Enregistré à Cleveland le 25 mai 2006, ce concert a la particularité de bénéficier de l'appui d'un orchestre, The Contemporary Young Orchestra. Styx est le genre de groupe qui se bonifie avec le temps et ce live, après l'excellent album de reprises sorti l'année dernière, a de quoi éclipser les albums vieillots des années 70, les doigts dans le nez.

Avec la présence d'un orchestre, on pouvait s'attendre à des arrangements pompeux et à une préciosité encore plus forte.
Pas du tout, Styx en concert est nettement plus rock et pêchu que sur album, l'ambiance dans le public est survoltée. Tommy Shaw ne tient plus en place et son chant, parfois un peu irritant sur album, passe très bien en concert grâce à cette dynamique rock de tous les instants.

Doté d'une section rythmique en béton (le fossé entre les batteurs Todd Sucherman et John Panozzo ne cesse de surprendre), Styx modernise ses vieux titres avec professionnalisme et énergie, comme le font d'ailleurs souvent les groupes issus de cette époque (Toto, Saga). Qui plus est, les interventions de l'orchestre ne sont pas envahissantes, elles ajoutent un plus sans faire de l'ombre au groupe. En voilà un orchestre intelligemment utilisé, ça fait plaisir à voir !

Bref, il y a tout ce qu'il faut pour être heureux sur ce live. Styx a en plus la bonne idée d'agrémenter son set de quelques reprises bien senties et parfaitement appropriées : I Don't Need No Doctor d'Humble Pie, I Am The Walrus des Beatles, festif et très adapté à ce contexte, et surtout la reprise du bluesman Willie Dixon, It Don't Make Sense (You Can't Make Peace). La relecture de ce classique avec l'orchestre est tout bonnement géniale, le public participe et tape des mains, ce qui lui ajoute encore plus de groove. Son intro est superbe, guitare et violon se livrent un duel très à propos (bluesy toujours) et la progression est encore plus marquée que sur la version de Big Bang Theory, grâce à l'orchestre. Le moment fort du show, assurément, à en juger la réaction de le foule.

Styx sait aussi se montrer plus tempéré, avec de magnifiques ballades (Crystal Ball, Just Be enregistré en version studio) ou dans un registre acoustique (Boat On The River). Le répertoire de Styx est taillé pour le live et assure une fiesta ininterrompue, que ce soit les rythmes "disco" sur Too Much Time On My Hands et Renegade, les relents progressifs de Fooling Yourself (The Angry Young Man) ou le rock survitaminé de Everything All The Time et One With Everything.

Un an après Big Bang Theory, Styx n'est pas prêt de rendre les armes et affiche un enthousiasme communicatif digne d'une jeune formation ; pas mal de vieilles gloires feraient bien de s'en inspirer. On voit mal ce qui pourrait les arrêter en si bon chemin. Un successeur à Cyclorama ne devrait pas tarder à confirmer, on ne se fait pas trop de souci sur sa qualité.

De Styx je ne connais que Cyclorama (très bon album) et le live Styx World qui est vraiment excellent : les moments pêchus cotoient idéalement les moments plus calmes et le tout avec un son qui tue. Je vais me le resortir. Et puis je vais essayer ce live ci, ça pourrait me plaire.

Je suis pas du tout fan de leurs albums dans les années 70, ça a assez mal vieilli je trouve.
Mais en live, c'est la grosse claque. Et effectivement, les titres tirés de Cyclorama sont très bons aussi.

Comme je l'écrivais ailleurs, il se pourrait que je me le commande, celui-là.

J'aime assez leurs albums des années 70, pour les mauvaises raisons justement: le son est particulièrement daté et c'est souvent franchement kitsch... mais j'aime ça... je préfèrerai toujours un album daté des années 70 à un album contemporain au gros son stéréotypé et sans âme.

Je suis pas un adepte des grosses productions à la Nightwish, des trucs comme ça.
Je vois mal STYX se rabaisser à ça.
D'ailleurs, quand Toto sur Falling In Between (le morceau), j'ai écouté débouller ces grosses guitares metalliques, j'ai trouvé ça assez nase cette façon de vouloir faire du "jeunisme". Heureusement, le reste de l'album n'est pas comme ça.

Il est pourtant bien bon ce titre, ça ne dépare pas, ça reste du TOTO.

J'ai réussi à convertir un fan de Dream Theater à Toto, grâce à cette influence que Luke mentionnait sur les interviews. C'est déjà pas mal.

Sinon, Styx c'est parfait pour les amateurs de grandiloquence.

J'ai écouté ce live et effectivement il est très bon. C'est paradoxal mais il y a l'esprit rock tout en ayant la rigueur nécessaire pour jouer avec un tel orchestre. Un bon exemple se trouve sur le dernier titre Renegade.

Niveau set list c'est sympa. Les quelques reprises sont superbes, notamment It Don't Make Sense (You Can't Make Peace) ou comment faire du Blues avec orchestre. Superbe !

Le reste se focalise largement sur les titres composés par Tommy Shaw. Enfin ils sont bons mais fatalement on évite une grosse partie composée par DeYoung. Enfin les titres présents sont supers. Tommy Shaw est très en voix, de même que James Young sur l'excellent Miss America.

Ca confirme tout le bien que je pensais d'eux après l'écoute de Cyclorama et du live Styx World. Mais du coup j'ai peur de tenter les albums des années 70.

Pieces Of Eight peut constituer une bonne entrée en matière.

De même que The gran illusion.

Styx est un mythe, qu'on se le dise...

Oui, The Grand Illusion est excellent.