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 BLACK METAL: survol d'un genre. 
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Creature de la Nuit
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Message BLACK METAL: survol d'un genre.
Considérations sur le BLACK METAL.

"Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres",
Charles Baudelaire, "Chant d'automne", Spleen et Idéal, LVI, Les Fleurs du mal.

Le Black Metal! Cette sous-division du metal ne laisse personne indifférent. Un peu comme le thrash autrefois, quand on l'appelait encore speed metal.
Ses détracteurs le haïssent, l'exècrent de toutes leurs forces. Artefact dégénéré d'un genre autrefois pur et dur, le vrai heavy metal, musique de héros, grandiose et puissante. Hymnes martiaux, chants victorieux! Le Black n'appartient pas à ce monde-là, celui des Maiden et autres Manowar.
Non, le Black est immonde. Ses suppôts ne le savent que trop. Souterrain, infernal, c'est une caverne sombre et humide de laquelle suintent des gouttelettes d'antique absinthe apportant de noires illuminations et des délires malsains. Misanthropie exacerbée, haine de l'humanité, sentiment de supériorité, inéluctable marginalité, profond nihilisme. Les groupes de Black Metal sont les distillateurs du chaos. Que soufflent les vents froids de la désolation!

" Tout l'hiver va rentrer dans mon être: colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé",
Charles Baudelaire, "Chant d'automne".

J'ai découvert le Black Metal il y a bien longtemps, en tout cas l'idée du Black. Dans les années 80, on parlait encore de speed. Comme tout le monde (?), j'ai écouté les premières oeuvres de Venom, Welcome To Hell et le fameux Black Metal. A l'époque, Venom passait pour la formation la plus ignoble et infâme en activité. Ce metal sommaire et bordélique n'était pas dénué de charme (et a finalement plutôt bien vieilli, bien mieux en tout cas que certains groupes plus consensuels). Pour ce qui est de l'extrémisme musical, on repassera! Bordélique, bruitiste, certes, ultraviolent, non! Pour être franc, au début des années quatre-vingts, un seul groupe me faisait peur et il s'appelait Motörhead! Ne ricanez pas! S'il est vrai que Lemmy et ses acolytes font maintenant l'unanimité, il n'en a pas toujours été ainsi. Le plus punk des groupes hard, le plus hard des groupes punk, voilà comment on les définissait alors. Ils étaient plus jusqu'au-boutistes que les autres. Si Motörhead avait donné dans le satanisme de pacotille, en ornant ses pochettes de signes cabalistiques, pentacles et cornes de bouc, si Lemmy avait troqué ses Croix de Fer contre des crucifix inversés, certains les auraient certainement affublés a posteriori de l'étiquette Black Metal! Mais si Motörhead faisait peur aux boutonneux, c'était justement parce qu'il fuyait comme la peste tous ces clichés! De cela découle une autre constatation, les musiciens de Black ne m'ont jamais fait peur (à une notable exception sur laquelle je reviendrai). Généralement, ils auraient même tendance à me faire rire, avec leur corpse paint et tout leur attirail. A la limite, un Gene Simmons se livrant à son numéro de cracheur de feu ou de sang m'impressionnait davantage quand j'étais môme (et ne parlons pas d'Alice Cooper et, plus tard, de King Diamond...).
Pour en revenir à Venom, je sais pertinemment que pour certains, il ne s'agit pas vraiment de Black Metal (même s'ils sont indéniablement à l'origine du nom du mouvement). Un groupe charnière, donc.
Après Venom, je me suis intéressé à Celtic Frost et Bathory. On a tendance à estimer que ce sont eux qui ont véritablement lancé la machine BM.
Celtic Frost, orchestre absolument unique et original, sans doute trop élitiste pour le tout-venant, a donné (entre autres) naissance à To Mega Therion (1985), chef-d'oeuvre bizarre et occulte que la pochette de Giger enveloppe d'une aura trouble. Il ne s'agit certes pas encore véritablement de Black, au sens actuel du terme...
Contrairement aux trois premiers Bathory, le projet de feu Quorthon. J'ai déjà chroniqué l'album éponyme paru en 1984. Ces temps-ci, mon préféré serait plutôt le démentiel Under The Sign Of The Black Mark (1986). Rien que pour le glacial et atroce Call From The Grave. On a vraiment l'impression d'entendre les beuglements d'une malheureuse créature humaine enterrée vivante qui hurlerait son désespoir et sa terreur! Comme dans une célèbre séquence du génial Frayeurs de Lucio Fulci.
Avant Bathory, il me semble que la frontière entre thrash et Black Metal était assez ténue (tout simplement parce qu'elle n'avait pas encore été définie). En effet, le Show No Mercy de Slayer n'est pas fondamentalement éloigné de la thématique du BM.

