Hello tout le monde! pour ma première chronique, je m'attaque à du gros: le dernier cru de Machine Head, le 'master of puppets' du groupe selon le frontman Robb Flynn. voyons voir cela...
je vais pas vous faire un rappel de l'histoire du groupe, juste faire une petite citation,du mec de Roadrunner Europe qui a rencardé le groupe (un peu tardivement...) sur le label pour la sortie de "Through the ashes of empires" qui à l'époque a déclaré aux caméra pour le DVD Elegies: "si TTAOE a été composé lorsque la confiance du groupe était au plus bas, imaginez ce que va donner le prochain album, alors que la confiance est au plus haut." Ainsi, après cette petite phrase qui à mon sens s'est avérée prophétique, attaquons-nous à la bête.
8 morceaux seulement composent l'album, ce qui peut s'avérer peu de nos jours. Certains diront "enfin un groupe qui ose trier le bon grain de l'ivraie et ne remplit pas la galette jusqu'à ras bord avec 14 chansons", d'autre diront "4ans d'attente pour 8 chansons seulement?" chacun son point de vue nous dirons.
Ce qui surprend à la première écoute,c'est bien évidemment la longueur des morceaux: 3 chansons sur 8 atteignent, voire dépassent les 10minutes. Inhabituel pour du thrash d'un groupe comme machine head où d'ordinaire la messe est dite en 5 ou 6minutes maximum tel un knock out. mais là n'est pas le propos du groupe. Içi, la bande de Robb a décidé de se retrousser les manches et de proposer 8morceaux aux structures qui sortiront du standard habituel. Un truc différent quoi.
D'où une première écoute qui peut s'avérer pour certains très déroutantes, voire douloureuse pour peu que l'on soit rebuté par les solos, les breaks, les structures changeante ect...
"Clenching the fists of dissent" ouvre le bal: un des deux morceaux les plus complexes avec "A farewell to arms" qui clot l'album (surement pas un hasard). Riff acéré, véloce, tempo rapide, voix rageuse, solos endiablés et nombreux, tel sera le mot d'ordre de l'album. La structure un peu déroutante au premier abord dévoile ses forces et sa logique au fur et à mesure des écoutes (les paroles guident bien, et sont plutot bien foutues) tout comme l'ensemble de l'album en fait. Le morceau se termine sur un riff lourd de chez lourd en fade out qui n'est pas sans rappeler "Davidian".
Chose frappante: l'apport du jeu de Phil Demmel, qui en ce qui me concerne prouve qu'il est à ce jour la meilleur recrue possible pour machine head . Les deux guitaristes se livrent à une espèce de compèt', et montre leur complicité:le genre où chacun pousse l'autre histoire d'apporter une touche technique morceaux qui n'est pas pour me déplaire (même si technique et complexité n'est pas un gage de qualité), un élément qui était déja perceptible sur des morceaux comme "descend the shades of night" et "seasons wither". Nous avons donc droit à des duels de solos, harmonies ("halo", "aesthetics of hate" en tête) diablement efficaces. Dave Mclain apporte également de l'eau au moulin et montre tout son talent. Un batteur dont on ne parle pas assez à mon goût vu le talent du bonhomme (mais je ne suis pas batteur donc pas très bien placé pour décrire son jeu donc bizarrement je ne m'étalerai pas mais personnellement il m'impressionne). Pour faire court, un aspect prog proche de Dream Theater est donc présent tout au long du disque, avec de longs passages instrumentaux parsemés de solos, d'harmonies, break ect...qui pourront en barber certains…ou faire headbanguer d’autre, comme le passage sur « wolves » à 4min40, chansons dédiés au fans, ou le riff appuyé par la section rythmique est bien bandant.
Le chant clair est également un élément imparable de The Blackening, et un élément présent dans la musique de Machine Head depuis The burning Red (voire depuis toujours, je vous renvois au refrain de "ten ton hammer", "I'm your god now" entre autre) : Robb et Adam se laissent aller à de belles harmonies au chant ("beautiful mourning", "halo", "a farewell to arms"), un peu à la façon "season wither" ou "all falls down" sur l'album précedent, et apporte une belle touche mélodique. Un mec qui sait faire autre chose que beugler façon thrash, moi je ne crache pas dessus: diversité, violence, harmonie et mélodie, c'est ce que j'y vois, et vu la voix de Robb en chant clair (je déteste cette expression!) et la qualité de son association avec le bassiste ils auraient tord de s'en passer. D’ailleurs Robb a faire de gros progrès au chant (clair et thrash). Halo à ce titre est peut être le morceau de bravoure de l’album ou Robb démontre absolument tout : mélodie et agressivité thrash dans le pré refrain, chant clair au refrain.
Les gimmicks propre à machine head (je pense surtout aux riffs utilisant les harmoniques) sont toujours présents, mais utilisé avec parcimonie.
Maintenant que j'ai étalé les qualités du disque, on peut s'attarder sur les quelques faiblesses de l'album (oui il y en a!

).
Le principal défaut de The Blackening est peut être son manque d'originalité: en effet, tout métalleux qui se respecte ne va pas sauter au plafond devant une révolution de la musique malgré les prises de risques et le culot du groupe (longueur des morceaux, complexité ect) mais après tout, ce n'est pas ce qu'on nous a promis: Robb affirme qu'ils ont composé leur master of puppets, album référence qui est sorti il y a 21ans maintenant.
les thèmes abordés, ex: la guerre, sujet récurrent dans le métal, et peut être un peu cliché aussi, mais vu l'actualité américaine depuis quelques années cela peut se comprendre. Mais Robb ne commet pas l'erreur de se poser en donneur de leçon (le spoken word qui clot « clenching the fists of dissent »), et quelque rare longueurs (je pense à "Wolves", qui à mon goût aurait pu être amputé d'une minute ou deux).
Ensuite peut être un morceau plus faible que les autres: "slanderous". Un refrain peut être un peu bateau, un riff principal qui n'est pas non plus le plus original du groupe. Mais peut être aussi car la barre est très haut tout au long de l'album...Plus faible que le reste d'accord, mais peu de groupe cracherait sur un morceau comme celui ci!
Enfin pour finir, un petit mot sur la prod, dont robb est responsable: puissante, efficace, dynamique, ou chaque instrument est mis en valeur.
Alors, est ce le "Master of puppets" du groupe? ça on le saura plus tard. N'est pas "Master of puppets" qui veut après tout, et c'est sur la longévité d'un disque qu'on peut juger de son statut "culte".
Mais vous l'aurez compris, ce disque m'a conquis, et j'espère ne pas être le seul!
Robb a déclaré que "Through the ashes of empires" était le brouillon de "The Blackening" et cela représente bien l’album : on y retrouve le côté épique et légèrement prog de chanson comme Imperium, in the presence of my ennemies, ainsi que le côté mélodique de refrain comme « Left unfinished » . Tout ces éléments sont plus poussés sur « The Blackening » au grand dam de certains, ou pour le bonheur d’autres.
Maintenant la question que je me pose c'est: que faire après ça?? on verra bien. Pour l'instant, profitons de la qualité d'aujourd'hui !
voilà, désolé pour la longueur, soyez un peu indulgent il s'agit de ma première chronique!

je sais que je m'expose un peu avec un album attendu comme celui là, mais j'en avais assez d'attendre que quelqu'un en fasse la chronique!
18/20