Avec Soundchaser, Rage avait sorti un des disques les plus heavy de sa carrière sans pour autant négliger l’aspect mélodique mais ben loin de sa période symphonique, mais aussi l’un de ses meilleurs. De fait, avec l’appui de Smolski, Peavy Wagner a voulu remettre au goût du jour le tant apprécié des fans, Lingua Mortis, en proposant de nouvelles compositions symphoniques, 10 ans après la première expérience, on peut saluer cette prise de risques, le groupe évite de tomber dans la routine, après tout il avait trouvé la formule parfaite depuis deux albums et pouvait se contenter de la répéter a l’envie.
Au départ, il était même question de sortir deux disques, l’un symphonique, l’autre purement heavy dans la lignée de Soundchaser ou de Unity. Mais au final, le groupe a préféré la chose sur un seul et même disque. La partie orchestrale a été entièrement composée par Victor Smolski, qui prouve si il le fallait encore qu’il a une palette très étendue, elle se divise en 8 parties pour une durée de 21 minutes, avec 5 instrumentaux pour 3 véritables chansons. On eut le dire de suite, la relative courte durée de cette longue suite est assez frustrante, on a peine le temps de rentrer dedans qu’elle se termine, une ou deux chansons de plus aurait bien alimenter la chose et rendu les instrumentaux moins voyants, certains paraissant même servir uniquement de remplissage entre deux titres, Depression par exemple.
Les trois titres chantés sont quand à eux très réussis avec mention à l’excellent No regrets, au refrain énorme et aux chœurs majestueux après un début surprenant très moderne, on donnera encore une fois la mention excellent à Peavy Wagner au chant d’ailleurs, l’homme est véritablement au sommet depuis un paquet d’albums et ne semble pas décider à en redescendre.
Et donc sans transition après un très joli Beauty, pas loin de l’esprit de Ghosts, on passe à la partie heavy de l’album, cette absence de transition est un poil brutale, comme si on passait cash sans prévenir de XIII à Unity. Mais la qualité des 7 titres fait vite oublier ce petit détail, ici l’essentiel des compositions est à mettre au crédit de Peavy Wagner. Ces titres sont dans la droite lignée de ceux de Soundchaser ou de Unity, c'est-à-dire bien heavy avec une touche très technique signée Victor Smolski, ses soli sont de plus en plus complexe mais toujours pas chiant, c’est à souligner. Mais la mélodie n’est jamais oubliée heureusement, Soul Survivor et son refrain léger par rapport à la musique en est une belle illustration. Dans les titres qui se démarquent, on retiendra Full Moon, un tube en puissance, d’ailleurs le groupe en a fait plusieurs versions dans différentes langues, Kill your gods avec ce solo de fou furieux, je n’y connais rien en gratte mais j’avais jamais entendu un truc pareil dans un titre métal, quelle classe ce mec putain.
La suite est toute aussi bonne, il n’y a peut être que No fear qui soit un peu en déca, peut-être un peut trop bourrin, et le fait d’arriver pile après la partie symphonique n’aide pas à bien l’apprécier.
Rage signe donc un excellent album, qui est bien plus qu’un disque de transition entre deux époques, c’est aussi son album le moins facile d’accès mais ça en vaut la peine et la sincérité de ces trois mecs qui n’hésitent pas à prendre de sacrés risques mérite qu’on s’attarde sur ce disque et qu’on lui donne plusieurs chances.
Ma note perso sera de 4, au dessus d’un Unity mais en dessous d’un XIII pour donner des comparaisons.
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