Certainement.

A ce titre, personnellement j'ai évoqué Larks' Tongues pour son équilibre et l'aspect "synthèse". On y entend du In the Court ("Exiles" ?) et du Islands ("Book of Saturday" ?). Je trouve que l'album dégage une réelle impression de maîtrise et de maturité.
Je me risquerais à dire que c'est son "magnum opus". (Ce qui n'a pas de direct lien avec mes goûts, en bon hardos je citerais plutôt Red... mais même ça c'est du déjà entendu dans "Larks' Tongues in Aspic Part I".)

In the Court est un formidable premier jet, mais en faire l'alpha et l'omega de King Crimson donne au groupe une image un peu gauche, au lyrisme naïf, qui ne lui correspondra plus du tout par la suite.

Ten Years After - Recorded Live

Un des plus grands live de rock ! Un rock sur-vitaminé, mi-bluesy, mi-hard rock, un pied bien ancré dans les 60's, l'autre dans les 70's. Un petit soupçon d'Hendrix, une louche de Deep Purple avec les claviers old-school (en virant tout le côté néo-classique). Ça improvise sans être chiant (et sans être démonstratif comme Deep Purple toujours).

Étonnant qu'on ne parle pas plus souvent d'Alvin Lee comme gratteux car dans le genre maître-étalon, il se pose là. Et y'a Hobbit, le solo de batterie de Ric Lee est dantesque. Par contre, à l'écoute de ce live, j'ai comme l'impression que le problème de Ten Years After, c'est qu'ils n'ont jamais réussi à confirmer en studio l'énergie qu'ils dégagent en live. Ils n'ont pas vraiment sorti d'album studio ultime, LE classique ultime qui met tout le monde d'accord.

J'ai voulu m'y mettre (à Ten Years After) et effectivement je suis tombé sur l'absence d'un album consensuel et énorme pour rentrer dedans. J'ai un peu de mal à découvrir un groupe par le live donc j'ai plus ou moins abandonné. Je vais tenter celui là quand même, si j'y pense...

J'aime bien Cricklewood Green, particulièrement "Working On The Road" et "Love Like A Man" (un riff aussi joué à l'époque par les apprentis guitareux que celui de "Smoke On The Water").

Je ne savais pas qu'ils avaient sorti un nouvel. J'avais bien aimé En Avant Doute. Faut aimer le chant assez maniéré quand même.

J'ai un peu l'impression que c'est une particularité du Prog' français, et de Christian Décamps le premier. Je garde le souvenir (plutôt bon d'ailleurs) du chanteur de Mona Lisa, qui officiait également dans un registre vocal assez précieux, ce qui pouvait en rebuter plus d'un à l'écoute (enfin, moi ça m'a jamais vraiment dérangé plus que ça, mais bon...).

A part ça, c'pas mal Lazuli, dis donc. Je vais me rencarder pour voir ce qu'ils ont fait d'autre...

Les voix maniérées ne me dérangent pas non plus, dans la mesure ou elles sont bien intégrées à la musique, qu'elles l'enrichissent sans trop d’exagération.

Je pense que tu devrais au moins aimer cet album, les précédents je les connais moins, mais je vais me pencher dessus sérieusement.

Orelsan - Le chant des sirènes

Comme tout le monde, j'ai connu Orelsan via un buzz y'a quelques années sur le net. Tout ça m'avais semblé bien plus empreint de marketing que de musique donc je me suis pas penché sur le type évidemment (d'autant plus que je suis loin d'être un fanatique de rap). Et puis là, je suis tombé sur Suicide Social sur facebook (me demande si c'était pas Seo d'ailleurs me souvient plus). Depuis j'ai dld l'album et... Je vais clairement l'acheter.