Par la suite, j'ai écouté d'autres représentants de ce qui devint par la suite un genre à part entière... et pour le moins protéiforme, il faut bien le reconnaître...
Avant d'aller plus loin, je tiens à préciser immédiatement que je ne me considère ni comme un spécialiste, ni comme un inconditionnel de ce style. Dans les années 90, cette musique défraya surtout la chronique judiciaire en raison des débordements abjects de certains de ses tenants.
Oui, elle faisait plus parler d'elle par des faits divers glauques que par ses qualités intrinsèques. Entre 97 et 99, en gros, le BM était devenu un phénomène de société, certes moins important que le hair metal d'antan ou que le neo-metal de demain. Les albums étaient mieux distribués et se retrouvaient parfois placés bien en évidence au rayon metal de certaines grandes enseignes. La presse metal mettait les vedettes du genre en couverture. La télé diffusait régulièrement des reportages alarmistes sur le satanisme qui faisaient sempiternellement l'amalgame entre culte de Satan, violence et Black.
Les fans étaient évidemment sur la défensive. Ils déclaraient que le Black Metal était plus qu'une musique, qu'il s'agissait d'un véritable mode de vie, d'une philosophie. Justement, que dire de cet aspect du BM?
Si l'on met de côté certains aspects politiques plus que douteux, on peut noter la présence de vieux clichés littéraires très XIXème siècle, le satanisme (qui débouche parfois sur l'odinisme ou le paganisme au sens large), le culte de la nature, cette fascination pour les sombres forêts et les ténèbres, sans parler de l'hiver, des cimetières - "(Car le tombeau toujours comprendra le poëte)", Baudelaire, "Remords posthume" - et de la mort en général. Le fait que la plupart des groupes de Black soient originaires de Norvège ou de Suède (et aussi des pays de l'Est) n'est certainement pas innocent. Y aurait-il là un aspect culturel ou un quelconque atavisme? En tout cas, ce qui me semble évident, c'est que la musique n'est que l'un des éléments d'un ensemble plus vaste. Le folklore qui entoure le mouvement n'est justement pas un simple folklore. C'est sans doute la raison pour laquelle les néophytes qui tentent de s'initier au BM par le seul vecteur de la musique sont souvent rebutés. Car le Black est bien plus que de la musique...
Taedium vitae... le dégoût de la vie... voilà l'un des éléments à prendre en compte pour comprendre... L'affiliation à cette chapelle du metal est une réaction de désespoir... un cri lancé au reste du monde, peur et haine mélangées... Odi profanum vulgus (Je hais le profane), Horace, Odes. Les black metalleux aiment la singularité et cultivent la différence. Un certain état d'esprit est nécessaire pour pouvoir être conquis et pleinement touché. Il y a dans le Black Metal une aspiration à la grandeur, mais celle-ci est vouée à l'échec. Les enfants perdus du Nord et de Thulé sont condamnés à demeurer dans ce monde d'indicible noirceur, étouffés par son atmosphère putride. Cette recherche de sens ne débouchera sur rien de bon. Cette quête d'absolu s'achèvera de la seule manière possible. Lautréamont a bien perçu cela: "Moi, comme les chiens, j'éprouve le besoin de l'infini... Je ne puis, je ne puis contenter ce besoin! Je suis fils de l'homme et de la femme, d'après ce qu'on m'a dit. Ca m'étonne... je croyais être davantage!" Les Chants de Maldoror, I, 8. Cette prise de conscience soudaine n'annihilera pas ce sentiment d'être et de se complaire à la marge, cet amour de la solitude et cette volonté de rester entre initiés. On a d'ailleurs vu sur quoi pouvait déboucher le regroupement en petites communautés, en "cercles", au début des années 90, en Norvège...
Oui, le Black est plus que de la musique... L'imagination de l'auditeur est souvent sollicitée. Nombre d'albums estampillés BM sont caractérisés par un son abominable. Cette production calamiteuse empêche parfois l'auditeur non averti de distinguer les morceaux entre eux. Et les intégristes du genre de préciser que le Black n'étant pas vraiment du "rock", il faut l'écouter autrement, comme on écouterait de la musique classique, par exemple. Une initiation préalable serait même nécessaire... Toujours cette volonté de se distinguer du vulgum pecus...

