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 Découvrir le jazz 
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Crimson Idol
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Message Découvrir le jazz
Salut,

Je pense que le titre est explicite : j'aimerais m'attaquer à la découverte du jazz, domaine musical qui m'est totalement étranger, mis à part quelques morceaux qu'ont pu écouter mes parents...

Quels albums, quels titres, quels artistes me conseillez vous ? (Il doit bien y avoir quelques experts dans la salle :clin: )

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22 Avr 2006 10:33
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Il y a deux manières d'appréhender le problème. Soit prendre le jazz dans son ensemble, soit commencer par ce qui stylistiquement peut se rapprocher de ce que tu aimes (par exemple, pour rester dans ce qui est possible sur ce forum, un fan de prog aurait intérêt à s'intéresser au jazz-rock et à la vague fusion/jazz électrique des 70's, ou un amateur de world-music trouverait son bonheur dans le jazz-actuel européen, etc...). N'étant pas spécialiste du jazz le plus récent, et ne connaissant pas tes goûts, je vais juste donner mon avis sur la première solution.

Pour s'attaquer "au jazz", donc, je recommande l'approche historique. Le jazz sous les formes proches de ce qu'on connaît date de la fin du XIX (né d’un mixage complexe de cultures classique européennes, folklorique africaine, et populaire américaine) et a donné le coup d'envois des musiques populaires commerciales dans les années dix. Cala fait beaucoup d'histoire, avec des générations, des liens en veux tu en voilà, des mecs qui ont été influencés par d'autres ou on joués avec encore d’autres, etc... Bref, à la fois un bordel monstre et un genre où les passerelles d'un musicien à l'autre sont innombrables. Pour quiconque apprécie de lire un peu de chose autour de la musique qu'il écoute (articles sur le net, notes de pochettes, un ou deux notices dans un dico...), il suffit donc de mettre le pied à l'étriller, ou plutôt d'attraper un fil que l'on peu en suite faire défiler indéfiniment.

A mon avis la meilleure extrémité de ce fil est à trouver dans les années 50, pour plusieurs raisons. En premier lieu, c'est le cœur de l'histoire du jazz, où le bebop d'après-guerre se développe dans le monde entier et donne naissance à plusieurs courants. Le jazz de cette période compte beaucoup de très grands noms au sommet de leur créativité. Autre fait important, c'est à cette période que se développent les technique d'enregistrement, et surtout qu'apparaît le disque LP. Il en résulte par opposition aux années précédente que le son est bon - même selon les critères actuels - et que les disques sont construits selon des normes proches des notre. Pour quelqu'un qui n'est pas familiarisé avec le style, je pense qu'il reste plus simple d'aborder la musique en terme d'albums qu'en terme de pistes comme c'est le cas avant (chaque session donnant lieu à divers éditions sous divers formants, mais toujours très court, sur le même model que le single en pop, et il est donc assez complexe de s’y retrouver dans la production d’un musicien, à moins de trouver des intégrales bien foutues). On peut donc déterminer une décennie qui irait en gros de la mort de Charlie Parker (le géant du bebop) en 55 à celle de John Coltrane (le nouveau géant) en 67, et où foisonnent les grands albums, dans de nombreux styles : la violence du hard-bop, le bien nommé cool-jazz, la third stream et ses liens avec le classique, la naissance du free-jazz, et toujours les vieux bebop et swing qui réapparaissent ici et là. C’est une période d’ouverture sans précédent pour le jazz, qui profite aussi de l’aprés guerre pour se mondialiser (Louis Armstrong vient jouer en France, etc…).

