Allez en exclu mondiale, ma chronique a paraitre sur
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Il est écrit que rien ne sera jamais simple avec Iced Earth, car après avoir sorti l’année dernière un disque de bonne qualité, "Framing Armageddon", qui était le premier volume d’un diptyque, le groupe et son guitariste John Schaffer étaient repartis immédiatement en studio pour achever le volet suivant.
Et l’optimisme était de mise, Tim Owens avait fait de nets progrès au chant et son implication semblait solide dans le groupe.
Mais John Schaffer a de nouveau frappé en fin d’année 2007 en changeant de nouveau de chanteur et en rappelant Matthew Barlow.
Et même si ce changement était prévisible depuis le retour de ce dernier au heavy métal avec Pyramize, la soudaineté de la chose fut quand même surprenante pour les fans.
Ce deuxième volet, "The Crucible Of Man", fut donc un peu retardé pour permettre à Barlow d’enregistrer les parties vocales courant 2008, l’essentiel de la musique ayant été enregistré en même temps que celle du premier volet.
Et c’est donc avec un goût étrange que l’on découvre ce disque, étrange car la cohérence du diptyque risque de souffrir du changement vocal . Mais aussi étrange, car si le retour de Barlow est finalement une bonne nouvelle tant ce dernier colle aux titres écrits par Schaffer, on ne peux s’empêcher d’être assez déçu et amer pour Tim Owens qui ne méritait pas un tel traitement.
Mais cette amertume ne doit pas faire oublier toutes les attentes pour ce nouvel opus, il faut se souvenir que le premier volet présentait le début de l’histoire du peuple des Sétian, et à la fin de ce volet, ces derniers préparaient leur vengeance contre l’espèce humaine.
Et de fait après un premier volet assez soft, dans une tonalité certes heavy mais avec pas mal d’ambiance et d’interludes, on s’attendait logiquement à un opus globalement plus rentre dedans qui pouvait retrouver certaines sonorités thrash dans lesquelles le groupe a toujours excellé.
Mais cela ne se confirme pas complètement à l’écoute du disque, car si le ton est plus enlevé, il reste relativement soft loin des envolées furieuses de "Dark Saga" ou "Burnt Offerings", même si le retour de Matthew Barlow se sent largement. Il sait toujours aussi bien moduler sa voix et il reste inégalable pour passer sans soucis d’un style rageur à un style plus calme.
L’ensemble est aussi plus facile d’accès, il comporte moins d’interludes, ce qui permet de largement mieux appréhender les chansons contrairement à son prédécesseur malgré un certain essoufflement sur la fin.
Il commence par une courte introduction qui reprend le thème du final de "Framing Armageddon" tout en montant doucement en puissance. Le tout nous fait arriver à un rageur "Behold The Wicked Child", un titre très efficace et puissant qui met particulièrement en valeur le chant, tour à tour calme et rageur puis épique sur le refrain.
La suite confirme l’aspect plus heavy du disque, avec des titres très courts et rentre dedans comme "Minions Of The Wrath" et "The Revealing", puis avec "Crown Of The Fallen" et "The dimension Gauntlet", ces 4 titres nous faisant rentrer de plein pied dans l’histoire avec une certaine intensité dramatique du meilleur effet.
Entre ces titres on trouve "A Gift Of A Curse", un titre plus calme montant doucement en puissance dans la lignée des power ballades du groupe avec un côté épique incomparable dans le plus pur esprit Iced Earth. On notera que sur ce titre John Schaffer se met au chant et qu’il se débrouille assez bien dans un registre assez caverneux.
Avec "I Walk Alone", on rentre de plein pied dans la deuxième partie de l’album, le titre, qui est aussi le single, rappelle un peu "Ten Thousand Strong" du premier volet, il s’avère aussi efficace et puissant, avec un refrain superbe très bien amené par des parties de chants doublés. Ce morceau est en tout cas un régal pour Barlow qui s’en donne à cœur joie et qui devrait cartonner en live.
La fin de l’album présente quand à elle plusieurs bons titres même si l'intérêt à tendance à s’amenuiser en raison de quelques répétitions, certains morceaux et riffs ayant tendance à se ressembler de temps en temps.
Il faut dire que composer autant de titres en si peu de temps était un défi difficile même pour un bon compositeur comme John Schaffer, et par exemple des titres comme "Crucify The King" ou "Sacrified Kingdowns" tirent en longueur sans apporter grand-chose de neuf.
On trouve quand même un très bon "Harbringer Of Fate", un titre certes classique pour le groupe, dans un style mélangeant aspects calme et passages plus métal.
Il faut aussi retenir le troisième volet de la suite "Something Wicked", ce titre rehausse la fin de l’album avec son aspect épique imparable.
Il faut citer enfin "Come What May" qui même si elle est un peu longue possède une partie instrumentale de toute beauté tout en douceur et finesse, le tout rehaussé par des parties vocales efficaces et variées. Car même si Barlow fait une excellente prestation, on sent qu’il a eu peu de temps pour bien travailler ses vocaux et le résultat final s’en ressent un peu parfois.
Ce second volet est donc un bon cru malgré des longueurs, mais on sent que Schaffer a fait le tour de la question dans le genre concepts albums épiques et il devra se renouveler un peu par la suite, la stagnation menaçant un peu son groupe.
De plus on souhaite une certaine stabilité de personnel au groupe dans l’avenir, les changements incessants l’handicapant assez nettement.
Le reste de Iced Eearth là :
http://metalive.yellis.net/HNH/viewtopi ... 0&start=40
