Hop ma version de travail a retouché de ma chronique a paraitre sur www.musicwaves.fr tantôt
Avec Carved in Stone, les allemands de Rage présentent déjà leur 16ème album en un peu plus de vingt ans de carrière, tout au long de ces années et des disques, le groupe a beaucoup évolué, que ce soit pour le style musical ou pour le line up qui est rarement resté stable plus de deux ou trois albums d’affilés.
Car si le groupe peut être positionné en gros comme un groupe de heavy métal classique, il a par contre embrassé beaucoup de styles différents, on l’a vu au tout début donner dans des sonorités thrash pour arriver à un heavy typiquement allemand avant de se mettre à la fin des années 90 à un mélange entre heavy et classique avec l’album XIII, sorti en 1998, ce dernier fut d’ailleurs l’un des premiers disques métal à tenter ce mariage et il reste aussi l’un des aboutissements de la carrière du groupe.
Depuis Rage balance entre heavy metal classique et sonorités symphoniques, le tout agrémenté depuis l’arrivée en 1999 de son guitariste actuel, Victor Smolski, de passages très techniques aux frontières du progressif.
Mais si le groupe avait toujours réussi à proposer des albums de qualité dans des délais très proches, Unity ou Soundchaser par exemple dans un style heavy classique ou les influences classiques se faisaient plus discrètes, il avait plutôt raté son coup avec son dernier album en date, Speak of the dead (2005), en effet en proposant un disque coupé en deux parties, une classique et une métallique, Rage avait loupé le coche, proposant certes de très bonnes compositions, mais le tout en apparaissant comme prisonnier de son concept et assez indigeste au final, notamment pour la partie heavy, beaucoup moins inspirée qu’à l’habitude, et peut être trop technique.
En fait vouloir tout regrouper sur un même disque a été une grosse erreur, car deux disques distincts auraient permis de mieux développer ses idées.
Mais en tout les cas, le groupe semble avoir fait le tour de la question pour ce qui est des influences classiques dans sa musique, et donc un changement de cap apparaissait plus que nécessaire pour continuer à évoluer et surtout éviter de proposer des albums passables.
Et le premier changement est venu du line up du groupe, car autour du chanteur et bassiste Peavy Wagner, leader inamovible et de Victor Smolski, est arrivé un nouveau batteur suite au renvoi de Mike Terrana dont le jeu très stéréotypé ne correspondait plus guère au groupe.
Il a ainsi été remplacé par André Hilgers, également batteur de Axxis, qui apporte un réel plus à Rage en lui donnant comme un coup de fouet et une puissance que Terrana avait un peu laissée de côté.
Car ce Carved in Stone voit donc le groupe revenir en grande partie au son qu’il avait au début des années 90 et des albums comme Trapped ou Missing Ling, c'est-à-dire un heavy métal mélodique à l’allemande mais avec en plus la touche de Smolski à la guitare, ce dernier mêlant toujours sa touche à l’écriture des compositions du groupe.
En retrouvant ce son heavy, Rage se place aussi un peu sur la lignée de Unity (2002) et Soundchaser (2003) mais avec une hargne supplémentaire et aussi un aspect plus direct.
Et ce nouvel album est donc une réussite pour Rage, et cela même si il demande quelques écoutes pour s’en imprégner et aussi donc pour passer l’effet de surprise de retrouver le groupe dans des choses plus simples car au premier abord, on pourrait presque être déçu par cette orientation simplifiée, ayant eu l’habitude de côtoyer un Rage grandiloquent depuis 10 ans.
L’album commence par le titre éponyme, Carved in stone, véritable hymne en puissance et probablement un futur classique du groupe en concert, le titre est une petite bombe de heavy métal bien servie par un chant parfait, on ne soulignera jamais assez à quel point Peavy Wagner à progressé à ce poste ces dernières années, à la fois puissant et mélodique sur le refrain, et musicalement le titre propose une progression très intéressante, d’un début très mélodique bien amené par Victor Smolski à un refrain bien heavy.
Après ce début tonitruant, on trouve donc tout un florilège de titres heavy dont certains pourraient paraître banals de prime abord mais qui demandent un certain temps d’adaptation, tel Drop Dead qui met surtout en avant un chant plus rugueux de Peavy Wagner, ou Mouth of greed typiquement dans l’esprit du Rage du début des années 90 mais avec un petit solo très recherché qui fait toute la différence, et d’autres plus évidents, tels Gentle Murder qui démarre comme un titre heavy classique avant grâce à un refrain de qualité et surtout un autre solo comme seul sait les faire le guitariste du groupe, en mêlant avec grâce technique et mélodie.
Et c’est bien la que réside la force du groupe, dans les petits plus apportés à la guitare et au chant, comme dans l’ultra heavy Open My Grave, ce titre est complètement magnifié par le duo guitare chant, et reste en tête de l’auditeur très facilement ou Long Hard Road où Peavy se montre encore très rugueux avant un solo ébouriffant.
Cette simplicité ajoutée à une durée d’album très courte est vraiment surprenante de prime abord mais cela marche très bien et change de la complexité mal gérée d’un Speak of the dead et on prend pas mal de plaisir à découvrir toute la finesse du jeu du groupe largement au dessus de la masse heavy mélodique allemande.
Mais Rage n’a pas tout perdu de son époque symphonique, avec Lord of the flies, il signe une de ses meilleures compositions du genre pour clôturer le disque, on y trouve des chœurs superbe tout le long du titre, notamment sur le début, et qui donnent un petit air de Therion au titre, et musicalement Rage frappe fort une fois de plus en mêlant avec classe et efficacité heavy métal et sonorités classiques, le titre est véritablement la pépite de l’album et le conclut en beauté.
Rage signe donc là un très bon album qui le relance complètement alors qu’on pouvait craindre le groupe en panne d’inspiration après autant d’années de carrière et de disques sortis, de plus on sent le groupe bel et bien reparti avec ce Carved in stone aux allures de première étape dans une nouvelle aventure musicale.
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. Du coup ça fait un 2ième 4/5.