Ça faisait très longtemps qu'un album avait pas squatté mes enceintes comme ça. Vraiment longtemps... Je suis sous le charme. Y'a juste ce qu'il faut de mélodies pour pas que je m'emmerde, et derrière y'a des textes et un flow particulier. Amère et positif, y'a pas d'extrême ou d'étroitesse chez Orelsan. Ce mec parvient à écrire des textes assez léchés en donnant l'impression de jamais se censurer ou se conformer à quoi que ce soit. Chaque chanson offre une petite réflexion, une petite idée, la fameuse "tranche de vie". On passe de l'infidélité à la solitude, de la société à une histoire d'amitié, des conditions de vie des 'pauvres' à la peur de la mort.

En tout cas, je n'arrive plus à m'en passer.

Van Der Graaf Generator - The Least We Can Do Is Wave to Each Other

J'ai l'impression que c'est un peu le brouillon des suivants. Et comme les suivants tuent, il y a de très belles choses ("Darkness", "Refugees")... Mais le groupe n'est pas encore au top de son niveau, le travail des sonorités et l'intensité du chant dans Godbluff ou Still Life n'y sont pas. Assez brut en somme.

Pas mieux. C'est sans aucun doute mon album de l'année, tous style confondus... D'excellentes choses à mi-chemin entre un King Crimson d'antan et Miles Davis (période "In a Silent Way"), pour un résultat tellement "Wilsonien" malgré tout, mais proprement excellent dans tous les cas.

Vu le nombre de bouses sorties en 2011, y'a un peu de quoi s'enthousiasmer quand un album de ce calibre sort dans les bacs. Et en plus, il est même pas cher...

Vous donnez envie les enfants. J'ai toujours un peu zappé Wilson (et Porcupine Tree). Si je voulais m'y mettre, faudrait attaquer par quoi ?

Allez, pour moi, même si j'en jetterais aucun, l’emblème de PORCUPINE TREE ça reste quand même In Absentia. Et bien sûr pour du WILSON solo c'est Grace For Drowning, un album complètement incontournable.

The Who - The Who Sell Out

Un brin d'archéologie pour ce groupe dont j'avais zappé la période pré-Tommy.
Ces mecs sont définitivement des tueurs. Sell Out est un album très réussi qui ne ressemble pas à grand chose d'autre, psyché dans la forme mais pas dans le fond, beaucoup moins maniéré que la suite de leur disco, fun, léger et efficace, presque pop sur "Odorono", "Tattoo" (la première moitié entière tue, en fait), "Silas Stingy"... Et évidemment "I Can See for Miles", au refrain à hurler sur la voie publique.
Probablement mon préféré avec Quadrophenia, diamétralement opposé mais qualitativement équivalent.

In Absentia et Lightbulb Sun sont des quasi sans-faute de bout en bout. Ensuite plus que des albums je conseille les morceaux suivants, chronologiquement :
- The Sleep Of No Dreaming et Dark Matter sur Signify;
- Evenless et Don't Hate Me sur Stupid Dream;
- le fantastique Buying New Soul sur le EP-face B Recordings;
- Arriving Somewhere But Not Here et The Start Of Something Beautiful sur Deadwing;
- Anesthetize et ses incroyables parties de batterie (feat. Alex Lifeson pour un superbe solo) sur Fear Of A Blank Planet;
- Time Flies, l'hommage à Dogs de Pink Floyd sur The Incident;
Wilson en dehors de Porcupine Tree, je n'aime pas. Blackfield c'est mignon 2 morceaux mais sans envergure, et Wilson tout seul c'est assez difficile d'accès.

A part le premier album ("On the Sunday of Life", franchement pas terrible, que j'ai du l'écouter 1,5 fois et à tout casser sans en garder un grand souvenir), le reste oscille entre le juste bon et le très bon, voire même l'excellent (si on parle de "In Absentia"). Je crois que peu importe la où tu commences, y'a assez peu de chances de tomber sur une daube intégrale...

Sinon, rien que pour ce morceau-là il faut absolument que tu écoutes "Lightbulb Sun":