed - sticky finger - Exile.

Je ne suis, ni un fana des STONES, ni un fana des Live, et pourtant... Si tu t'intéresses à eux tu ne dois en aucun cas rater Get Yer Ya-Ya's Out, THE Live des STONES, avec une set list presque idéale, genre Best Of :

1. Jumpin' Jack Flash – 4:02
2. Carol (Chuck Berry) – 3:47
3. Stray Cat Blues – 3:41
4. Love in Vain (Robert Johnson) – 4:57
5. Midnight Rambler – 9:05
6. Sympathy for the Devil – 6:52
7. Live with Me – 3:03
8. Little Queenie (Chuck Berry) – 4:33
9. Honky Tonk Women – 3:35
10. Street Fighting Man – 4:03

Mouais enfin Love In Vain pour représenter Let It Bleed alors qu'il y a Gimme Shelter et You Can't Always Get What You Want...

J'ai toujours un peu de mal avec les Stones, surtout avec l'hétérogénéité de leurs disques.

Allez, hop, je mets Let It Bleed dans la platine, ça va très bien démarrer la journée.

C'est pour ça que j'ai dit "presque". Et concernant Love In Vain faut avouer que j'aime beaucoup ce morceau, en fait je n'en troquerai aucun tellement je trouve ce Live homogène.

Pour info, le Get Yer ya ya out a été remasterisé récemment dans un coffret 2 ou 3 cd je sais plus, bref un truc super complet. Je ne connais pas la liste des titres rajoutées, mais d'après ce que j'ai lut ça vaut le coup.

Quant à l'hétérogénéité de la disco des Stones, elle est indéniable, mais bon c'est un peu le cas de la plupart des groupes des 60's non? Surtout à cette époque où l'on résonnait avant tout en terme de singles... Pas un hasard d'ailleurs si leurs albums deviennent plus homogène vers la fin des 60's.

Je rebondis sur une remarque que Zoso à faite sur le topic Dylan, à propos de l'eternel comparaison Beatles/Stones. Tu dis à un moment que les Beatles c'est un bloc, et les Stones avant tout un duo (Keith/Jagger) et d'autres zicos à côté. Je ne suis guère d'accord avec cette affirmation, surtout par rapport aux beatles. Parceque dans le genre albums hétérogènes, le double blanc et même Abbey Road se posent quand même. Avec chaque musiciens qui composent dans son coin, auquel vient même se greffer une Yoko Ono qui ne sert à rien (Revlution 9, mais quelle daube ce titre), une mauvaise ambiance en studio, bref on repassera pour le côté bloc. Les Beatles, c'est avant tout McCartney et Lennon, deux personnalités fortes qui ne se sont pas toujours très bien entendu. Le duo Jagger/Richards me semble bien plus en osmose.
Dans le genre groupe "bloc", le meilleur exemple reste je pense Led Zeppelin. Certainement pas les Beatles.

Charlie Watts a quand même écrit beaucoup moins de chanson que Ringo…
Chez les Stones, les deux font leur truc et les autres jouent et ferment leur gueule (le seul qui n'entrait pas dans le schéma est mort). Chez les Beatles, tout le monde écrit, et tout le monde chante et arrange.

JETHRO TULL - Stand Up



Deuxième album de Jethro Tull mais premier véritablement intéressant. Le premier album de Jethro, This Was, est sympa mais montre encore un groupe qui se cherche, encore très imprégné de blues et même de jazz, le Tull d'alors fait plus de jam qu'il n'écrit de vrai compos. Le guitariste d'alors, Mick Abrahams, est fortement imprégné de british blues. Avec Stand Up les choses sérieuses commencent et Jethro Tull (le nom de l'inventeur du semoir) trouve enfin sa patte, d'abord avec un certain Tony Iommi à la guitare (qui fera un cours passage avant de revenir dans Black Sabbath) et ensuite avec l'indéfectible Martin Barre. Le jeu de Barre s'accompagne d'ailleurs d'un son de guitare lourd assez proche de celui de Iommi.

Entièrement écrit par Anderson, cet album met en place un style moins accès sur les jams et plus sur les chansons, assez progressif dans la démarche (même si le Tull ne donne pas encore dans des longues pièces progressives) quelque part entre le hard rock naissant imprégné de blues de Led Zep, les mélanges folk (rhaaa la celtique "Fat Man", une de mes favorites du disque), les influences classiques ("Bourée", une adaptation de la Bourrée de la Suite pour luth n° 1 en Mi mineur de Jean-Sébastien Bach (BWV 996), sans doutes le plus beau moment du disque) et même un peu jazz. Ce qui donne un album très hétérogène et super facile d'accès aussi je trouve. Pour l'anecdote, 'We Used To Know', écrit donc en 1969, a certainement inspiré le fameux "Hotel California" de The Eagles, créé sept ans plus tard. L'écoute consécutive des deux morceaux permet de constater une ressemblance musicale frappante.

Note : 4/5

En effet. Néanmoins sur les 1ers albums des stones, y'a pas mal de compos où tout le groupe participait. Puis Mick Taylor par la suite a largement apporté sa contribution en tant que soliste qui appose sa patte.

L'apport de Ringo en tant que compositeur, reste également très moindre. Mais bon c'est un batteur, et l'on sait bien que les batteurs compositeurs ça court pas non plus les rues.
Pour le tout le monde chante, question de style je dirais...pour les arrangements, le producteur Martin n'y était pas pour quantité négligeable et a impulsé beaucoup de choses.

Les Beatles sont avant tout mené par un duo, Harrison se contentant d'un ou deux morceaux par album, et en celà ils ne se distinguent pas tant que ça des Stones. Certes musicalement le groupe semble soudé, mais je trouve que ça se désagrège assez nettement à partir du blanc, paradoxalement le meilleur album pour beaucoup de fans, perso je prefère la période Rubber soul/Revolver... D'ailleurs, c'est pas non plus un hasard si après le split des beatles ils se faisaient tous la gueule, sauf ce bon vieux Ringo.


Pour le Jethro Tull, ça fait un bail que je ne l'ai pas écouté celui-là, les suivants étant quand même bien au-dessus. J'adore la pochette celà-dit.

C'est la faute à Yoko.