The chemical wedding
Ce nouvel album arrive à peine plus d’un an après Accident of birth, le line-up reste inchangé, avec Bruce et Adrian Smith accompagné de Roy Z et deux membres de Trybe of Gypsies, le groupe latino de Roy. Bruce et son groupe ont eu une fin d’année 1997 bizarre, l’album précèdent a peu marché, la tournée en 1ere partie de… Lynyrd skynyrd à été moyenne, le public âgé du groupe ayant eu du mal avec le heavy de Bruce et le label, Castle Communications a fait faillite, en y repensant c’était une bonne chose tant ce label était médiocre.
Tout cela ne décourage nullement Dickinson qui va nous présenter une des œuvres les plus abouties à ce jour, Bruce nous propose un album concept très hardu pour le néophyte, d’ailleurs on remarquera avec amusement que nous sommes a milles lieux du côté commercial de Accident of birth, comme si Bruce avait compris qu’il valait mieux se faire plaisir sous son nom quitte à prendre des risques artistiques.
The Chemical Wedding est inspiré des poèmes de William Blake, auteur du 17ème siècle, pour résumer, parce que putain c’est complexe, le tout traite d’alchimie et essaye de retranscrire l’univers torturé et tordu de Blake, il y arrive à merveille, il était presque inutile de le préciser
Allez mes souvenirs sur ce disque :
Je me souviens très bien de la sortie de ce disque, je l’ai acheté sans aucune écoute, pas de net ni de samplers a l’époque pour moi, j’ai même épaté mon pote Arnaud qui savait que j’avais lâché Bruce avec Accident of birth, voir la chronique de l’album, mais la j’ai eu un pressentiment, un truc qui m’a dis prend le ce disque, il tue, et la pochette m’a attiré, y aurait eu le Eddison, j’aurais laissé le disque je pense. Et la 1ère écoute fut une giga claque, j’étais KO dans ma chambre étudiante, je m’en souviens très bien

, je l’ai pas laché depuis et j’ai acheté Accident of birth dans la foulée.
On revient au disque
Le concept est donc très touffu, ok ça change des paroles de Two worlds collide de maiden sorti à la même époque, mais un concept ne fait pas un disque ça on le sait et le pari est risqué, mais disons le tout net, il est gagné très haut la main, le disque est bien supérieur à son prédécesseur, largement plus heavy mais toujours mélodique, au niveau du chant, Bruce est impérial du début à la fin et le groupe qui l’entoure est aussi au sommet, la paire Z-Smith fait des merveilles, surtout Roy Z d’ailleurs, je suis toujours épaté de voir un mec issu d’un groupe de rock latino assurer autant en heavy classique !
Le disque ne se lâche pas du début à la fin, ce qui frappe d’entrée c’est ce son très moderne, loin de Maiden cette fois, parfois à la limite du power métal, King in crimson qui ouvre en est une belle preuve.
Le 2ème titre, Chemical Wedding, on trouve un tube en puissance, épique avec un refrain très efficace, un des deux grands titres du disques, qu’on garde en tête très rapidement.
Tower qui suit rappelle un peu Maiden, et c’est bien le seul titre de l’album, il sert de respiration avant le très heavy Killing floor.
L’autre morceau phare de l’album arrive ensuite, Book of Thel, ce long morceau est une alchimie parfaite entre les musiciens, avec sur la fin des passages des poèmes de Blake récités par Arthur Brown, un musicien anglais ami de Bruce Dickinson, refrain énorme, soli en béton, ce titre est assurément un des grands titres de Bruce sur toute sa carrière.
Gates of Urizen enchaîne sans temps mort, c’est un titre lent, presque une ballade, il permet de souffler un peu dans ce tourbillon heavy.
Jerusalem suit un peu la même veine, en plus épique, Bruce me colle encore le frisson dessus, sa voix accompagnée des grattes acoustiques est un pur bonheur tout comme la montée en puissance du titre au moment du refrain avec encore sur la fin un passage lu par Brown.
Avant de poursuivre sur le très lourd Trumpets of Jericho, encore un bon petit titre même si un peu en déca de ce qui précédait au premier abord, il est comme Killing floor ce genre de titre qui se révèle petit à petit.
On finit avec un Machine Men de très bonne tenue, dans la même veine power mélodique avec une fin étrange et répétitive et The Alchimist conclut le disque en beauté en reprenant sur sa fin le thème de la chanson Chemical Wedding.
On tient donc là le meilleur album solo de Dickinson et l’une de ses meilleures performances vocales toutes époques confondues, cela lié à un concept très riche donne un des meilleurs disques métal des années 90.
Ne pas louper le livret qui illustre les paroles et la pochette, œuvre de Blake, un travail remarquable en tout points.
Malheureusement ce disque ne connaîtra pas le succès qu’il mérite malgré une tournée en tête d’affiche réussie, avec un Elysée Montmartre fin 1998, j’ai le boot, je me bouffe les couilles de ne pas pouvoir y être allé d’ailleurs.
Et peu de temps après, Bruce revint dans Maiden, ses échecs commerciaux l’ayant incité sans doute à revoir ses positions, l’homme ne se voyait pas finir sa carrière en donnant des concerts dans des salles de petite dimension.
Ce retour m’avait laissé très sceptique, la suite des événements m’a largement rassuré, mais ça j’en cause dans la chronique de BNW.