Pour s’intéresser à toute cette histoire, aux noms et aux genres, je recommande le bouquin de Lucien Malson « Histoire du Jazz et de la musique afro-américaine ». C’est fort bien écrit (comprendre : n’importe qui peut le lire sans s’y perdre), très complet, et surtout très ouvert : au sein d’une perspective historique il donne des arguments esthétiques bien détaillés autant qu’un bon résumé du point de vue critique. Et il n’hésite pas à ouvrir sur des perspective bien plus vastes que le seul jazz, que ce soit le mouvement Black Power en politique, ou les développements plus grand publics du rhythm and blues et de la soul (une belle analyse, en quelques lignes, de tout l’intérêt de Motown, par exemple). En plus de tout ça, c’est plein de belles images, pas cher (10 euros), et trouvable dans n’importe quelle médiathèque correcte. Pour faire encore plus simple, on s’adressera à cet excellent site belge qui référence beaucoup de grands albums dans des listes prenant divers axes d’approche, et les détaillant. Ses mérites sont grands, chacun y trouvera un axe qui lui corresponde, et des descriptions suffisantes pour ne pas partir dans des disques qu’on est pas « prêt » à écouter.

Je pense qu’avec ça tu peux déjà aller loin, alors je compléterais juste avec ma petite liste personnelle des grands noms, et de leurs albums phares, ou que j’adore. En gras, ceux qui font le meilleur début à mon avis, parce que ce sont les chef d’œuvre du genre, et qu’ils sont d’une manière ou d’une autre accessibles à tous. Disons que si un amateur de rock doit avoir une demi-douzaine de disques de jazz, ceux-là compte nécessairement parmi eux. Je suis certain que Poulpe co-signera cela à son retour de vacances.

MILES DAVIS :
- Cookin’ / Steamin’ / Relaxin’ / Workin’ (with the Miles Davis Quintet): quatre albums enregistrés en 1956 avec son premier grand quintet, comptant John Coltrane au saxophone ténor. Tous sont merveilleux, enregistrés comme de simples set live, et regroupant tout le catalogue de la formation.
- A Kind of Blue : Sorti en 1959, l’un des plus grands classiques du jazz, enregistré avec une version plus tardive et augmentée du précédent quintet. Si cette période est le cœur du jazz, cet album est le cœur de la décennie, faisant le pas entre le jazz tonal du passé et le jazz modal du futur.
- E.S.P / Miles Smiles / Nefertiti / Sorcerer : c’est le second grand quintet de Miles Davis, dans les années 60, avec en particulier Herbie Hancock au piano et Wayne Shorter au saxophone. Quatre grands albums – moins accessibles que les précédents, mais pas encore aussi ardues que les électriques – enregistrés avant un changement radical dans la carrière du trompettiste.
- In a Silent Way / Bitches Brew / Jack Johnson : Les albums électriques (ils sont plus tardifs que la periode que j’ai délimité… mais qu’importe, ils ouvrent sur le futur), début du jazz fusion, ou d’une certaine façons du free-jazz (Shorter partira ensuite fonder Weather Report). Bitches Brew est un classique autant chez les jazzophiles que chez les fondus du rock-60s. On voit aussi apparaître ici John McLaughlin, figure majeure du jazz-rock dans les années 70.

CHARLES MINGUS :
- The Clown : déjà présent à la grande époque du bebop, le contrebassiste Charles Mingus développe dans les années 50 le jazz-wrokshop, au sein duquel passerons de nombreux musiciens. L’écriture est collective, le travail incessant, la créativité à son comble, et le style toujours extrêmement coloré et varié. Plusieurs albums à écouter indifféremment, The Clown ayant ma préférence pour le morceau titre et sa narration improvisée (on est dans la beat-génération et l’écriture automatique à la Kerouak ou Ginsberg).
- Mingus Ah-Um : la même année que le Kind of Blue de Davis ou le Moanin’ de Blackey, Mingus sort lui aussi un chef d’œuvre évident. Beaucoup de thèmes aux mélodies aisément appropriables, des cuivres parfaitement arrangés et des solistes de talent ne suffisent pas à minimiser le génie de compositeur de Mingus, sans oublier le son ample et grave que sa contrebasse donne à tous ses disques.

THELONIOUS MONK :
- Monk Plays Duke Ellington : Encore un père fondateur du bebop resté créatif. Pianiste le plus dérangé de notre siècle, ses interprétations d’Ellington sont sur le fil du rasoir, entre la composition accessible de l’un et la folie de la pensée de l’autre. Un trésor.
- Brilliant Corner / With John Coltrane : Monk est aussi un grand compositeur, et ses titres lui laissent bien sur plus de champ d’expérimentation.

