Allez je l'avais faite celle là, mais elle s'est perdue dans les abysses de ce forum, et bon un petit Maiden de temps en temps, ça fait du bien, et j'avais envie de recauser de ce sympathique album
Avec The X Factor, Iron Maiden avait gagné son pari, prouver à la planète métal qu’il pouvait survivre sans son chanteur légendaire, Bruce Dickinson.
Mais si sur album, Blaze Bayley avait réussi son examen de passage, malgré quelques longueurs et une production très faiblarde, sur scène, la transition avec son prédécesseur fut plus délicate, car passer après un tel frontman était un défi quasi perdu d’avance.
Et malgré toute sa bonne volonté et un groupe qu’on n’avait plus senti aussi libre et accessible depuis des années, les concerts furent souvent difficiles pour Bayley qui avait du mal sur les anciens titres et manquait de charisme sur scène.
Malgré tout, après un break qui vu la sortie de la première compilation du groupe, Best of the Beast, Maiden choisit de continuer avec son chanteur, alors que ce dernier subissait nombre de sarcasmes après ses prestations en concert.
Et pour tenter de retrouver une audience digne de sa grande époque, car malgré ses qualités X Factor fut un relatif échec commercial, surtout aux USA, le groupe choisit de simplifier sa musique avec son nouvel album Virtual XI
Le disque est déjà plus court, il présente 8 titres pour un peu plus de 50 minutes et se présente sous un aspect largement moins sombre musicalement, et donc plus accessible pour un public un peu effrayé par l’aspect lugubre de X Factor
Et le résultat est de bonne qualité, même si on peut regretter l’aspect ambitieux que présentait X Factor, de plus l’aspect progressif omniprésent précédemment est ici pratiquement oublié à la manière d’un Killers ou d’un No Prayer for the dying pour amener une face nettement plus directe.
De plus, les paroles des chansons sont largement moins travaillées à l’exception d’un titre ou deux pour sonner un peu creux voire même parfois enfantines.
Passés ces détails, on prend du plaisir à se plonger dans ce disque, la production déjà est largement mieux travaillée et retrouve un ton bien heavy et musclé un peu perdu depuis quelques années.
D’entrée avec Futureal, on retrouve le titre bien heavy et rentre dedans, à l’image d’un Be quick or be dead, qu’affectionne le groupe et qui est là pour donner une bonne claque à l’auditeur, et même si ce titre n’apporte rien de bien neuf il fait son petit effet sur les à peine 3 minutes qu’il dure en se montrant bien efficace et a tout pour faire son effet en concert.
Avec The angel and the gambler, on trouve le premier single de l’album mais qui n’en a absolument pas le format, en effet Steve Harris s’est amusé à composer un titre très long, assez rock dans l’esprit avec un son de clavier assez enfantin.
Et si l’envie de tester est louable, le résultat est assez peu évident, le refrain est un peu trop répété, et même si les soli bien rock sont très entraînants, le titre se perd un peu trop en longueur pour en arriver là et coupe un peu la dynamique de l’album.
Si ce titre sonnait largement mieux en live, on lui préférera sa version courte qui dure 5 minutes de moins et qui est bien plus efficace.
La suite de l’album est heureusement plus directe, et elle montre un Blaze Bayley plus à l’aise que sur X Factor, l’homme a trouvé son rythme dans le groupe, et il se donne à fond sur chaque titre, passant sans soucis les passages heavy comme les passages plus calmes.
Lightning strike twice et The educated fool en témoignent facilement, la première est un de ces titres qu’affectionne Steve Harris et qui rappelle pas mal X Factor dans sa construction.
Elle démarre lentement avec un chant très doux pour partir dans des contrées plus heavy avant d’éclater sur un refrain très efficace et si le résultat n’est pas très innovant pour le groupe, force est de constater que cela marche toujours aussi bien.
The educated fool permet à Bayley d’effectuer une grande prestation vocale, sur un titre aux aspects de power ballade, ce dernier chante dans un registre très doux, presque intimiste, avant de doucement monter en puissance et même si ce genre de titre et de construction musicale fait un peu redite à force, le résultat est plus que convaincant.
Avec The clansman, on tient la perle de l’album, Harris parvient encore à donner le frisson avec un nouveau titre épique dont il a le secret.
Le titre qui évoque l’Ecosse et sa lutte pour l’indépendance, renvoyant ainsi au film Braveheart, est une merveille de construction tout en progression. Tout part d’un riff acoustique à la basse accompagné d’une très belle mélodie de guitare presque celtique, avec un chant qui fait vivre l’histoire racontée avec une belle intensité, le tout avant d’exploser sur un refrain simple mais d’une rare efficacité, taillé pour le live.
Pour finir, restent 3 titres qui alternent le bon et le plus moyen, plus moyen avec Two worlds collide qui malgré un aspect heavy sympathique ne décolle pas vraiment, faut à un refrain trop répété et aussi à des paroles assez indigentes.
Le bon ensuite avec Como estais amigos, seul titre où Harris ne participe pas, le titre est une ballade sur laquelle Blaze rend hommage aux soldats tombés pendant la guerre des malouines et force est de constater que ce genre de titre un peu sombre lui colle à merveille.
Don’t look to the eyes of a stanger est quand lui un autre bon titre épique à la Harris, porté cette fois quasi complètement par le chant, où Blaze étale l’étendue de ses progrès, modulant sa voix comme il l’avait encore rarement fait avant, et même si le titre tire un peu trop en longueur sur sa deuxième partie, il reste un excellent titre, un peu oublié et qui mérite d’être reconsidéré à sa juste valeur.
Ce Virtual XI est donc un album sympathique et même si il n’a pas l’ampleur des grands disques du groupe, il reste un excellent disque de heavy métal qui mérite qu’on s’y attarde, rien que pour la prestation superbe de Blaze Bayley, et même si le disque ne connaîtra commercialement qu’un demi succès, il est un peu une première étape dans le retour de Iron Maiden au premier plan dans les années 2000.
