Au Pays du Soleil Levant, le look des musiciens est très important. Les Japonais (surtout les Japonaises) observent avant tout leurs aspects visuels avant de s’intéresser à leur musique.
Le Glam Rock US et occidental ainsi que les mouvements Punk et Gothique ont beaucoup influencé le style vestimentaire du célèbre courant musical « Visual Kei » ou « Visual Rock »
Se rajoute à cette liste, l’aspect androgyne de la plupart des musiciens : ils n’hésiteront pas à en jouer notamment par le port de vêtements féminins (très aisément portés d’ailleurs) tels les robes, corsets, talons aiguilles, bas résilles et porte-jarretelles entre autres….

Ce mouvement kitsch qu’est le Visual Kei, a vu le jour au début des années 80 et n’aurait sûrement pas connu un tel succès sans un groupe nommé X.


VANISHING VISION est sorti en 1988 sous la maison de disques Extasy Records qui a été créée en partie par Yoshiki , (membre fondateur et batteur du groupe) à défaut d’avoir trouvé un producteur.

Ce premier album, comme quasiment tous les premiers albums de groupes, a une odeur de naïveté et de rage juvénile.
N’ayant pas encore trouvé « leur voie » malgré l’aspect mi-romantique, mi-agressive qu’ils dégagent, X a su poser les bases du style qui fera leur succès.

Intro oblige, cet opus démarre avec « Dear Loser » et s’enchaine rapidement avec « Vanishing love » au tempo ravageur mais globalement assez classique. Toshi , vocaliste à la voix rocailleuse, pleine de rage et d’entrain est un atout majeur au groupe. En effet, il fait partie de ces chanteurs qui ont le don de transmettre leurs émotions à travers leurs voix. De par sa qualité vocale exceptionnelle, Toshi arrive à nous faire oublier la simplicité de ce premier morceau et mène cette chanson avec énergie.
« Phantom Of Guilt », morceau le plus agressif de leur carrière, est un enchaînement de riffs sans fin.
Sur « Sadistic Desire », Hide, guitariste emblématique du groupe, nous fait part de sa dextérité en imposant le solo le plus rapide de leur histoire. Premier tube de X et premier titre écrit en anglais, ce morceau est l’un des plus aboutis de leur carrière : c’est avec un réel plaisir qu’on entend les riffs s’enchaîner et coller parfaitement à cette batterie endiablée. Sa mélodicité est sensationnelle.
« Give me the pleasure » est le titre dispensable de VANISHING VISION. Mis à part son joli solo de basse, ce morceau est une ode à la lassitude.
On reprend vite la route avec « I’ll kill you ». et on se retrouve face à un Heavy mélodique aux riffs accrocheurs. Simple mais efficace.

Yoshiki, batteur de X, nous montre une autre facette de sa personnalité. Joueur invétéré de piano, (instrument qui occupera une forte place dans le groupe) il rentre en jeu avec la non moins magnifique ballade « Alive ».
Première « longue » chanson du groupe, ce morceau de 8 minutes a été composé avec subtilité. Aucune mièvrerie détectée, Toshi nous touche une fois de plus avec sa voix calme et posée.
« Alive », précurseur des ballades envoûtantes à l’eau de rose qu’X nous proposera tout au long de sa carrière, est un bel aperçu du talent de composition de Yoshiki.
Le 8ème morceau, « Kurenai » apparaît pour la première fois dans sa version anglaise. Ultra mélodique et déferlante , elle sera seulement finalisée quelques années après dans le 2ème opus , BLUE BLOOD. « Un-Finished » ballade inachevée (qui rencontrera le même parcours que « Kurenai ») clôture l’album d’une manière magistrale tout en nous donnant cette impression de « to be continued… » et notamment le sentiment de ne pas avoir mangé à notre faim.

Premier album, première audace, X apporte à la musique japonaise un souffle nouveau et le meilleur reste à venir….


Note : 6/10

Coups de cœur : Sadistic Desire, Kurenai , Un-finished.

Belle kro. C'est vrai que Kurenai est assez mortelle dans le genre. Je pense que c'est ma préférée de l'album.

Par contre Toshi, je l'aime bien, il transmet l'émotion, il a une personnalité mais putain c'est pas un chanteur ce mec. Il est aussi bon que Jose de Mago.

Les chanteurs c'est souvent le point faibles des groupes japonais. Toshi est effectivement assez moyen je trouve, et sa capacité à transmettre des émotions je l'a trouve justement assez limité. Ils font trop d'excès sur les ballades et ça a tendance à donner l'effet inverse que celui recherché.

Bon, cet album je l'ai pas écouté en fait, je connais que la version de Kurenai, je préfère celle de Blue blood d'ailleurs.

Tiens , j'en ai déjà parlé dans l'autre topic.
Le seul truc que je supporte pas dans ce groupe est bien l'attitude de Yoshiki.
Un vrai comédien. Rien qu'à le voir s'évanouir après ses solos de batterie ça me fait pisser de rire. Il est pas crédible et ça saute aux yeux.

Par contre , à Toshi on peut pas lui enlever sa sincérité. Ce mec là est vraiment à fond dans ce qu'il entreprend au sein du groupe. Plus il est dramatique , plus je kiffe. J'aime son côté romantique.
La seule chose que je ne supporte pas c'est quand il "gueule" dans les Live.
Chez moi , ça résonne trop et je dois baisser le son.

disons qu'il y met tellement de coeur que ça en devient un peu kitsch, mais à la limite, pourquoi pas, ils restent fidèles à eux même, à leurs paroles et se prennent pas la tête.
c complétement assumé, donc ça passe (pour moi)

Idem pour le comportement de Yoshiki, même si c du chiqué qui se sent à 32465677788692335 Km, ça fait parti de l'identité du groupe. Après on adhère ou pas.

(on pourrait dire la même chose de Manowar et de leurs photos musclées en slip..., ou de Rhapsody et des dragons x353455667567, c un autre délire, c tout)

Avec le recul, c'est certainement un de mes albums de X Japan préféré (avec Blue Blood et Art of life).

Pas d'errances pseudo hard us ou pseudo experimentales, rien que de l'énergie à l'état pure, de la rage (le punk n'est parfois pas loin), du lyrisme, des envolées mélodiques, un disque éprouvant, transpirant la sincérité.

Et franchement, en 88, si on le remet dans une perspective internationale, il est plutot novateur. Notamment pour la pièce heavy sympho qu'est Alive, mais aussi pour un son que je trouve même meilleur que sur les albums plus récents du groupe, plus organique.

Et je suis absolument fan du jeu de batterie de yoshiki, de la double pédale non triggée, un feeling live qu'on entend rarement dans "nos" groupes de speed europeens.

Etait-ce à l'époque une manière subtile de créer un parallèle Minoru Niihara/Mike Vescera destiné à titiller un certain forumeur?

Non pas du tout, je faisais juste une généralité.

Mais il est clair que Vescera est largement plus technique et juste que Niihara, suffit d'écouter les derniers albums de Loudness pour s'en convaincre

je viens de me le réécouter..

"Sadistic Desire' me donne toujours autant de frissons: le rire sadique de Hide, ses backing vocals percutants et puis son solo, mon dieu.. il casse la baraque. J'adore.