ART BLACKEY :
- Moanin’ : Notre troisième grand rescapé du bebop, batteur titanesque qui envoie ici une série de composition aux thèmes fort et à l’interprétation dévastatrice. Le morceau titre va à côté du So What de Davis au panthéon des thèmes parfaits, et The Drum Thunder Suite devrait donner à réfléchir à ceux qui pensent que les batteurs de jazz ne font que titiller des cymbales.

JOHN COLTRANE :
- Blue Train / Soultrane : Deux albums dans la continuité de tout ce que l’on peut entendre avant 1959, mais avec un brio et un son de ténor incomparables.
- Giant Steps : Le plus grand des géants fait un pas de géant sur cet album, en même temps qu’il enregistre A Kind of Blue avec Miles Davis : il entre dans le jazz modal tout en restant encore accessible et porté sur des thèmes courts.
- A Love Supreme : Le plus grand album de Coltrane au milieu des années 60, une suite unique divisée en quatre parties… A moins avis totalement indescriptible. Peut être le moins évident et le plus passionnant des albums inévitables de ma liste. Pour tout dire, même le mécréant que je suis arrive à l’adorer malgré son mysticisme.

ORNETTE COLEMAN :
- Free Jazz : Coltrane a quasiment créé la New-Thing et le Free-Jazz à lui seul, mais sans jamais s’y arrêter vraiment… Ornette Coleman pousse l’expérimentation sonore à son paroxysme avec cet album fou : une seule improvisation collective d’une bonne demi-heure menée par… un double quartet (le mixage stéréo tout neuf en plaçant un à gauche et l'autre à droit, permetant de jouer sur le balance pour s'interesser aux deux) !

SONNY ROLLINS :
- Saxophone Colossus / Tenor Madness : Le concurrent de Coltrane, saxophone ténor tout aussi passionnant mais peut être un peu moins parfait… Il a surtout eu le tord de ne pas mourir jeune. Ces deux albums s’inscrivent dans le hard-bop mid-50s de le même manière que ceux de Coltrane. Le premier est indispensable, le second vaut surtout pour son long morceau titre, un duo de ténors avec devinez qui… John Coltrane !
- The Bridge : Dépassé par la musique à la fin des 50’s, Sonny Rollins disparaît deux ans de la scène, n’enregistrant plus et ne donnant plus de concert, ne pratiquant que pour lui, près d’un pont new-yorkais, cherchant à se renouveler. A son retour il pond cet album essentiel et une série d’autre toujours aussi bons, se nourrissant de la compétition avec Coltrane jusqu’à la mort de celui-ci, qui le plongera dans un nouveau silence.
- Sonny Meets Hawks: Parmi tous ces albums, celui-ci est un bon choix. Il permet de découvrir face à Rollins le vieux Coleman Hawkins, l’homme qui – aux cotés de Lester Young – a donné ses lettres de noblesses au saxophone ténor avec son classique Body & Soul. Lui aussi possède un son puissant et chaleureux impressionnant.

CLIFFORD BROWN & MAX ROACH :
- Basin Street: J’aurai peut être hésité à mettre l’un de ces deux formidables musiciens seuls, mais en duo ils ont donné quelques enregistrements parmi les plus forts du hard-bop. Brown est un jeune trompettiste à la vivacité surprenante, tout l’opposé de Miles Davis. Il est simplement mort trop jeune. Max Roach est pour sa part un batteur phénoménal alliant la technique et la création sonore. Il a en solo prouvé qu’un batteur pouvait faire des disques politiques, prolongeant le génie d’Art Blackey.


Voilà, bon courage… et les questions sont les bienvenues, ça passe le temps. ^^

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Je veux bien laisser Ziggy partir en envolées lyriques sur du black-métal norvégien en spandex léopard, mais Pet Sounds faut pas déconner.

