
JUDAS PRIEST: DEFENDERS OF THE FAITH (1984)
Le disque de true heavy metal ultime... Terminator version rock... Une pochette style Goldorak... Golgoth 84 prêt à décoller... Nom de code: Metallian. Objectif: sauver les défenseurs de la vraie foi. A l'arrivée: un album exceptionnel! Le sommet du Priest version eighties!
A cette époque, Rob déclarait modestement qu'aucun groupe n'arrivait à la cheville du Priest lorsqu'il s'agissait de jouer du heavy metal... S'agissait-il là de vaines rodomontades? Le chanteur de Judas Priest s'était-il transformé en un quelconque et vain Matamore?
Martial, guerrier et dévastateur, le Priest cuvée orwellienne était là pour tout péter. Efficacité maximale obligatoire.
Au début étaient deux titres très consistants et agressifs. Un ensemble massif et roboratif.
Le rapide Freewheel Burning, puissant et radical. En un mot: HEAVY! Un refrain facile mais entêtant... Une fin hystérique...
Le vicieux Jawbreaker: des guitares surpuissantes. Plus le chant déclamatoire de Rob. Difficile de ne pas headbanger.
Suivait l'ex Fight For Your Life (bonus de la version remasterisée de Killing Machine - d'ailleurs Defenders... aurait mérité de s'appeler ainsi...). Rock Hard Ride Free, tel était son nouveau nom. Plus "américain" que les deux salves précédentes, des passages plus mélodiques précédant un redémarrage fracassant... Et un refrain absolument imparable!
Mais tout cela n'était qu'une innocente introduction au démentiel The Sentinel. Une intro grandiose et somptueuse annonçant un classique de chez classique. Pur heavy metal. Bloc d'airain dévastateur...
Le glacial Love Bites allait rajouter une note d'inquiétude à cet ensemble ratiboisant. Une intro froide, le chant mécanique de Rob, des effets modernistes... Des riffs entêtants qui surgissaient soudain de nulle part, conférant une tout autre dimension à cette compo... Le chant hystérico-pervers de Rob... Mais où était donc l'amour?
Pas dans Eat Me Alive, titre rapide et simpliste, d'une rare efficacité.La rythmique bastonnait mais ne parvenait pas à couvrir des guitares hystériques et surpuissantes.
A l'époque, Rob en parlait comme d'une chanson sur l'art de faire une gâterie buccale!
Le très efficace Some Heads Are Gonna Roll suivait et se trouvait être une très bonne composition quelque peu sous-estimée, avec son riff obsédant et son superbe refrain plein d'une paradoxale bonne humeur.
Night Comes Down était une sorte de power ballad crépusculaire, dégageant une réelle émotion. Une batterie puissante et un crescendo astucieux (la montée en puissance précédant le solo) en faisaient l'un des meilleurs moments d'un disque déjà très consistant. A écouter à la tombée de la nuit pour bien s'en imprégner!
Heavy Duty / Defenders Of The Faith se révélait un ensemble moins satisfaisant. Une intro de batterie, suivie du riff, semblait montrer une volonté de créer un hymne, hélas pas assez accrocheur pour ateindre un tel but. Et pas suffisamment heavy non plus pour rivaliser avec ce qui précédait. Defenders Of The Faith et son refrain populiste, façon stade, ne convainquait pas davantage. Dommage de finir de façon aussi mitigée. Cet album eût mérité une conclusion plus spectaculaire...
Quoi qu'il en soit, Defenders Of The Faith constituait un ensemble compact, renforcé par une production nickel...
Il en émanait une agressivité pure que l'on trouvait rarement chez des groupes enregistrant depuis plus d'une décennie. Annoncé par Rob comme un "moyen terme" entre Point Of Entry et Screaming... (comprendre entre expérimentation et efficacité), ce disque n'avait rien de moyen (à part sa conclusion).
En 84, Defenders... était vraiment à la pointe de l'actualité métallique. C'était alors ce qui pouvait se faire de plus violent, de plus radical dans le cadre du heavy "classique" (hors thrash)! Ride The Lightning n'était pas encore sorti et le premier Megadeth ne verrait le jour que l'année d'après.
Quitte à se répéter: Defenders Of The Faith ou l'apogée du Priest version années 80!
