J'ai fini de taper mon road-report de cette journée
(si toutefois il en est que ça intéresse).
Mon escapade vers la Grande Place d'Arras a débuté à 12h00, heure à laquelle je devais monter dans le bus.
Le bus en question arriva avec une demi-heure de retard et déjà rempli aux deux tiers de "pèlerins" en provenance de Strasbourg et Metz.
Premier problème: il y avait cinq personnes de plus que le nombre de sièges disponibles (bravo le système de réservation!). Ca a pris encore une heure pour que le chef de bord négocie avec sa boite une solution et qu'il trouve cinq volontaires prêts à faire le voyage en train contre remboursement du billet.
Le voyage se déroula sans problème (si on fait exception d'une place pour les jambes inférieure à celle dont on dispose dans un bus RATP): le lecteur DVD diffusait le dernier live de VOLBEAT (j'ai au moins découvert quelque chose) , pendant que quelques jeunes cassaient la gueule à une grosse bouteille de Chivas et à quelques canettes de Red Bull.
Rock n' roll !!!
Arrivés à Arras, le second problème se présenta (conséquence directe du premier): notre "organisateur" ayant donné leurs billets à ceux qui partirent en train, il se trouvait donc avec cinq tickets de moins que de personnes présentes dans le bus.
Et notre valeureux G.O de repartir en quête de volontaires pour attendre le bus en provenance de Marseille et dans lequel il y avait quelques précieux sésames en rab'.
Sorti du parking, j'ai emboîté le pas d'un troupeau qui se faisait de plus en plus dense au fur et à mesure qu'on approchait du lieu des festivités. Chose importante: prendre des repères visuels facile à mémoriser afin de retrouver mon bus dans plusieurs heures, de nuit de surcroît.
Au bout d'une petite vingtaine de minutes, je suis arrivé aux alentours de la Grande Place.
Les lieux étant repérés, il me fallait à présent répondre à deux urgences: un grand café et des toilettes. Les troquets les plus proches étant tous archi-bondés, je me suis éloigné pour atterrir dans un incroyable bouge: taulier tatoué de partout avec clope au bec derrière le comptoir, clientèle assortie, écran DVD diffusant un live pirate de KISS, et "Parking à petites bites" inscrit sur la porte des gogues. Autant vous dire que j'ai suscité quelque interrogation quand j'ai demandé un grand café et que j'y ai ajouté "
s'il vous plait".
Pittoresque ...
J'ai ensuite rejoint la foule compacte qui attendait Place des Héros (attenante à la Grande Place).
Nous avions du progresser de moins de trois mètres en une heure quand, vers 18h15, nous avons entendu GOJIRA débuter son set. La foule a pour le moins manifesté son mécontentement, ce qui a eu pour effet d'accélérer les choses puisque moins d'une demi-heure plus tard j'étais sur la Grande place.
Que dire de GOJIRA? Pas grand chose hormis le fait que ce groupe français semble bénéficier d'une très grosse cote auprès du public métalo hexagonal (on ne peut donc que blâmer une organisation qui empêchera plus de la moitié du public de voir leur prestation). Musicalement, c'est clairement pas mon truc
(je dois être trop vieux pour ça) mais il faut admettre que c'est bien fait, bien joué (même si aucun des quatre musicos ne m'a impressionné, hormis peut-être le batteur). Ils ont en tout cas joué quasiment une heure, ce qu'ils méritaient amplement au regard du nombre de t-shirts portant leur logo présents dans la foule.
J'ai ensuite profité des mouvements de foule pour tenter de mieux me situer pour la suite. J'y suis parvenu puisque j'ai fini dans premiers tiers de la place, au centre, bien calé contre la barrière délimitant le couloir de sécurité qui scindait la foule en deux.
Au départ, quatre groupes étaient prévus. Du fait que l'un d'entre eux manquait à l'appel, l'attente entre chaque groupe s'est allongée au point d'en devenir franchement pénible.
C'est au bout d'une bonne heure et sous la pluie que WITHIN TEMPTATION est arrivé sur scène. J'avais déjà vu les Hollandais en première partie de IRON MAIDEN, et j'avais à l'époque trouvé ça sympa pour tuer le temps, mais sans plus.
Cette prestation a confirmé mon souvenir: mise en scène pompeuse et musique oscillant entre la variété et le rock. Seul atout du groupe: Sharon Den Aden qui s'embellit et chante de mieux en mieux au fur et à mesure que le temps passe.
A la décharge de WT, il faut souligner que leur prestation a quelque peu été "sabotée" par le staff de METALLICA
(c'est décidemment une habitude, souvenez-vous de la façon dont avait été traité SLIPKNOT au Parc des Princes): ils disposaient en effet de moins de lights que s'ils avaient joué à la Boule Noire. Franchement, les Four Horsemen n'ont pas besoin de ce genre d'artifice minable pour mettre une claque à n'importe quelle première partie.
Débute ensuite une nouvelle longue attente durant laquelle la foule deviendra de plus en plus dense (le mot est faible) au fur et à mesure que l'heure avancera. Le soundcheck de METALLICA confirmera ce qu'on savait déjà: chaque instrument du quatuor aura à lui seul autant de puissance sonore que les deux premières parties réunies. Ca va pêter !!!
21h40, la traditionnelle intro de Ennio Moricone remplit la place, la foule commence a bien bouger.
Puis Jaimzzz apparaît, et c'est parti pour un "Creeping death" survolté repris en choeur par toute la Grande Place.
Je ne vais pas revenir en détail sur une set-list que vous connaissez déjà, je dirai juste que je l'ai trouvé hyper efficace mais sans risque ni originalité, et que "Cyanide" (le nouveau titre) ne m'a que moyennement convaincu. A ré évaluer le mois prochain dans sa version studio.
Le METALLICA 2008 semble en grande forme. Le tempo moyen du show a été considérablement haussé par rapport à leur dernier passage en France (2004), et les quatre musicien ont retrouvé leur niveau d'antan (surtout Lars et Kirk qui fut flamboyant durant les deux heures que dura le set). Paradoxalement, c'est James que j'ai trouvé le moins "pêchu" et le plus statique. Mais quel frontman !!!!
Le public? Très nombreux (bien plus que les 25 000 prévus) et hyper réactif. Ambiance de feu !!!
Le show? Enorme! Lights, son, écrans, pyrotechnie, tout était "super-sized".
Mais je crois que le gros "plus" de ce concert par rapport aux trois précédentes fois où j'ai vu METALLICA live tient au lieu: cette superbe Grande Place d'Arras a apporté une touche de magie à ce concert.
Car en vérité, ce concert n'était pas le meilleur que je voyais des Four Horsemen (objectivement, c'était même sans doute le "moins excellent"), mais ce cadre magnifique et cette ambiance de folie ont rendu cette soirée réellement inoubliable.
Il m'a fallu un certain temps pour me trouver à boire et m'extraire de cette place par une ruelle étroite, et également un temps certain pour retrouver mon bus.
Le voyage retour fut très calme, tout le monde ou presque dormant et/ou cuvant.
Arrivée à Denfert-Rochereau à 03h30, j'étais (enfin!) au fond de mon pieu 40 minutes plus tard.
A quelle heure sont rentrés chez eux mes compagnons de route de l'Est? Comment et quand sont revenus les cinq qui partirent en train?
Je l'ignore ...