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La Moustache http://www.heavenandhell.fr/viewtopic.php?f=5&t=3346 |
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Auteur: | Canard WC the Slayer [ 29 Aoû 2005 15:31 ] |
Sujet du message: | La Moustache |
La moustache. Bon je suis allé le voir la semaine dernière. Je sais que c’est une news / chronique pas de toute première fraîcheur, mais bon j’avais envie d’en causer. Je précise que je suis assez pro ciné français, que ce soit les comédies, ou les drames. Je tombe pas non plus dans la ségrégation anti-film US mais je fais partie des gens pour qui, il suffit d’un petit scénario sympa (genre : un petit jeu sans conséquence) ou d'un acteur comique (genre : la cloche a sonné), pour avoir envie d’aller bouffer du français dans les salles obscures. Ceci étant dit, il m’est difficile de conseiller un film comme « La Moustache ». « La Moustache » a d’ailleurs un point commun avec « Mulholland Drive » quand j’y repense : quand le film se termine les réactions des différents spectateurs sont plus que disparates. Certains restent extatiques la bouche bée à contempler les écritures qui défilent, certains se sont déjà barrés depuis une heure en essayant discrètement de changer de salle, d’autres piquent une crise de rire, certains s’engueulent déjà dans les travées du cinéma pour imposer leur interprétation… bref « La Moustache » ne vous laissera pas indifférent. A titre personnel, j’ai été obligé de « bâillonner » ma Blonde qui arrêtait pas de soupirer pendant le film (« pff dernière fois que je t’écoute quand on va au cinéma », « je comprends rien », « qu’est ce que c’est chiant !»), tandis que mon pote regardait l’écran avec une telle attention que j’ai été obligé de le pincer pour voir s’il était encore vivant. Pour ma part, j’ai aimé avec des bémols. C’est jamais simple quand je donne un avis sur un film parce que je veux absolument prendre tout en compte et essayer de ne pas passer à coté du film, donc du coup je me retrouve à démolir des films que j’ai bien aimé. C’est le problème de l’objectivité. Alors pourquoi j’ai aimé hein ? Il serait ptet temps de commencer à causer du film hein ? Bon le scénario est tout simple : c’est un type (Vincent LINDON) qui décide de se raser la moustache du jour au lendemain. Comme c’est un grand enfant, le Vincent, il se marre à l’avance de la gueule de ses amis et proches qui vont être surpris de ce changement. Manque de pot, personne ne remarque, pire tout le monde s’en fout. Quand on lit le scénario, on peut redouter que le film soit plié en 1h10 et tombe dans la comédie existentialiste mais en fait non. Et c’est là tout l’intérêt du film qui « classiquement » prend des allures de gentille comédie française avec des répliques qui font mouche et des silences qui en disent longs, pour finalement tomber dans le mélodrame presque angoissant, et souvent oppressant. Tel un fil qu’on déroule, « La Moustache » s’attaque tour à tour à la routine du quotidien (mais quel est donc cette vie de con que je mène ?), à l’égoïsme du genre humain et la crise de l’identité (mais qui s’intéresse vraiment à moi ? ) ou encore la futilité du couple (mais qui est donc cette femme avec qui je partage ma vie ?). La force du propos – et c’est sans doute la force du film – est parfaitement mis en valeur par le jeu émouvant de Vincent LINDON (que j’adore que ce soit dans « La crise » ou « Ma petite entreprise »), ou celui troublant et volontairement distant d’Emmanuelle DEVOS. Tout spectateur de « La Moustache » se trouve ainsi dans la même situation inconfortable que Vincent LANDON, ne sachant plus distinguer le vrai du faux. Et ce n’est pas la fin du film presque « irréelle », digne d’une nouvelle de KAFKA, qui me démentira. Et qu’importe donc les questions et les réponses, Emmanuel CARRERE a par déjà trop soulevé les doutes dans l’esprit du spectateur, et c’est aussi en cela que « La Moustache » est un film troublant. |
Auteur: | Canard WC the Slayer [ 29 Aoû 2005 15:33 ] |
Sujet du message: | |
Au passage, je voudrais cracher tout mon mépris sur les fils de pute d’UGC qui font payer 10 Euro la place de cinoche. Je me rappelle d’une époque où on râlait quand la place est passée à 35 francs sur Paname. Et maintenant on en est à 65 balles, ça me troue le cul. Encore ce serait des complexes comme aux States, ça me donnerait pas les même envies de terrorisme mais là… C’est décidé, je vais plus dans les UGC. Vive MK2 ! |
Auteur: | noise [ 29 Aoû 2005 15:41 ] |
Sujet du message: | |
