Ces derniers temps je me suis écouté les albums de Björk que je laisse toujours de côté car à chaque fois que j'ai envie d'entendre l'Islandaise c'est toujours vers
Homogenic,
Post et
Vespertine que je me tourne.
BJÖRK – Debut
Premier véritable album solo de Björk Gudmundsdottir (je ne compte pas le disque sorti à la fin des années 70 quand elle avait 12 ans) après le split des
Sugarcubes. A cette époque elle se trouve dans la cosmopolite Londres et non en Islande, ce qui marque pas mal son disque. L’Islandaise se nourrit en effet de métissages world music (le tribal « Human Behaviour ») mais aussi des sonorités des nuits londoniennes (electro, dance et house) sans oublier pour autant des passages plus intimistes plus typiquement. Ça donne en fin de compte un disque fourre tout semblant manquer de cohérence. Il y a des trucs géniaux sur ce premier album : « Human Behaviour » (le grand classique tribal du disque), le trop méconnu « Crying », le fin et beau « Venus As A Boy » avec sa sitar, la belle ballade à la harpe « Like someone in love » au charme désuet, du jazz dans la jungle avec « Aeroplane », le sublime final symphonique « Play Dead ». Et puis il y a les trucs qui m’énervent, les machins qui sonnent comme de la dance, les trucs éléctro trop calibrés (« Big Time Sensuality », « There’s More To Life Than This » (enregistré dans les chiottes) ou « Violently Happy ») et des trucs trop dépouillés et manquant de mélodies auxquels s’accrocher (« The Anchor Song ») ou trop longs (« One Day », « Come to Me »).
Bref chaque fois que j’écoute ce disque c’est toujours pour les 6 mêmes morceaux.
Note : 3/5BJÖRK – Selmasongs
Selmasongs est la B.O. de
Dancer in the Dark, la comédie (ou plutôt le drame) musical de Lars Von Trier. J’avais bien aimé ce film, mais il faudrait que je le revoie, histoire de vérifier si je le trouve toujours aussi intéressant avec le recul de quelques années. En tout cas, un truc qui m’a toujours surpris pour cette B.O., c’est que l’album de Björk dure 32 minutes et le film 140. Etrange pour un film musical (c’est vrai que c’est loin d’être seulement un film musical mais bon), surtout qu’en voyant ce dernier je n’avais pas le souvenir que le disque était si court. Trop court c’est bien ça le problème, parce que c’est tellement bon que j’en reprendrais bien une demie heure de plus. Il est vrai que j’ai toujours eu une affection particulière pour ce disque (que j’ai découvert bien avant le film d’ailleurs), car c’est avec celui-ci que je rentrais dans l’univers musical de l’Islandaise. Peut-être pas la meilleure porte d’entrée car assez particulier dans sa disco, même si on y trouve des liens avec
Homogenic ou
Post. Il permet enfin à la fée boréale de laisser parler son amour pour la comédie musicale qu’on pouvait déjà deviner sur certains morceaux de ses disques précédents (« It's Oh So Quiet » en particulier). Les grands moments du disque sont sans aucun doute « Cvalda » (sûrement mon morceau favoris de Björk) et « In The Musicals », des espèces de ballets symphoniques exubérants ou des sons de machines et de locomotives servent de rythmique.
Note : 3.5/5BJÖRK – Medulla
Outch voila sûrement son disque le plus barré avec de nombreux guests : Mike Patton, Razhel (beatbox humain des Roots), les fous japonais de Dokaka (capables de reprendre un solo de King Crimson ou toute l’œuvre de Wagner uniquement avec leurs bouches dont s’extirpent des étrangetés sonores) en sampler humain, le trombone humain ( !??!?) Gregory Purnhagen, Robert Wyatt, Matmos, une chorale islandaise.
Le résultat est plutôt dépouillé, carrément nu, avec les sons émis par les voix, les bouches, servant d’instrumentation (pas seulement). C’est surprenant, expérimental et étonnant mais aussi décevant et difficile. Il y a des trucs qui semblent seulement ébauchés, d’autres trop dépouillés et peu convaincant, trop peu de moments géniaux. Bref à sa sortie on avait la surprise de la découverte, 6 ans plus tard on constate que c’est un des albums les moins convaincants de Björk.
Note : 2.5/5BJÖRK - Drawing restraint 9
Voila l’album le moins convaincant de Björk et c’est aussi le moins connu, pas étonnant avec la promo très silencieuse de ce disque. Faut dire qu’il ne s’agit pas véritablement d’un album de plus, plutôt un projet annexe puisqu’il s’agit de la B.O. du film avant-gardiste de son réalisateur de mari, Matthew Barney. Sauf qu’on est loin de la qualité de
Selmasongs, ce n’est pas non plus le même but faut dire.
Drawing Restraint 9 n’est pas orienté chanson mais se trouve être une bizarrerie expérimentale qui n’innove pas vraiment non plus dans le répertoire de l’Islandaise (un peu comme si elle avait repris certaines idées de ses chansons dans le but de servir un support visuel). Sans nul doute que cette musique doit être un fond sonore parfait pour ce film que je n’ai d’ailleurs pas vu, mais à écouter comme ça dans son salon, qu’est-ce que c’est chiant !
Note : 1/5BJÖRK – Volta
Jusqu’à
Medulla, les disques de Björk représentaient chaque fois quelque chose de neuf, une nouvelle évolution, de nouvelles mutations, des expérimentations renouvelées. Sa musique s’était aussi transformée en quelque chose de moins accessible et peut-être qu’avec
Medulla elle avait atteint ses limites. Avec
Volta, retour en arrière pour des titres parodiant certains classiques de son répertoire, un peu comme
Judas Priest avec son
Angel of Retribution (arrivé à citer le Priest en parlant de Björk notez qu’il faut être balaise). Bref avec Volta on a l’impression de se retrouver 10 ans en arrière, à l’époque de
Homogenic et de
Post. Au début on est content de retrouver la Björk qu’on a tant aimé et puis finalement on se rend compte à quel point
Volta donne dans le réchauffé et que autant se passer ses vieux albums que cet objet vite lassant. Est-ce que
Volta ne serait pas le signe que l’Islandaise est rincé maintenant ?
Note : 2/5