Aphex Twin – Selected ambient works volume II
Il y a peu, suite à quelques partages d'impressions sur Hypnotize de SOAD, HR et moi devisions sur IRC des albums doubles réussis.
On le savait déjà, il y a peu d'exemples : Led Zeppelin avec Physical graffiti, Helloween avec les deux (premiers et uniques en ce qui me concerne, je prierai Ploc de ne faire aucun commentaire

) Keeper. En hard rock c'est à peu près tout.
Si on élargit le champ d'investigation, on peut citer London calling (qui n'est plus un double depuis le passage du vinyl au CD) et Sandinista! (qui est passé du triple au double) du Clash, Bitches brew de Miles Davis et Blonde on blonde de Dylan (qui « souffre » du même « problème » que London calling). Ca fait peu.
Et bien, je dois bien avouer ne pas avoir pensé à Aphex Twin et son deuxième volume de « séléction de travaux ambient ». Pourtant quasi-parfait dans le genre. D'ailleurs, il n'y a guère que Chill out du KLF qui puisse lui en remontrer.
Pourtant, il est à parier que même les plus courageux d’entre vous abandonneront bien vite son écoute.
Pas de rythme (le seul morceau où l'on peut vraiment taper du pied pour marquer les temps est Shiny metal rods sur le deuxième CD), des compositions qui coulent et s’écoulent doucement, répétitivité extrême au sein des morceaux. Il y a, en effet, peu de variations au programme. Un titre typique du disque se présente sous la forme de quelques plages de synthés sombres et aériens sur lesquelles se posent une poignée de notes, synthétiques elles aussi, le tout se répétant pendant deux, trois minutes. Puis une mutation d’un ou des deux éléments. Répétition durant quelques temps. Parfois, pour les morceaux les plus longs (on dépasse souvent les sept minutes et l’on peut aller au-delà des onze), reprise du thème de départ.
Vu comme ça, ça a l’air très soporifique.
Et ça l’est.
Seulement c’est un peu le but volontaire de la chose. Ecouter le Selected ambient works volume II dans son lit, à l’heure ou le bruit et la fureur s’estompent, est un moment de béatitude extrême. Et la sensation de flotter dans les airs ou de plonger au plus profond d’un océan limpide et libre de toute impureté vous étreint. Et vous voilà lavé de vos tracas quotidiens. Et l’auditeur de s’endormir paisiblement.
Cet album est une expérience transcendantale. Envoûtante et fascinante.
C’est la musique idéale pour des androïdes rêvant de moutons électriques.
A condition de se laisser s’en imprégner, cela vaut tous les remèdes contre le stress et cours de yoga du monde.
Sinon, on n’y trouvera que matière à s’ennuyer et à se moquer.
Evidemment, il faut être particulièrement motivé – ou insomniaque – pour s’enquiller les deux disques à la suite. Mais ils ont l’avantage de former un tout mais pourtant de pouvoir être pris séparément.
Je balance une double note.
Ecouté dans de bonnes condition par une personne réceptive :
17/20
L’ambient vous file des boutons et vous êtes un vieil ours mal dégrossi (coucou HR

) :
03/20
Comme ça, ça fait la moyenne.
Voilà, vous êtes prévenus : écoutez à vos risques et périls.