RAGE – Carved In Stone – 2008
Bon, déjà RAGE fait du RAGE, pas de révolution.
La première écoute de Carved In Stone laisse une impression de linéarité intense... mais m'a accroché assez l'oreille pour que l'envie d'y revenir se manifeste un tantinet (le dernier titre notamment, Lord Of Flies, énorme morceau orchestral, de par sa majesté)... Ouf, sauvé ! La deuxième écoute laisse percevoir que c'est plus intéressant qu'il n'y parait (et que SMOLSKI tue toujours, le fada). La troisième confirme : il y a un minimum de riffs et de d'harmonies qui finissent par me caresser la cervelle dans le sens du neurone. Alors certes, les mélodies paraissent moins évidentes, moins mémorables. Certes, flotte quand même un sentiment de déjà vu... Et enfin certes, la production et les sons sont bruts de fonderie, limite crades. Bref, rien de bien attirant si on fait le bilan... Et pourtant, que nenni, après une dizaine d'écoute je constate que l'alchimie fonctionne encore, réservant quelques passages particulièrement rentre-dedans et exubérants, et quelques refrains pas piqués des vers.
En fait cet album pose le problème du seuil et du renouvellement... Peut-on, une fois atteint un point culminant (et le couple Unity - Soundchaser en est un), ne pas décevoir ? Selon moi la réponse est non. Changer de voie est périlleux, persévérer aussi... Je pense que lorsque l'on a trouvé une sorte d'accomplissement à la musique d'un groupe, il est quasiment impossible de revenir à une sensation identique, tout autant que de la dépasser. En revanche il n'est pas interdit de goûter à une certaine forme de continuité, du moment qu'on y prend plaisir...
Bon, dommage que ce soit pour des trucs décevants, mais on ne choisit pas !
(1994 : ils bourraient encore le Zénith en tête d'affiche).
