T'es quand même gonflé de pas avoir foutu quelques euros au cinoch' pour une fois qu'on a un film intéressant sur l'univers du metal, autant soutenir les mecs... Enfin passons.
J'ai trouvé que le film brassait encore plus large que l'univers du rock et du metal : les interviews au début sont pas franchement passionnantes (bavardage de gus super connus qui font semblant d'avoir été fan d'Anvil quand ils étaient jeunes mais qu'ils ont plus suivi après) mais Lemmy résume bien le gouffre qui sépare un groupe super populaire et un groupe lambda : être au bon endroit au bon endroit, prendre le train en route.
On voit bien que les mecs d'Anvil ont l'envie de tout casser mais qu'ils sont pas dans un bon cadre pour réussir, que ce soit au niveau du management (l'espagnole est une catastrophe ambulant, certes attachante) ou de la gestion du groupe (trouver le bon producteur pour enregistrer, une bonne promo, etc...). Bref, une bonne leçon de vie pour ceux qui voudraient monter un groupe.
La scène avec le responsable d'EMI est aussi assez symptomatique de l'industrie actuelle du disque : le mec reçoit le groupe poliment, écoute même pas 30 secondes le disque, leur passe de la pommade histoire de pas les éconduire trop méchamment et ils reçoivent juste une réponse par mail. Bref, les mecs responsables du recrutement et de la distribution ont, il me semble, une idée bien définie de ce qui ils doivent faire signer ou non, ce qui a des chances de vendre ou pas, peu importe la qualité du groupe.
Et puis évidemment il y a l'esprit de camaraderie entre les 2 compères, plutôt émouvante. J'aime bien leur mentalité qui consiste à dire "Quoiqu'il arrive on a gagné, on a réalisé le disque qu'on voulait", je trouve ça formidable après 30 ans de carrière. Je me suis fait aussi la réflexion que finalement, l'absence de confort, la volonté de briser la routine, permet sans doute de repousser ses limites, d'aller plus loin.
Je veux pas rentrer dans la démagogie ou casser gratuitement de grands groupes, mais je pense pas que des mecs comme Metallica ou AC/DC, quand ils entrent en studio actuellement, se disent "Putain faut qu'on sorte un putain d'album, encore plus puissant que Master ou Back In Black", c'est plutôt "Bon allez on torche un album vite fait, on fait la tournée et basta". Alors que vu leur "expérience" et leur marge de manoeuvre (que ce soit au niveau de la popularité et du budget), ils pourraient se permettre de sortir un peu des carcans, de prendre des risques (au pire s'ils font un bide, z'ont de la marge, contrairement aux mecs d'Anvil). Le seul mec qui ait pris des risques à ma connaissance c'est Axl Rose avec Chinese Democraty, un putain de bon album aventureux et travaillé. Il a mis 15 ans mais ça valait la peine, alors qu'il aurait pu se contenter de sortir une dizaine d'albums de blues rock nazes (le groupe arrivait à vendre des millions d'albums même avec un pauvre best of)...
Non vraiment un film travaillé, avec plusieurs niveaux de réflexion et qui peut concerner/toucher au delà du cadre du rock, en plus d'être touchant et plutôt drôle.
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mais il y a aussi des moments très triste. 
