C’est pas tout de clamer partout que les morceaux compliqués à rallonge et double salto arrière piqué pointé ça a tendance à me faire chier, encore faudrait-il que je propose une alternative. Voici donc une ode à la simplicité, une 'tite compile de titres super simples (1 riff un morceau ou presque) que je qualifierais, en toute simplicité justement, de sublime.
"Wheels of steel" de Saxon (album éponyme)
C’est un monument. Le riff de cette chanson est hypnotique. Les versions live peuvent dépasser les 7 minutes (parfois avec des incartades "ailleurs") mais je pourrais écouter ce truc des heures. Toute la puissance et l'efficacité d'un riff zeppelinien passé au prisme des 80ies. Un groove insensé, un truc à faire headbanger un décapité.
"Highway to hell" d' AC/DC (album éponyme)
Bon tout le monde la connaît. Je vais pas vous faire un dessin. Un contretemps magistral sur le 2ème accord qui change tout et la ligne de chant soutenue pendant tous les couplets uniquement par UNE gratte et la batterie. Ni basse, ni arrangements grattes, les deux n'intervenant que dans le refrain. Quand je pense à ça, j'imagine toujours les "boys" dans leur local de répète (ou en studio) : Angus prend sa gratte et riffe sur le couplet, et sa petite teigne de frangin lui dit "Nan. Ça sonne mieux si tu joues pas". Et le mec, ANGUS YOUNG, écoute… et est d'accord. Une seule gratte ça suffit. Et le bassiste aussi va fermer sa gueule.
"Enter sandman" de Metallica (Black album)
Metallica voulait un retour à la simplicité après l'overdose de riffs de … and justice for all et le titre d'ouverture de ce disque illustre parfaitement cette volonté. Le même riff est décliné de trois manières : il est arpégé sur l'intro, décomposé sur la suite, puis après avoir été joué "normalement" il est transposé pendant le morceau. Mais c'est le même putain de riff. De la ressource du musicien avec une matière première volontairement limitée. Et quel groove.
"All for you" de Motörhead (album Rock'n'roll)
La première chanson d'amour du groupe. Et aussi le premier titre "pop". Un riff très US répété à l'envie qui fait tout (intro et couplet). Ce côté US était vraiment une nouveauté pour le Motörhead (quel choc à l'époque).
"Outlaw" de Riot (album Fire down under)
Le tube qui casse tout de ce disque merveilleux (oui je suis fan !
) C'est un riff sans en être un, plutôt une progression d'accord assez typique de l'époque, barrés hachés avec son de tronçonneuse. Entendu mille fois ailleurs depuis, pareil sans l'être tout à fait et pourtant… un seul contretemps suffit pour rendre ce truc unique (comme chez AC/DC). Toute la chanson est bâtie sur cette progression. Imparable.
"We are'nt gonna take it" de Twisted Sister (album Stay hungry)
Ce titre est reconnaissable à... la batterie. Toute simple mais ce petit rythme et ce son très particulier le rendent unique. Pour le reste, Twisted frôle avec le néant musical le plus complet. Quelques accords plaqués, le solo ne fait que reprendre la mélodie vocale. Mais c'est monstrueux. Faut dire que y a Dee Snider au chant… et qu'avec une bonne mélodie on peut aller loin.
"I'll wait" de Van Halen (album 1984)
Une chanson super triste (mais pas une saleté de ballade) assez peu connue. Tout en claviers (c'est l'époque "Jump") avec une super mélodie et une assise rythmique "qui pulse" de la paire Anthony / Van halen "l'autre"). DLR n'en fait pas des caisses (pas de "yeah" et "wahou"). Une très bonne mélodie de clavier et… pas de guitare. Et oui le roi de la guitare s'est dit (ou on lui a dit) : Eddie, là, faut pas jouer, ça sonne mieux "sans" que "avec". Je vais juste faire un p'tit solo. Quatre notse, un glissendo à trois francs et une petite mélodie pour finir.
Résultat : un grand moment.
"Hold on to your dreams" de Stratovarius (album Dreamscape)
J'ai découvert le groupe avec ce disque. A l'époque c'est le gros Timo qui chantait. J'aimais bien (même si le petit Timo chante mieux). Et cette chanson c'est… pffff… une progression d'accords qu'on a tous joué à la guitare mais… avec une bonne mélodie. Encore une fois, tout est à l'économie sur cette chanson : rythmique metal classique et minimaliste qui n'intervient pas au départ, laissant la pulsion basse / batterie s'installer. Et un assez joli solo, bien construit (ça change du manque d'inspiration navrant dont fait preuve d'ordinaire le bonhomme en la matière). Et tout ça baigne dans une délicieuse naïveté mélancolique ("this is your chance, your love your romance"…). Tube intergalactique, j'adore.
"Fighting the world" de Manowar (album éponyme)
Ici tout est dans la batterie et dans le chant (comme chez Twisted en fait). Quelques accords plaqués et des gros chœurs viennent compléter tout ça. Mais ça reste "pur". Adams sur la rythmique martelée de Colombus. Puis Ross the Boss sort le hachoir soutenu par ce meuzeufeukeu de Joey Deux Mayos… Putain ce serait pas ça le FUCKIN HEAVY METAL (rules) ???? Bah si. Et pour ceux qui sont pas convaincus, le solo les remettra d'équerre !
"Breaking the law" de Judas Priest (album British Steel)
J'ai été étonné par les réactions vis à vis du nouveau titre de Judas. Comme si Judas n'avait jamais fait de titres simples et directs… Alors que c'est sa spécialité. Le groupe n'a compliqué l'affaire qu'à partir de Defenders of the faith, ce qui est finalement assez récent (en terme de nombre d'albums). Parce que, ici, on a quoi ? UN riff (génialement mélodique, hypnotique et on ne peut plus accocheur) et trois accords plaqués sur une basse droite comme un I. Que du bonheur. Et pas de solos encore. Pourtant là aussi, y a de l'ouvrier spécialisé !
"Fairytale" de Gamma Ray (album Land of the free)
Ce titre est probablement l'un des plus simples et des plus courts du groupe (0'46 sec). Je le trouve "punk" dans le genre "quand on a tout dit autant faire une autre chanson, même si la première ne fait que 46 putains de secondes". J'adore. Et je pense sincèrement que cette chanson en dit plus que certains groupes de "trou" dans toutes leur abondante discographie. Côté technique on a juste quelques accords, encore une fois une bonne mélodie, et de bons arrangements mais finalement assez simple (chœurs, cloches…).
"Land of the light" de Freedom Call (album Eternity)
Bâtie un peu comme certains titres de Strato, "Land of the light" ne tient que grâce à une mélodie de clavier aussi forte que le "Final countdown" d'Europe et un refrain à faire brailler un stade. Pour le reste on a une grosse rythmique basse / batterie et pas grand-chose d'autre (ok, y a quand même pas mal d'arrangements de guitares et de voix). Mais pas de solo. Pourquoi ? Parce qu'on en avait rien à foutre ici !!! C'est dingue non ?