Dans les années 90 et 2000, j'ai ouï un certain nombre de groupes censés représenter à un niveau ou à un autre cette musique. Cela s'est parfois effectué par l'intermédiaire de ces fameux samplers vendus avec les revues métalliques d'alors. Quelques noms découverts via d'aléatoires compils: Mayhem, Blut Aus Nord, Vintersorg, Catamenia, Gorgoroth, Bal Sagoth, Forgotten Tomb et quelques autres... Mais rares sont les gens à m'avoir donné l'envie d'aller plus loin dans l'exploration...
Début 97, je me souviens avoir acheté le Dusk And Her Embrace de Cradle Of Filth. Splendide pochette me rappelant celle du premier Black Sabbath. Mais je n'ai pas gardé ce disque. A part les instrumentaux, je n'ai pas particulièrement goûté cette atmosphère érotico-vampiro-guignolesque.
Un autre supposé chef-d'oeuvre du genre, le Anthems To The Welkin At Dusk des légendaires Emperor m'a laissé perplexe...
Le Black à claviers, que je serais perfidement tenté de qualifier de Black-FM, ou de Black light, ne me transporte pas vraiment, indigeste bouillie sonore, aux rythmes prétendument grandioses, se voulant entraînants mais ne menant nulle part, agrémentés de pénibles voix claires, faussement éthérées mais carrément niaises! Le surestimé Spiritual Black Dimensions de Dimmu Borgir est l'archétype de cette démarche prétentieuse, avec ses compositions informes et tarabiscotées (pochette très réussie au demeurant).
Dans le genre Black symphonique, ce groupe est cependant parvenu à trouver grâce à mes oreilles avec son impressionnant et étouffant Death Cult Armageddon. De splendides arrangements orchestraux permettent à l'auditeur d'échapper fugacement aux miasmes nauséabonds dégagés par la musique du groupe. Il y a même une reprise de Bathory à la fin. J'aime les reprises de ce "groupe". Durant les longues soirées d'hiver, il m'arrive de me passer le Tribute To Bathory intitulé In Conspiracy With Satan. Il est vrai que l'on y retrouve les brutes pestilentielles de Marduk. Des Orcs descendus sur notre malheureuse planète pour tout détruire. Des bourrins baignant dans une ultraviolence malsaine. Rien à voir avec certains intellos donnant dans le "symphonico-gonflant". Et ils sont aussi méprisés par les bien-pensants que Slayer dans les années 80! World Funeral est l'un des rares albums de 2003 dont j'ai gardé un souvenir assez vif.
Dans le Black violent, on peut aussi citer Immortal. Leur premier opus, influencé par Bathory, se laisse écouter. Il est même très certainement sous-estimé... Car ce Diabolical Fullmoon Mysticism contient des moments de pure majesté (cf. la dernière plage du CD).
Quant au mythique Battles In The North, il est assez fascinant. Certes, toutes les compos ont tendance à se se ressembler et ont en commun le fait de s'achever abruptement... sans la moindre logique (cela dit, c'est là tout le charme de ce Battles..., survolé par une batterie démente et dévastatrice, et c'est aussi ce qui lui donne ce côté apocalyptique si particulier). Le plus récent Sons Of Northern Darkness convaincra davantage les néophytes, les influences heavy "classiques" de ses géniteurs étant mises en avant et permettant à l'ensemble d'être plus accessible... Ce Sons... ( littéralement transcendé par ce Horgh et sa batterie nucléaire!) n'en est pas moins l'un des rares vrais classiques du metal récent.

"Comme d'autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l'effroi."
Baudelaire, "Le Revenant", Spleen et Idéal, LXIII.

