DREAM THEATER - Octavarium
En ce début de semaine je me suis mis en mode "réécoute d'album récent". C'est ma technique pour tester les nouveaux albums. Je les écoute un max pendant les premières semaines ensuite je le délaisse un peu. Je m'y replonge 1 ou 2 mois après. Pendant ce "break", j'écoute d'autres trucs et souvent radicalement différents. Ca permet de nettoyer le cerveau en somme.
Aujourd'hui c'est mon moment pour me replonger dans cet album et de statuer, non pas définitivement, mais d'avoir un avis un peu plus éclairé et réfléchi que le sempiternel "c'est album déchire, c'est trop de la bombe, c'est leur meilleur album..." (car il est évident que les albums qui ne m'ont pas plus préalablement sont perdus corps et bien dans les limbes de ma mémoire).
Dès la première réécoute j'ai pris un pied d'enfer. Alors qu'au départ le titre d'ouverture,
The Root Of All Evil , ne m'avait pas passionné plus que ça, je dois dire que là il fait mouche. Le riff de Petrucci, différent de ce qu'il nous propose d'habitude, apporte une nouvelle couleur à la musique du groupe. Un son plus rock et mine de rien rentre dedans. Car ce riff, ce rythme martelé au début du titre fait bien mal, plus que les pseudo riffs metallic-esque de TOT. La reprise du thème de
This Dying Soul est bienvenue et fait plus d'effet que dans ladite chanson. Une vraie réussite finalement.
La ballade,
The Answer Lies Within, est bien sympa, dans la pure lignée des ballades touchantes de DT. Les interventions du quatuor à cordes interviennent bien à propos. Le texte est dans la veine de la chanson, c'est-à-dire simple. Reste l'emplacement du titre qui peut paraître étrange.
Ensuite vient un titre que j'ai adoré ma première écoute,
These Walls, il est subtil et pourtant rentre dedans (écoutez ce riff de Petrucci et surtout ce son !!). Or d'un autre côté les couplets sont calmes (le calme avant la tempête) et la montée en puissance est superbe. Le refrain est entêtant, à la fois subtil et puissant. Il ne faut pas oublier l'excellent travail de Rudess qui nous sort des sons vraiment agressifs à la manière de Sherinian...pour mon plus grand plaisir.
Vient
I Walk Beside You le titre le plus radiophonique de l'album. Quelque part je trouve l'intro inquiétante, encore une fois comme le calme avant la tempête (reste qu'elle ne vient pas). Je trouve les couplets plus réussis que le refrain, non pas que celui ci soit mauvais mais il fait
décalé. Ca ne me déplait pas, ça apporte un petit air frais après un
These Walls oppressant. Le bridge est nettement plus réussi. A croire que nos amis sont dentistes à leurs heures...
Panick Attack, un morceau
TOT-ien réussi. Cette intro de basse est superbe et enchaine par un déferlement de violence, rarement entendue de la part du groupe. Pourtant, LaBrie parvient à apporter son sens de la mélodie durant cette chanson, la rendant plus digeste que d'autres dans la même veine. Le petit clin d'œil à Muse est particulièrement réussi, j'adore. Le passage instrumental, bien que démonstratif (on est chez DT), est un grand moment violent et fin. Rudess est à son top entre ces petites touches discrètes et ses soli titanesques. Petrucci dans son rôle de shredder nous sort le grand jeu et c'est réussi. Mais le grand vainqueur de cette composition est John Myung qui créé (avec Portnoy) un vrai mur sonor.
Never Enough ou le titre au cœur de la discorde est clairement une ressucée du Stockholm Syndrome de Muse, mais il est réussi. Pourtant, c'est un titre qui ne me fait ni chaud ni froid. Il s'inscrit bien dans l'album mais il me marque moins que les précédents. Je l'écoute avec plaisir, mais à écouter seul j'aurais plus de mal.
Avec
Sacrified Sons on tape dans le lourd. Ce qui commence par une ballade devient un titre fort !! Un titre prog qui explore de nombreux sentiments. Le sujet est ultra connu (voire clichesque) mais le texte est bien écrit et ne fait pas tache. Je frémis à chaque fois à la fin avec le duo groupe/orchestre qui est vraiment prennant ou alors ce passage digne de LTE à 5 minutes environ.
Enfin le titre éponyme, celui qui doit tout déchirer arrive. Aux premières écoutes je l'avais trouvé assez décousu (les parties ne "s'emboitaient" pas bien ensemble pensais je), aujourd'hui je le trouve fatal. Une vraie réussite. Tout y est réfléchi au détail près. Il est difficile de relier les textes entre eux, mais le jeu en vaut certainement la chandelle. Là encore on passe par tous les états, entre la ballade prenante (
Someone Like Him) à la partie violente (
Intervals avec un James méconnaissable) en passant par le délire de
Full Circle. Sur chacune de ces parties je me régale tant ce morceau est riche et accrocheur. J'ai trouvé que les lignes vocales sur
Medicate était très influencée Mullmuzzler... pour mon plus grand bonheur. Bref un morceau d'un très grande qualité, bien loin finalement des autres titres épiques DT-ien.
En somme, j'ai été (et je suis toujours) conquis par cet album, une vraie réussite et un vrai retout en grâce d'un groupe moribond depuis le passage au XXIième siècle. C'est avec un album comme ça que je comprends pourquoi je suis fan du quintet.
Quant à sa place dans la discographie, j'ai du mal à le situer, non en terme de note, mais d'atmosphère. J'ai du mal à faire de rapprochement avec un quelconque album du groupe. Certes on trouve un peu de Falling Into Infinity ou de Train Of Thought, mais l'ensemble a une vraie personnalité... C'est ce qu'on appelle une œuvre.