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Dernière édition par ZiGGy le 22 Avr 2006 12:21, édité 2 fois.



22 Avr 2006 11:47
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Et moi je te conseille Django Reinhardt si t'aimes la gratte (pas la même époque oui).

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22 Avr 2006 12:04
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Grand'ma
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Dans le genre dinosaure personnellement j'adore:
* Django Reinhardt & Stephane Grappeelli.
* The New Quintette Du Hot Club De France.

Plus atypique:
* Gonzalo Rubalcaba.

Sinon tu as:
* Paul Desmond, Charlie Mingus, Coleman Hawkins, Count Basie et Miles Davis. Dizzie Gillepsie, Joe Pass, Mickey Rocker. (incontournables)
* The Manhattan Transfer.
* Aaron Copland.
* George Gershwin. ( même si d'aucun lui conteste l'adjectif de jazzman)
* Barney Kessel.
* Ray Brown.
* Benny Carter.
* Bill Evans.

* * * Y en a des tonnes... :)

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22 Avr 2006 12:09
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moi je te conseille plutot un bon gros herbie hancock, c'est tres facilement abordable je trouve.


22 Avr 2006 12:12
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Hancock faut voir... Ses premiers albums sont dans la veine du quintet de Miles Davis, et seul Maiden Voyage les égale... Aprés, ses jeux se synthés et ses trucs funky, puis ses tentatives de poussées populaires, ça peut dégoûter. Par contre ça me fais penser au superbe dvd de la tournée Future 2 Future, ou son groupe sonne beaucoup moins kitsch que tous ces trucs électriques-70s ou éléctro-80s, tout en ayant une approche semblable. En plus c'est bien filmé.

Ah oui, et puis pour les snobs, l'Ebony Concerto de Stravinsky.

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22 Avr 2006 12:13
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Y a aussi Louis Amstrong que j'aime bien, Sidney Bechet aussi un peu.

Je crois que t'as pas fini de découvrir lol

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22 Avr 2006 12:16
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ZiGGy a écrit:
Hancock faut voir... Ses premiers albums sont dans la veine du quintet de Miles Davis, et seul Maiden Voyage les égale... Aprés, ses jeux se synthés et ses trucs funky, puis ses tentatives de poussées populaires, ça peut dégoûter. Par contre ça me fais penser au superbe dvd de la tournée Future 2 Future, ou son groupe sonne beaucoup moins kitsch que tous ces trucs électriques-70s ou éléctro-80s, tout en ayant une approche semblable. En plus c'est bien filmé.

Ah oui, et puis pour les snobs, l'Ebony Concerto de Stravinsky.


oui c'est pour ca que je parlais du pere herbie. Justement tu as quelque chose d'assez "classique" dans un 1er tps mais quand meme maitrisé d'une main de maitre et ensuite tu enchaine sur des trucs bcp plus abordable.
Enfin je le defini comme ca, c'est super carré, c'est groovy et psyché à la fois. Donc plutot bon ambience et son facile d'acces si on ne veut pas se fatiguer l'oreille quand on n'est pas habitué au jazz.

apres moi je le verrai bien partir sur du jazz fusion avec du vieux pastorius version weather report ou alors un bon gros stanley clark version journey to love pour finir en beauté avec mister marcus miller...


22 Avr 2006 12:35
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Crimson Idol
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Eh bien, ça c'est de la réponse précise et détaillée :D

Je vais tenter de me procurer quelques-unes de ces références histoire de voir si j'arrive à y comprendre quelque chose (parce que ça fait 2 ans que j'écoute exclusivement du métal, donc la transition risque d'être rude lol )

Merci à tous ;)

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22 Avr 2006 15:50
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Long Distance Runner
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Bon j'ai rien à dire parceque j'y connais strictement rien.

Mais juste merci Ziggy pour la réponse détaillée, ça va me servir à moi aussi :)


22 Avr 2006 21:57
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Ce mec a floodé, je l'ai vu !
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Je n'ai pas grand chose à dire coté purement Jazz, je ne connais pas spécialement non plus et je pense que Ziggy maîtrise bien le sujet ! Par contre il est vrai qu'une approche par le Jazz-Rock est pas mal aussi, plus facile peut-être pour aborder cet univers.

