Hop même topo, chronique parue à la base sur Progressivewaves, et qui élogieuse pour un groupe que je ne supportais pas il y a encore peu, sur PW, je lui ai mis 7, avec le recul je pencherais pour un 6+, un 6.5 quoi
Masterplan est de retour, deux ans après la sortie de Aeronautics qui avait remporté un beau succès critique et artistique mais sans lui permettre de retrouver le niveau de popularité que connaissait ses membres dans leurs anciens groupes, Helloween notamment pour Roland Grapow et Uli Kusch. De ce fait, le groupe a littéralement implosé en 2006 juste après la tournée, deux des co-fondateurs du groupe, Uli Kusch et surtout la voix du groupe, Jorn Lande, ont quitté le groupe. Si celui de Jorn Lande est une demi surprise, l’homme est très ambitieux et s’est sans doute senti à l’étroit dans un groupe qui finalement n’a peut être pas cartonné comme il l’espérait, celui de Kusch a eu de quoi surprendre un peu, Masterplan était aussi sa création et il était très impliqué dans la composition et semblait proche de Roland Grapow.
De ce fait, on pouvait se demander si le groupe allait y survivre, et la réponse est largement positive, Grapow, devenu le maître unique du groupe, n’a pas perdu de temps, il a recruté à la batterie Mike Terrana, le parfait mercenaire en partance de Rage et au chant, Mike Di Meo de Riot. Et c’est sur ce dernier finalement que repose la tache la plus difficile, faire oublier Jorn Lande et sa voix à part dans le circuit métal mélodique, avec cette touche bluesy qui donnait au groupe sa particularité.
Il en résulte donc Mark II, titre choisi pour signifier le début d’une nouvelle ère, mais en soi la musique n’a pas fondamentalement changé, on retrouve toujours le heavy métal mélodique que sait très bien écrire Roland Grapow. Certes le groupe a perdu cette touche bluesy donc mais Mike Di Meo est un excellent chanteur, à mi chemin entre heavy métal et hard rock à l’ancienne, et son timbre colle parfaitement à la musique, il est même moins maniéré que Lande et plus facile à supporter sur la longueur de l’album.
MKII après une courte introduction très typique du genre commence comme ses deux prédécesseurs par un titre bien speed, Warrior’s cry, c’est un titre idéal pour rentrer dans le disque, Terrana y est omniprésent à la batterie, il n’a aucune difficulté à faire oublier Uli Kusch, quand à Mike Di Meo, il se montre très à l’aise dans ce registre speed assez loin d’un Lande.
La suite rappelle plus directement l’ancien Masterplan, Lost and gone et Keeps me burning sont en effet dans la tradition mélodique légèrement progressive du groupe, Lost and gone est à ce titre un excellent single très mémorisable, l’ombre de Lande y plane bien sur tant ce titre aurait pu être chanté par lui mais Di Meo arrive à se faire sa place tout comme sur Keeps me burning dans un style plus speed mais avec une légère touche FM bienvenu, c’est aussi un single potentiel. La suite est toute aussi accrocheuse, on pensera à l’excellent mi-tempo I’m gonna win au refrain imparable, au plus speed Take me over mais qui présente des parties mélodiques superbes, le tout servi par des claviers bien présents et qui rehaussent le tout.
La deuxième partie de l’album est malheureusement un peu moins forte, on reste entre titres plus speed et power ballades mais avec un cran d’inspiration en moins, le très speed Masterplan étant par exemple assez banal ou Call the Gypsy qui ne décolle pas vraiment malgré un refrain un peu oriental très bien trouvé, le titre aurait gagné à être plus développé tant on sent un potentiel dedans.
La fin de l’album voit quand même un excellent titre, le tout dernier Heart of darkness, sur un rythme assez heavy avec un chant posé est très convaincant, Mike Di Meo y fait d’ailleurs sa meilleure prestation, on en arrive même à oublier qui était son prédecesseur.
Masterplan signe donc là un assez bon album, et prouve que malgré les départs, il faudra compter avec lui, en perdant deux éléments forts il a peut être gagné une identité de groupe tant l’ensemble parait plus soudé que par le passé. Ce MK II est donc un album qui lance dans de bonnes conditions le groupe et on ne peut que lui envisager un avenir radieux si il arrive à se stabiliser.