J'ai tenté de pointer du doigt l'une des principales faiblesses du Black, c'est-à-dire le contraste existant entre des ambitions élevées - mettre en musique l'indicible, exprimer des sentiments exacerbés (haine, frustration) - et le résultat final - souvent désastreux techniquement et réalisé avec peu de moyens.
Seul un génie pourrait parvenir à concilier ces deux éléments. Et il aurait de surcroît du mal à ne pas y laisser de plumes... C'est ici que surgit le peu recommandable Varg Vikernes... Je ne traiterai pas des ignominies perpétrées par celui-ci... Là-dessus tout a déjà été dit et écrit, le plus souvent avec la volonté de donner dans le sensationnalisme le plus vif. Sur son site internet, on peut trouver des photos de Varg enfant et j'éprouve un sentiment curieux lorsque je les mets en relation avec l'oeuvre de Burzum. Que l'esprit dérangé qui a enregistré certains des morceaux les plus dérangeants de l'histoire, non seulement du Black Metal, mais aussi du rock en général, ait pu être ce gamin d'apparence pure et fragile est stupéfiant... Car je pense que l'oeuvre de Burzum (nom de son "projet") dépasse amplement le cadre du BM. Tout comme le Black Sabbath originel est bien plus qu'un groupe de heavy metal... Tout comme le talent de Led Zeppelin va bien au-delà du hard rock lambda... Comment ce jeune Norvégien (né à Bergen, en 1973), solitaire et sensible, grand lecteur, cultivé et intelligent a-t-il pu devenir un adulte aussi torturé et créer une musique aussi hantée et glaçante? La musique de Burzum n'a rien de commun avec celle de Marduk ou Immortal. Pas de rythmiques supersoniques et d'agression sonore gratuite. On sent plutôt la volonté de créer un climat d'angoisse véritable, d'enregistrer la terreur et la désespérance dans ce qu'elles ont d'ultime. Si je devais chercher des équivalences dans d'autres domaines artistiques, je citerais Lovecraft dans le domaine de la littérature... Mais l'oeuvre à laquelle je pense immédiatement lorsque j'écoute les hurlements déchirants de Varg est le célèbre tableau de son compatriote Edvard Munch, Le Cri. La musique de Vikernes est l'exact pendant sonore de cette terrible création visuelle. De la bouche de l'étrange personnage de Munch sort la voix du maudit Count Grishnackh!
Un lancinant cri de terreur distillant une angoisse tétanisante, voilà ce qu'évoque cette Oeuvre. Effroi, peur du monde extérieur, angoisse du néant. Il est difficile d'oublier ces beuglements... Tout cela concourt à la création d'une atmosphère glauque et ténébreuse, d'une ambiance délétère dont l'auditeur ne se remet que difficilement.
Une fois, le CD arrêté, l'auditeur a envie d'air pur et de soleil et s'empresse d'aller ouvrir toutes grandes ses fenêtres, pour respirer un bon coup... ou pour se jeter dans le vide...
Le sinistre Det Som Engang Var ( la chanson éponyme qui figure sur Huis Lyset Tar Oss est un roman à elle seule) mérite d'être écouté, même par les contempteurs du Black. Cette pochette terrifiante dissimule l'un des grands albums des années 90. Contrairement à des groupes comme Marduk ou Immortal, la musique est réellement variée. On n'a pas l'impression d'entendre en permanence la même déflagration. Le Count sait créer une véritable ambiance, ce qui n'est pas fréquent dans le genre, même s'il paraît que la suggestion de climats morbides est l'une des caractéristiques du Black Metal. En 92, Varg n'avait que19 ans! Cette musique n'a pourtant rien de juvénile. Key To The Gate, heavy metal écorché et Snu Mikrokosmos Tegn sont les compos les plus violentes. Snu Mikrokosmos Tegn est la plus véloce, la plus agressive. Varg pousse des hurlements de zombie lobotomisé. Le riff de guitare est paradoxalement entraînant et sonne un peu comme une version accélérée du célèbre morceau Black Sabbath. La fin est très prenante, atmosphère fétide, sépulcrale et choeurs funèbres. Il est intéressant de remarquer que ces deux chansons sont respectivement placées en deuxième et septième position d'un CD comprenant 8 titres. Les morceaux d'ouverture et de conclusion sont des instrumentaux, le premier contribuant à installer une atmosphère triste et résignée et Svarte Troner en rajoutant dans le malsain avec ses bruitages inquiétants. Seuls les instrumentaux parsemant les albums de Black Sabbath me touchent autant, dans le cadre du metal, évidemment. Un autre instrumental, Han Som Reiste, simple et prenant, est judicieusement placé au milieu de l'oeuvre et installe un climat de beauté pure et sereine, à mille lieues du reste...
La comparaison avec le Sab ne s'arrête pas là. Les autres plages du disque, en particulier l'instrumental Naar Himmelen Klarner, et le culte Lost Wisdom renouent avec la magie et le côté artisanal du Sab vintage. Naar... repose sur un riff sabbathien distordu et inquiétant. Il est plus fidèle à l'esprit du Sabbath Noir qu'un album entier de Cathedral! Sur Lost Wisdom, à l'intro très sabbathienne encore, Varg hurle sa détresse et lutte contre des riffs prenants qu'on croirait joués par Tony Iommi. Ma compo préférée se trouve être la troisième: En Ring Til Aa Herske. Choeurs maladifs, riffs sommaires, hurlements de damnés, solos façon Iommi, désespoir indescriptible... La progression de ce titre évoque un séjour dans les donjons de l'Inquisition espagnole ou les étapes d'un épuisant chemin de croix. Les guitares, poisseuses et inextricables, forment un véritable et inexorable enchevêtrement. L'auditeur est comme prisonnier de la maléfique construction figurant sur la pochette. Hélas pour lui, une fois entré dans cet antre, on ne peut plus en sortir, en tout cas pas intact.
Je vous aurai prévenu. Il est difficile de se remettre de l'écoute d'une telle oeuvre. Le Black Metal a effectivement donné naissance à quelques chefs-d'oeuvre. Et rien que pour cette poignée de noirs diamants, il mérite considération et respect.

The Kings At Hold
On Their Thrones
Immortal
And Invincibles...
The Might Lives On


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10 Déc 2006 0:52
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