Je me permets de créer ce topic pour signaler que l'excellente autobiographie de Bruford a enfin été traduite en français, et qu'elle parait aujourd'hui chez "Le Mot et le Reste", un éditeur à qui on doit pas mal d'ouvrages intéressants comme "Rock Progressif" d'Aymeric Leroy, ou bien encore "Weather Report: Une Histoire du Jazz Electrique" de Christophe Delbrouck.



Je n'en suis pas encore à la fin (me reste une petite trentaine de pages), mais c'est vraiment une lecture que je recommande à tous, fans de Prog' ou pas d'ailleurs. C'est intéressant parce qu'il pose une vraie vision d'époque, quitte à trancher un peu avec ce qu'on s'en imagine vu de l'extérieur (personnellement, je n'imaginais pas la reformation de King Crimson de 1994 aussi laborieuse, surtout vers la fin). Une bonne chose qu'il convient de mettre à son crédit, y'a déjà pas de langue de bois: il revient de manière très libre sur son parcours et sur les groupes qu'il a rejoints, même si c'est pour en écorcher certains au passage (Fripp en prend pour son grade dedans)...

Je pense quand même me le racheter en français, il y'a surement plein de choses dont le sens ont du me passer au dessus du crane lors de la traduction...

Tu voulais dire en anglais ? Ou j'ai mal compris ?

En fait, je me rends compte que je me suis très mal exprimé sur le coup. Pouf pouf, on reprend tout depuis le début...

Je voulais dire que dans la version originale en anglais, on trouve un certain nombre d'expressions assez imagées et difficilement traduisibles pour moi (vu mon niveau d'anglais incomplet) en français, et sur lesquelles je me suis bien cassé les dents.
Du coup, il y a quelques passages du livre où le sens général reste plutôt énigmatique pour moi. C'est pour ça que j'accueille avec autant de bonheur une vraie traduction française du bouquin...

Ah je comprends.
Merci pour le tuyau, je lis très peu de bios en temps normal, mais pour King Crimson je peux faire un effort...

Je suis en pleine lecture du bouquin, c'est plein de bon sens, d'analyse du métier et d'anecdotes croustillantes.
En somme c'est une sorte de guide de survie du musicien "normal" dans un milieu "anormal" qu'est celui de l'industrie du disque.
ça va de la difficulté à s'accomplir musicalement tout en conservant une vie de famille décente, en passant par la gestion du quotidien, l'enfer des répétitions, les concerts qui se cassent la tronche, les sessions studio sans fin...
C'est étonnamment bien référencé (ils citent quelques auteurs ou études), la narration est non linéaire (il se paye le luxe de créer quelques effets de suspens), c'est souvent drôle.

Et n'oublions pas que le mec est quand même passé par 3 groupes référentiels et a posé sa patte sur des albums de légende. Autant d'humilité force le respect.

ça me donne envie de me taper le reste de la collection de l'éditeur, et notamment de l'auteur (King crimson, le rock prog, bientôt la scène de Canterbury)

C'est ce qui m'a également frappé, ce mélange à la fois de professionnalisme (il connait le métier et ses travers), et cette ("fausse ?") modestie concernant sa production. Je ne sais pas si il se rend vraiment compte de son impact sur la scène, des personnes qui ont croisé sa route (le récit de ses sessions avec Al Di Meola et Tony Levin loupées de 1983 est assez croustillant), de ce genre de choses. Et en plus, il est drôle, ce qui ne gâche rien...

Cette normalité assumée et ce recul sont plutôt impressionnants et forcent le respect, n'importe quel autre batteur aurait été tenté de prendre la grosse tête, ne serait-ce qu'avec une carrière dix fois moins bien remplie que la sienne...