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23 Avr 2006 21:25
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Creature de la Nuit
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Oulààààà ! On pearle de Charlie Parker, mon Jazzman préféré. Oui, j'avoue, j'écoute avec plaisir les nuits d'été (uniquement en soirée et les fenêtres grandes ouvertes) Salt Peanuts, Parker's Mood, Laura & Ornithology . Merci pour tes réponses éclairées Ziggy.
Que me conseillerais-tu comme autre jazzman ?

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P.S. : j'aime bcp ce best-of : CD Best-Of

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29 Avr 2006 9:40
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Partant de Charlie Parker, la barrière du vieux son et des enregistrements courts est abattue, ça laisse une grande ouverture ! Les plus évidents pour moi sont Dizzy Gillespie (trp) et Monk (p) pour leurs travaux dans les années 40 qui sont aussi majeurs dans le bebop que ceux de Bird, et qui sont souvent en commun d'ailleurs (Salt Peanut). En dernier lieu je recommande chaudement le concert au Massey Hall de Toronto en 53 qui réunissait cinq des géants du bop. J'avais fais une chro lisible sur forces parallele.

Sinon, je ne suis pas très porté sur le saxophone alto, mais en ténor tu peux te jeter sur Lester Young (the complete aladdin sessions qui a été réédité chez blue note à un prix scandaleusement bas, ou alors ses enregistrements avec Billie Holiday) et Coleman Hawkins (l'anthologie body and soul, titrée d'après son titre phare (un double avec une pochette genre journal quotidien)). A la trompette on peut apprécier les premiers pas de Miles Davis en tant que leader, c'est à dire l'album Birth of the Cool qui marque plus ou moins les prémices du style west coast (Modern Jazz Quartet, etc..), mais là c’est déjà une ouverture vers la période suivante (qu’on peut étendre à des musiciens blancs qui ont fait le lien entre bebop et west coast : Gerry Mulligan (bs) ou Stan Getz (ts)).

Que conseiller d'autre... en petite formations, une intégrale des Hot Five et Hot Seven d'Armstrong est indispensable. C'est ce qui s'est fait de mieux avant les enregistrements de Parker / Gillespie dans les 40's, et ceux de Davis / Coltrane dans les 50's.

En grandes formations je m'y connais moins mais le trio gagnant est aisément identifiable : Armstrong (et Bechet qui lui a ouvert la voie), Duke Ellington, et Count Basie.

A l’opposée de la période 50-60 que j’ai délimité, on peu se rapprocher plus du présent avec des musiciens comme Elvin Jones l’ancien batteur de Coltrane, les saxophonistes Pharaoh Sanders, Archie Shepp, ou le formidable Albert Ayler… C’est une ouverture vers un jazz qu’on peut réellement qualifier d’intello sur une certaine approche, mais qui n’en est pas moins « vécu » par ses interprètes. Ca me semble aussi une bonne base esthétique à un saut vers l’Euorope… Saut que je repousse moi même depuis longtemps étant donné le manque de promos en la matière (il est simple de se faire une belle discothèque à moins de 10 euros le cd si l’on se cantonne au jazz américain jusqu’aux 60’s, après ça se complique nettement).

