Hop le dernier en date, et peut etre bien le dernier au rythme ou vont les choses malheureusement
Ce nouvel album de Savatage arrive quatre ans après The wake of Magellan, c’est le plus long écart entre deux disques de toute l’histoire du groupe. Dans l’intervalle, les membres de Savatage et Paul O’Neill se sont consacrés au Trans-Siberian Orchestra (TSO) avec lequel ils ont sorti un album en 1998, Christmas Attic et un autre Beethoven’s last night en 2000. Ils ont aussi tourné intensément dans tous les Etats-Unis par la suite. Ce projet rencontrant beaucoup plus de succès là bas que Savatage, le groupe a retardé l’écriture de ce nouveau disque. Au moment de se remettre au travail, un changement de taille s’est produit, Zak Stevens a quitté le groupe à la fois pour s’occuper de sa famille et aussi en raison de la place grandissante que prend le TSO dans la vie de Savatage. Stevens garde des liens forts avec le groupe néanmoins, il a fondé en 2002 son propre groupe, Circle II Circle, et Jon Oliva a co-composé nombre de titres de leur premier album. En attendant de trouver un remplaçant, c’est Jon Oliva lui même qui reprend le micro, c’est la première fois depuis Streets (1991). Il avait certes chanté des titres sur Dead winter dead et The wake of Magellan mais là ce retour est un événement, en effet il a une voix plus dure que Stevens et ce changement amène un côté très heavy à l’album. De plus le guitariste Al Pitrelli est lui aussi parti après l’enregistrement de cet album, ce qui explique sa place comme invité dans les crédits de l’album, il a rejoint Megadeth avant la sortie du disque, son remplaçant sera Jack Frost pour la tournée.
Le groupe propose un nouveau concept album écrit par O’Neill et Oliva mais cette fois ci avec la forte participation de Chris Caffery pour la musique. Celui-ci traite de l’histoire du photographe Kevin Carter, célèbre pour la photo d’une petite fille engloutie en Amérique du Sud, le morceau The morphine child traitant directement de cette petite fille.
Poets and madmen est donc beaucoup plus agressif que ses prédécesseurs, le groupe oublie les expériences presque progressives et revient à un power métal puissant mais toujours symphonique. Et cette agressivité se sent dans la première moitié de l’album, There in the silence et Drive sont deux purs morceaux de power métal très efficaces. Commissar et Stay with me awhile sont renforcées par des claviers et des choeurs splendides qui se marie très bien à la puissance des titres. On retrouve presque le Savatage de Power of the night et de Hall of the moutain king, il faut saluer le travail à la guitare de Chris Caffery qui signe des soli époustouflants. La seconde moitié de l’album est plus symphonique tout en restant très heavy, Morphine child est un très beau morceau de 10 minutes, le point d’orgue de l’album mélant choeurs et orchestrations. On peut aussi citer Back to a reason, une splendide ballade bien dans la tradition du groupe qui clôt l’album de fort bele manière. Tous les morceaux de l’album méritent de toute façon l’attention, c’est un sans faute complet sans faiblesses.
Savatage signe ainsi un brillant retour en forme avec son meilleur album depuis Edge of thorns. Il semble que le break ait fait le plus grand bien aux musiciens, c’est en tout cas un plasir de retrouver Savatage au mieux de sa créativité.
