Vous pensez sérieusement que le manque d'inspiration de DT est lié au départ de Moore ?? Le sommet du groupe, c'est quand même Metropolis part 2, non ?

Et s'il y a quelqu'un à blâmer, c'est le sieur Portnoy, qui a multiplié les fautes de goût ces dernières années, pas Rudess qui n'est qu'un pion.

On devrait plutôt regretter l'inspiration perdue de Portnoy et Petrucci, les deux principaux compositeurs depuis le WDADU...

Awake pour ma part mais je sais que je suis un peu à contre-courant de l'avis général (attention SFAM est un magnifique album mais Awake...Space dye vest, Lifting shadows, Voices...quoi !). C'est surtout pour le son et le talent de composition de Kevin Moore que j'ai regretté dès 1994 son départ.

Sinon, je pense que tu as bien résumé la situation actuelle du groupe. Il faudrait que les 2 leaders donnent un peu de plus de liberté de compo aux autres lascars (par exemple, John Myung qui a quand même écrit les superbes paroles de Learning to live...ça te pose là comme mec talentueux). Ca manque de recul et peut-être d'idées fraiches depuis 2-3 albums. Mais ça reste en règle générale du très haut niveau.

Pour moi j'ai du mal à départager le triptyque I&W/Awake/SFAM, ça dépend des périodes, et en ce moment je suis sur Awake.

Et à l'analyse, y a pas à chier, l'importance de Moore sur cet album est incontestable. Tous les thèmes géniaux sont développés en premier lieu au piano, puis repris par le groupe.

Bon ok, c'est ptet Portnoy qui lui a dit quoi jouer, mais étant donné la texture vraiment particulière j'en donnerais plutot la paternité à Moore.
Plusieurs thèmes de Space dye vest sont réutilisés au fil de l'album si je ne m'abuse.

Un des plus joli instrumental du groupe, Eve, composé par Moore, on y retrouve ces sonorités à la Awake. etc etc
Le changement de son radical après son départ, la difficulté du groupe à retrouver ces ambiances (bien que le dernier album me fasse un tout petit peu mentir)... Autant d'indices sur le rôle majeur du claviériste dans le groupe.

Ce qui me fait marrer, c'est entendre Portnoy dire que Space Dye Vest est le morceau qu'il aime le moins de DT, que c'est le plus surestimé par les fans.
Des propos qui suintent la jalousie.

Bien vu pour Eve, magnifique instru à l'ambiance mélancolique. Encore un titre génial qui n'a pas trouvé place sur un album (comme To live forever ou Another won).

Et moi, je rêve que DT reprenne Space Dye Vest en concert (genre enchainé avec Disappear et Eve et on te fournit la corde pour finir en beauté ).

non non t'es pas à contre courant, on est pleins comme toi à adorer cet album.

Depuis SFAM, en particulier Petrucci, ils ont perdu de leur feeling pour laisser place à une musique super carrée, super rigide.
J'ai d'abord été attiré par le côté metal technique de DT en particulier avec des morceaux comme the Mirror et the dance of eternity et n'appréciait pas du tout I&W et moyennement Awake et ACOS...
Avec le temps les albums passant, à mon grand plaisir, ils ont poussé le trip metal avec SDOIT et TOT puis sont devenues de vrais éponges à partir de Octavarium.
Et un jour, grâce à la magie du random, j'ai écouté avec attention Take the time et je me suis pris une grosse baffe... Depuis j'ai révisé mon jugement et je pense maintenant que DT est un groupe qui n'a plus rien a prouver, qui ne prouve plus rien : un groupe lambda. Nevermore fait mieux dans le trip gros métal technique, je suis sur que vous avez des tas de groupe prog métal plus inspirés, Il n'y a plus rien pour couvrir ses "tares" : Labrie au chant, la branlette technique à tout prix et leur manie de pomper à tout va.

En titre à titre, mes premières impressions.

A Nightmare To Remember.
Ça ne fait pas morceau d'intro, mais au moins on rentre dans le vif du sujet d'emblée.
Très lumineux. Un titre classique de Dream Theater tout à fait dans la veine de Systematic Chaos.
Le rythme de la partie chantée est assez nouveau par contre.

A Rite Of Passage.
La patte Dream Theater en plein avec sa montée en puissance, son rythme qui tourne, qui enveloppe les sons, qui se casse, rebondit, repars de plus belle.
Le vert flamboyant de Dream Theater, acidulé, vif, tranchant, douloureux, hypnotisant qui alterne avec ce vert-bleu si profond et rassurant de la basse et du chant.

Wither.
Douceur. Réflexion. Sérénité. Conviction. Sincérité.
Magistralement bleu.