Ma méthode personnelle est d’éplucher le programme de la scène nationale à chaque nouvelle saison, et de prendre un abonnement pour cinq concerts chaque année, sans connaître, en me fiant juste aux descriptions. J’ai la chance d’habiter à Poitiers ou le Theatre et le club du Carré Bleu accueillent d’excellents musiciens. Et découvrir un musicien live est la meilleure chose à faire en matière de jazz, c’est là que les choses se passent, définitivement. Et c’est plus abordable que des disques parfois assez opaques. Quelques noms actuels à découvrir d’urgence : E.S.T. (le trio suédois superstar), Guy Villers (très bon saxophoniste qui m’a fait découvrir les compositions d’Albert Ayler), l’ARFI (association pour la recherche d’un folklore imaginaire (voir www.arfi.org), un groupement qui regroupe beaucoup de musiciens français actuels et plusieurs formations très intéressantes : leur emblème étant le big-band la Marmite Infernale), Andy Emler et son Megaoctet (humour et big-band, pour un free-jazz particulièrement libre), le formidable batteur Eric Echempard (vu deux fois avec Emler, raté avec Hélène Labarierre pour cause d’accident, snif), Louis Sclavis (un clarinettiste très actif dans la scène française actuelle que j’ai vu par hasard avec une formation plutôt free couplée avec un slameur. C’était fantastique, le mariage de ce jazz hautement intellectuel et du rap donnait un résultat étonnamment proche de la world music et rendant les deux opposés beaucoup plus accessibles ! Ca s’appelait Big Napoli). Pour finir, une formation délirante d’excellents musiciens, qui va sortir cette année son premier album (mais je doute de ses qualités, c’est vraiment une musique et un humour purement scéniques), c’est la Fanfare Rigolus (un phénomène de scène qui marche au bouche à oreille, des délires saxophonique, des vannes (j’aurai vu un concours de french kiss face au public guindé de la scène nationale de Poitiers), des riffs de rockabilly intégrés au free-jazz avant de sauter pieds joints dans la fanfare façon No Smoking Orchestra… avec Thomas de Pourquery en maître d’œuvre clownesque capable de chanter un texte de Desproges (le texte érotique en hommage à Régine Deforges) ou une fausse roucoulade mièvre aussi bien que de souffler dans ses binious… Vous l’aurez compris, si jamais vous voyez cette formation au programme près de chez vous, allez y. Et prévenez moi, je viens !). Bon, du coup je ne sais plus ou j’en étais avant d’ouvrir mes parenthèses… J'ajouterais simplement Meredic Collignon, un excelent chanteur de scat, et tripatouilleur de divers binious (cornet, synthés) que j'ai vu deux fois déjà et doit revoir ce mois ci dans la formation Le Bonheur des Ogres. Ca va suffire pour aujourd’hui.

P.S. Pour ceux qui aiment autant le swing et la pop, Joe Jackson a enregistré en 81 un album de jazz vocal truffé de reprises des 40's (surtout du Louis Jordan) et qui dépote sévèrement. J'ai aussi fait un "papier" à son propos sur forces paralleles. Je ne sais plus ce que j'ai dis, sans doute des conneries, mais le disque est foutrement bon, et plait habituellement à toutes et à tous.

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Dernière édition par ZiGGy le 29 Avr 2006 10:47, édité 1 fois.



29 Avr 2006 10:44
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Sur les conseils de Ziggy (et un peu des autres : p ), j'ai craqué pour une collection à petit prix (Coffrets Quadromania / 4 CD / 8€) avec en particulier :
Coffret Charlie Parker
Coffret Dizzy Gillespie
Coffret Miles Davis

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NicK.

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03 Mai 2006 12:25
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Je rajoute celui-ci de Stan Getz :
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J'aime bcp. Presque plus que Maiden... :D

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Est-ce que pour se lancer en douceur dans ce genre parfois mésestimé on pourrait conseiller Norah Jones ? :roll: Non j'dis ça mais...

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07 Juin 2006 9:06
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:modo:

non.

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NicK. :D

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Le jazz mésestimé ? Le jazz est depuis longtemps une musique d'élite (alors qu'au début ça ne l'était clairement pas), même ceux qui en écoutent pas en pensent le plus grand bien (idem pour la musique classique, mais pas pour le metal, ce qui prouve que ce dernier n'est pas une musique d'élite).


07 Juin 2006 18:26
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Angel Soul a écrit:
Est-ce que pour se lancer en douceur dans ce genre parfois mésestimé on pourrait conseiller Norah Jones ? :roll: Non j'dis ça mais...

J'aurai plutôt recommandé Frank Sinatra.

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09 Juin 2006 7:54
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