Il m'intrigue ce film, je l'ai zappé mais là tu me donne envie de le voir, je vais essayer de le trouver dans une salle tiens chez nous la place est à 5 € en ce moment ![]() |
Auteur: | Rabbitman [ 29 Aoû 2005 15:45 ] |
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Tu as beau dire être fan de Vincent Lindon, tu ne sais pas l'écrire correctement ![]() |
Auteur: | Canard WC the Slayer [ 29 Aoû 2005 15:52 ] |
Sujet du message: | |
@ Homme Lapin : et merde tu as raison, je corrige, je ne sais pas ce qui m'a pris. Et toi, tu commences à faire chier d'ailleurs avec tes posts de deux lignes genre "je te remets dans le droit chemin" : la collection de crotte de mouches ca va bien un moment. Et il y a façon de dire et faire. |
Auteur: | noise [ 29 Aoû 2005 15:53 ] |
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T’a toujours la même passion des mouches je vois lapin ![]() |
Auteur: | Chipstouille [ 29 Aoû 2005 20:53 ] |
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OK, d'accord Canard, je l'avais vu avant toi, et j'avais émis quelques remarques acerbes dans d'autres posts qui ne t'ont visiblement pas empèché d'aller le voir. Ta critique est très intéressante et c'est ce qu'on peut retirer de la première heure....(3/4 d'heure?) Mais SERIEUSEMENT, comment t'as pu aimer la seconde partie du film? ![]() Même moi, si j'avais su qu'on en arriverait là, j'aurai pas été jusqu'au bout, parceque Canard dans son post, bah il a raconté tout le scénario, après il ne se passe rien (et c'est rien de chez rien, même dans in the mood for love, ya plus d'action...) Je crois que c'est la plus grosse déception qu'il m'ait été donné de voir au cinéma, CDLM, et x2 parceque ce putain de film arrive à te mettre en haleine avant que le réalisateur finisse par prendre les spectateurs pour des cons en amputant son film. |
Auteur: | Canard WC the Slayer [ 30 Aoû 2005 9:07 ] |
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@ CHIPS : je crois que tu es passé à coté du film. La seconde partie du film est dans le même esprit que "MULHOLLAND DRIVE" on ne sait plus ce qui est vrai, ce qui est fantasmé, ce qui est du domaine de la folie. La réalisateur a brouillé volontairement les pistes pour que tu retrouves dans la même position que LINDON. C'est ce qui est passionnant d'ailleurs dans ce film. Je crois justement que CDPLM pour cette raison, c'est que le réalisateur a réussi à te mettre dans une position inhabituellement inconfortable, où le scénario n'est plus au service du spectateur. Les relectures et interprétations en deviennent du coup plus intéressantes, plus personnelles, et plus profondes. Tu auras noté par exemple que "l'eau" pris comme élément joue justement un rôle néfaste, celui de l'oubli et de la confusion (dans la baignoire au début, le portable dans la mer, le fleuve qui défile quand LINDON prend le bateau, la dernière séquence du film...). Dans ce film, l'eau symbolise un abandon, le passage à un autre état psychologique. Par ailleurs, parmi tous les messages que CARRERE avait à sa disposition, celui qu'il a volontairement privilégié est celui de l'improbabilité du couple. "La Moustache" est par dessus tout un film sur la notion de couple (homme/femme) dont le propos est vaguement anti-bourgeois. Tout le long du film, le message est clair : le "couple" est une notion paradoxale. Pourquoi ? Les hommes sont torturés, les femmes sont imprévisibles. Ca ne peut pas par définition coller entre eux. Souviens toi de ce visage altier de DEVOS dans le film, de cette impassibilité puis de cette hystérie... si tu combines son attitude à elle avec celle de LINDON (frustation, immaturité, incompréhension, et tous les "plans" où LINDON est filmé comme un "enfant"...) : le principal message du film est clair. "La Moustache" est donc selon moi un film sur le couple avant tout, mais aussi sur la folie, la routine, le regard des autres, la conformité... Après comme je disais dans mon C/R, j'ai aimé avec des bémols. Donc je pense que le film n'est pas exempt non plus de tous les défauts... mais globalement j'ai aimé. Et franchement, CHIPS, c'est justement cette fin et cette conclusion, ce dénouement inattendu qui ont contribué à ma bonne impression. Pour finir, on est allé voir ce film à trois : ma blonde, un pote et moi. Ma blonde a détesté et a pas arreté de raler pendant le film, mon pote a aimé sans pouvoir l'exprimer autrement que par " c'est bizarre mais j'ai aimé" et moi même qui suis tombé sous le charme en arretant pas de critiquer. Je crois que chacun aura SA vision du film à la fin. Et c'est aussi ça qui fait la force de ce genre de film. |
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