The Shattered Fortress.
Dream Theater raconte et on écoute. C'est poignant. Triste. Désespéré.
Mais toujours ce rappel des albums précédents qui réouvre une porte comme une histoire sans fin.
L'histoire sans fin de Portnoy et de son addiction.

The Best Of Time.
La respiration de l'album. Brillante. Jaune. Ensoleillée. Porteuse d'espoir avec sa guitare aérienne et paisible. Une fenêtre ouverte sur l'amour et l'au-delà.
Majestueux. Émouvant.

The Count Of Tuscany.
Le titre le plus "touffu" de l'album, le plus désordonné. Trop de couleurs qui se bousculent, syncopées, emmêlées. Comme une synthèse de tout ce que Dream Theater a fait jusqu'à présent.
Peut-être le morceau qui nous prépare à l'album suivant...

heu non ? Je penche plutôt pour la période Images & Words / Awake pour l'aspect progression/inovation
pour les fans déçus comme moi, je dirai plutôt que cela vient de l'autoproduction, Portnoy et Petrucci ayant pris le contrôle absolu dans la composition (les autres ne sont que des pions), ils n'ont à mon avis pas le recul nécessaire sur leur propre musique pour décider d'une direction artistique à prendre. Et puis il y a l'effet Rudess, c'est rigolo au début, mais après plus de 10 ans à sortir les mêmes plans (Liquid Tension Experiment c'est de 1998 je crois)...

Il ne faut pas exagérer l'importance de l'auto prod. SFAM en était une, il était parfaitement équilibré et réfléchi.
Est ce que je préfère un producteur qui dicte une ligne musicale ou une liberté artistique? Option 2 mon général.

Ce qui leur manque probablement, c'est une plus grande interaction dans le groupe. Un mec comme labrie propose souvent des choses qui sont très rarement retenues, rudess suit le troupeau et myung disparait un peu plus dans la nature à chaque album.

Au point ou on en est le groupe est un duo. Et encore.

Deux autres erreurs profondes : tenter de devenir un groupe de metal légitime aux yeux de leur pair (et se louper à 95% dans le domaine), et évidemment l'importance qu'a pris l'inspiration corner au fil des ans.

ce disque de mon point de vue a été beaucoup plus "muri" que les suivants, la démo de 20 minutes datant de 97 contenait déjà 95% des thèmes de l'album (démo avec Derek).
oui, même Petrucci a tendance à s'effacer maintenant
il a toujours existé, je pense que si les influences (ou "pompages" appelez ça comme vous voulez) ont pris de plus en plus de place pour finalement arriver en partie à une perte d'identité, c'est dû à une précipitation (vite enfermons nous en studio et chions l'album en 2 semaines) qui ne permet de digérer ces influences, donc ça ressort comme c'est rentré.

Marrant, c'est le seul morceau de DT à m'avoir jamais touché.

Non pas sur le dernier. Il semble qu'ils aient abandonné cette méthode.

Il me semble que maintenant pour qu'un morceau soit éligible il faut que le compositeur arrive avec une structure et une ligne de chant, ça limite l'interaction entre les membres

ah oui? je ne savais pas pour le principe de compo... évidemment ça limite considérablement les possibilités.
Je savais que c'était le cas pour les paroles (en gros si tu veux poser des lyrics faut qu'ils soient finalisés à 100% et myung avait un peu de mal avec ça) mais pas pour les compos.



oui, j'ai entendu ça y a quelques temps, vraiment bluffant. Mais plus encore que la démo, le concept en lui même les a forcé à fignoler le découpage, les finitions. Fallait que tout se tienne.

Pour en revenir à BCSL, j'en démords pas, Best of times et count of tuscany explosent le reste. Réellement splendides.

J'en suis à une cinquantaine d'écoute je pense et je mets définitivement Shattered Fortress devant Best of Times, qui met trop de temps à démarrer et à être 'belle'. Et je suis très frustré par Nightmare to Remember qui aurait pu être très réussie.

C'est humainement possible, ça?

C'est quoi l'intérêt, surtout sur une période aussi courte.

Se persuader que le disque est bon ? De l'auto-conditionnement en somme...

Bizarre comme idée... Y a des gens qui écoutent des albums pour se forcer à les aimer ? Moi en général c'est le contraire : quand j'écoute beaucoup un album dans un court laps de temps c'est que je l'aime déjà.

En même temps j'ai l'album depuis mi-avril. Ça aide. Mais pour rassurer tout le monde, la cinquantaine d'écoute c'est pour les morceaux cités par Behe. Je me suis pas tapé 50 fois Rite of Passage.