
MANOWAR - Louder than Hell (1995)
MANOWAR – Louder than Hell (1995)
Courageux. Ce serait l’adjectif qu’on pourrait coller à cet album.
Après son "triumph" raté, les mecs de MANOWAR devaient impérativement montrer un nouveau visage. C’était pas gagné en pleine décennie décadente (« Heavy-Metaliquement » parlant).
Pourtant, ils l’ont fait. Ils ont réussi à redresser la barre d’une bien belle façon. MANOWAR signe un retour en fanfare avec un album terrifiant. Plus bruyant que l’enfer ? Certainement. Ca colle bien avec la manie du groupe à « hausser le son » plus que de raison. Car quand la musique est bonne...
LOUDER est à mon sens le véritable successeur et une alternative à « Kings of Metal ». On retrouve la même diversité dans les morceaux. Notez l'alternance des morceaux : quel point commun entre Courage, Return of the Warlord, Brother of Metal ou encore The Power ? Toujours délicieusement en équilibre entre « naïveté et violence implacable », LOUDEUR hésite entre "Archétype de la MANOWAR music" et "Manifeste du Heavy US".
En terme de contenu, c'est toujours la même « soupe » : on brasse des histoires de rois, de guerriers courageux et de confrérie Hardos. Avec ce zeste de prétention en toc qui fait grincer des dents ou amusent (second degré oblige). C’est selon. Comme toujours avec MANOWAR.
Si la recette n’a guère changé, il faut souligner le talent du groupe à synthétiser de façon aussi brillante sa musique. LOUDER est un passage en revue de ce que le groupe sait faire de mieux. Emotions suintantes entre deux speederies furieuses, refrains ravageurs et instrus gonflantes. Plus que de la maturité, parlons de lucidité. Il est l’album par lequel le groupe a su se remettre en question et se réapproprier sa musique. De quoi jeter des bases solides pour l’avenir (en fait non). On en vient à les excuser d’avoir sorti un album aussi faible que « Triumph of Steel ». On se dit que finalement un album "qui pue" sur un total de huit, ça fait quand même un putain de ratio. C’est même exceptionnel.
Evidemment la synthèse est parfois perfectible. Mais quand même. Même un titre intrinsèquement moyen comme « Number One » force le respect. La conviction d’ADAMS alliée au savoir faire du groupe (refrain au poil, riff en acier trempé, mid tempo savamment étudié) tire le morceau vers le haut. Tout cela sonne davantage comme un retour tonitruant et non pas comme une redite besogneuse.
LOUDER est un album "solide" de MANOWAR. Le groupe signe un retour fracassant au bon moment. C’est la cavalerie qui charge, une tète qui se relève, un poing levé... que sais-je encore ? La réaffirmation de ce qu’on savait déjà : en plein milieu des années 90, MANOWAR est le dernier rempart de la True Metal Attitude.
Note : 3,5/5
Focus canardien : The Gods made Heavy Metal
Ca commence « bibliquement », on ne parle pas de la création du monde mais de la genèse du Heavy Metal ( «
In the beginning there was silence and darkness / All across the earth / Then came the wind and a hole in the sky / Thunder and lightning came crashing down »). La métaphore est aussi ambitieuse que la chanson est simplissime.
Pour ceux qui douteraient de la force du groupe en matière de “chanson”, nous avons ici un modèle du genre. Tout est dans le refrain, appuyé pour l'occasion avec une force peu commune.
Comment ne pas hurler de concert avec ADAMS ? Sérieusement ?
The gods made heavy metal and they saw that is was good
They said to play it louder than Hell
We promised that we would
When losers say it's over with you know that it's a lie
The gods made heavy metal and it's never gonna die
Quel refrain !
On part du postulat tout con qu’un riff et un air suffisent. Du MANOWAR pur jus : certains parleront de « clichés » et de codes pour fans, d’autres s’extasieront devant la mécanique si limpide. MANOWAR jongle avec brio entre Ridicule et Majestueux, entre conviction et carton platre. Ca se veut témoignage vibrant de ce que devrait être le Heavy Metal : fédérateur et puissant. Pari réussi.
Tout ça est aussi une question de "foi" («
We are the true believers »), . Il y a ceux qui croient et les autres. MANOWAR ne s’adressent qu’à ses ouailles. Que les autres crèvent.