Face à l’impatience suicidaire des fans de Guns N' Roses pour un éventuel nouvel album (on y croit encore, nous ne sommes qu’en 1995), l’album de Slash arrive à point nommé.
Mieux, il fait office de bombe à sa sortie puisqu’on y retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès des Guns N’ Roses : même producteur (Mike Clink), mêmes musiciens (Gilby Clarke, Matt Sorum, Dizzy Reed et bien sur Slash) et un excellent chanteur, pas très éloigné d’Axl Rose, avec une voix moins stridente et McCaffertienne peut être (Eric Dover). Et comme si cela ne suffisait pas à notre bonheur, c’est l’esprit d’Appetite For Destruction qui fait son grand retour.

Les fameuses trouvailles de Slash à la guitare sont également de la fête comme l’intro en slide de Beggars & Hangers-On et le solo d’intro sur Lower, avec le même effet utilisé qu’Anything Goes d’Appetite For Destruction. Un seul hic dans tout ça : Slash n’est pas un compositeur de génie, et sans Axl et Izzy Stradlin’ pour assurer derrière, ça laisse un vide.

Il n’est pas étonnant qu’Axl n’ait pas voulu des compos de Slash pour le prochain album des Guns, pas assez travaillées à son goût. La spontanéité de Slash tranche avec le perfectionnisme maladif du chanteur, on ne retrouve pas l'ambition démesurée des Use Your Illusion. Comme le disait Slash à l'époque dans ses interviews : "Enregistrer un disque avec les Guns, c'est 2 ans de boulot, avec Snakepit, 2 semaines !".

On sent que toute cette équipe s’est éclatée à faire ce disque comme en témoigne les intros de batterie sur lesquelles Matt Sorum se lâche complètement (Soma City Ward, Dime Store Rock, Be The Ball) et aussi les fins des morceaux, parfois très « jam » : le final funky de Good To Be Alive, le final bluesy sur What Do You Want To Be, les ralentissements opérés sur Dime Store Rock et Jizza Da Pit, très lourds alors que ces deux morceaux sont très rapides (peut-être l’influence de Mike Inez d’Alice In Chains à la basse, qui sait ?).

Les chansons s’enchaînent, tout aussi rock n’ roll les unes que les autres (Dime Store Rock, Doin’ Fine, Soma City Ward) et c’est tout juste si on a le temps de souffler. L’impression aussi que les compos ont été écrites à la va-vite domine, avec des intros qui se ressemblent (What Do You Want To Be, Monkey Chow, I Hate Everybody (But You)) et des refrains pas tip top (Good To Be Alive, Monkey Chow, Beggars & Hangers-On).
Comme Axl, Eric Dover sait moduler et sortir la voix grave... sur Be The Ball, bien heavy, on croirait presque que c'est Slash qui chant (enfin j'ai toujours eu cette impression).

Beggars & Hangers-On et Back And Forth sont les titres qui se rapprocheraient les plus d’une ballade ; le bluesy acoustique Neither Can I et les envoûtants Lower et Take It Away, le genre de morceaux écrits sous acide (tiens, on n’entend plus les fameux « ssssssssssss » qu’Axl faisait, comme s'il se prenait un rail de coke), tout cela aère un peu ce déluge non-stop de riffs rock n' roses !

It’s Five O’ Clock Somewhere avec le recul n’est pas l'album ultime, mais il avait permis à l’époque de rassasier les fans pour un bon moment et c’était déjà beaucoup ! C’est le meilleur album que Slash ait fait en dehors des Guns.

Note : 4/5

Titres préférés :
What Do You Want To Be
Be The Ball
Lower

je préfère le second album, le chanteur envoi du bois comme pas possible !!

j'ai acheté ce disque à sa sortie, d'ailleurs j'ai encore la casquette offerte pour l'achat du disque, elle a bien servi au graspop cette année!! par contre le disque ne m'a jamais emballé, on sent le disque sorti pour tenter de sauver les meubles commercialement en rasion de l'absence des Guns, j'ai toujours pris ce disque comme d'honnetes faces B des Guns sans le genie, je prefere largement ce que Slash a fait apres, avec Velvet revolver notamment
2/5

C'était censé devenir le nouvel album des Guns, donc parler de faces B, c'est un peu sévère
Après, c'est clair qu'il n'y a pas l'ambition Rose-Stradlin, la diversité "on passe d'une ballade avec orchestre à du hard bourrin, du blues-rock stonien...", mais si on le prend comme tel, sans le comparer aux Guns, j'avais pris ma claque. J'ai toujours trouvé Eric Dover excellent !
J'aime bien Ain't life grand et Velvet Revolver, mais moins que celui là.

Faudrait que je le ressorte, mais c’est vrai qu’on en attendais tant que j’avais été pas mal déçu, à l’époque, enfin ça fait quelques années déjà peut être qu’il a bien vieilli, je le réécouterais à l’occasion

Sympa cet album, aucune prétention, peu ambitieux, le contre coup aux Use quoi. J'ai pas suivi ensuite. Je me souviens avoir apprécié certains titres.

Je trouve que cet excellent disque vieillit bien, et je le réécoute toujours avec joie. Le chanteur est vraiment bon, et les compos donnent bien envie de taper du pied.
Il faudrait que je me repasse le 2nd, que j'ai acheté et assez peu écouté.

J'ai jamais été fan de Appetite for destruction mais c'est un chef d'oeuvre comparé à ce machin. Tu m'étonnes que Axl en ait pas voulu.
C'est nul. Pas une mélodie, des riffs au kilomètre dont tout le monde se fout, ça braille et ça défouraille pour aller droit dans le mur.
Me suis encore fait mettre en l'achetant çuila.

Marrant, mais moi je l'aime bien cet album. Il est peut être un peu long mais ouais ça envoie et je trouve ça réussit. Franchement Be The Ball m'a toujours fait un petit effet.

Et Eric Dover s'en sort bien franchement avec sa voix qui sent bon le whisky. J'avais été surpris de le voir gratteux chez Alice Cooper par la suite.