Avec l’album Brave New World et la tournée mémorable qui a suivie, Iron Maiden a réussi à reprendre sa place parmi les leaders de la scène métal mondiale. Les années 2001 et 2002 seront donc très calmes pour le groupe, la tournée s’est fini à Rio en Janvier 2001, on ne retrouvera le groupe qu’en mars 2002, en effet Maiden sort son nouvel album live qui est justement ce concert mémorable de Rio, ce live, le 4ème du groupe, a été diversement accueilli, il n’a pas le niveau du Live after Death, mais c’est un très bon instantané de ce qu’a été la tournée Brave New World, le cd live est d’ailleurs plus réussi que le dvd, un poil décevant surtout au niveau des bonus. C’est aussi en mars 2002 que Maiden donne ses seuls concerts de l’année, en effet le groupe apprenant la maladie de son ancien batteur, Clive Burr a la slérose en plaque, décide de donner trois concerts à Londres à Briton Academy les 19,20 et 21 mars, le groupe reversant tout les bénéfices à Burr ainsi que ceux du single sorti à l’occasion de la sortie du live, jolie initiative cela dit en passant. Mais le groupe ne s’oublie pas, un superbe coffret au contenu a moitié intéressant sort en novembre, le Eddie’s archive, ça nous fait un joli verre à vodka en tout cas.
Le groupe retrouve donc quand même les studios avec son producteur désormais attitré, Kevin Shirley, pour cet album le groupe enregistre à Londres cette fois, les enregistrements ont lieu de janvier à mars 2003, pendant que Shirley finit le mixage de l’album, le groupe monte une tournée surprise, en effer une compilation était sortie, ben oui il n’y a pas de petits profits, un peu plus tôt en même temps que le coffret Eddie’s archive. Celle-ci va servir de prétexte pour une tournée best of à la Ed Hundtour en attendant la sortie du nouvel album, celle-ci a lieu de Mai à Août 2003 et est un joli succès, même si le groupe avec ce genre de tournée prend le risque d’être vu comme un groupe se contentant de tourner en reprenant ses vieux succès pour l’argent.
L’album sort enfin le 9 septembre 2003, précédé par un single, Wildest dreams, joué sur la tournée d’été, Maiden a su faire parfaitement monter la sauce, jouant sur la curiosité des fans, Burce incitait à télécharger le morceau pendant les concerts, belle astuce marketing qui a fonctionné plein pot, l’effet de reformation ne jouant plus cette fois ci.
Malgré tout ça, cet album est l’un des plus controversés du groupe, la pochette déjà, a fait mal avant même la sortie du disque, mais nous y reviendrons, de plus le groupe est critiqué par les mêmes qui critiquaient déjà Brave New World, on reproche au groupe de jouer et sur ses acquis et en gros de ne plus guère se renouveler, nous verrons au fil des titres que cette critique est assez injuste, certes ce Dance of death n’est toujours pas l’album absolu, fantasmé par certains mais il n’a pas à rougir devant les classiques du groupe.
Car ce disque mérite une écoute attentive, en laissant de côté toute les polémiques, car il contient quelques petites surprises, si si c’est possible. On notera que point de vue partage des compositions, il y a très peu des compositions en solo, une seule pour Steve Harris, et surtout on a l’impression qu’il n’y a plus tellement de clans au sein du groupe.
L’album commence de manière très classique avec Willdest dreams, c’est le single typique de Maiden, dans la lignée de The Wicker man, de Man on the edge et tant d’autres, rien de bien original certes mais c’est très efficace et taillé pour le live.
Rainmaker enchaîne et se situe dans la même tendance que wildest dreams, c’est un morceau rapide, du en partie à Dave Murray dont la patte est reconnaissable, c’est le deuxième single après wildest dreams et c’est un excellent morceau très classique certes mais typique du style Maiden, avec de bons solo et un refrain très accrocheur.
No more lies est le seul titre écrit en solo par Steve Harris, c’est un titre dans la mouvance de nombre de titres du père Harris, le début peut rappeler The clansman par ses intonations celtiques, le morceau est quand même plus faible que Clansman, faute à un refrain un peu trop présent, trop pensé en vue de la scène sans doute, mais une fois ce défaut assimilé, on a un bon titre épique avec un Dickinson remarquable, on notera surtout les soli des trois gratteux, vraiment très bien foutus. Le titre parle d’un thème récurrent chez Steve Harris, l’approche de la mort et les conséquences des actes commis pendant sa vie.
Montségur est un titre assez accrocheur, très heavy, Mac Brain se met bien en évidence, Dickinson s’y montre particulièrement incisif, le morceau peut rappeler le meilleur de Piece of mind, un morceau très sombre légèrement gâché par la deuxième partie du refrain assez ratée, le morceau parle d’histoire, de la répression des Cathares par l’église catholique au 13ème siècle lors du siège de Montségur. C’est quand même un bon morceau de plus malgré son petit défaut.
Avec le morceau Dance of death, on tient le premier grand titre de l’album, on le doit a Steve Harris et à Janick Gers, ce dernier prouve une fois plus que derrière ses airs de danseuse il est un très grand compositeur. Le morceau rentre dans la grande tradition épique de Maiden mais il ne sonne pas déjà vu, on notera surtout la partie instrumentale endiablée absolument superbe.
Après ce titre, le rythme retombe un peu, Gates of tomorrow est assez faible, on n’en retient pas grand-chose, le refrain peut être à la rigueur, on a l’impression d’une face B écrite et enregistrée vite fait pour compléter le disque.
New frontier est à ranger dans la même catégorie, mais elle a une particularité qui permettera d’être indulgent, en effet c’est le 1er titre co-écrit par Nicko Mac Brain en 20 ans dans Maiden, et pour une première le résultat est sympa sans être transcendant, le morceau a de très bons soli et Dickinson sauve le titre en partie, il n’y a guère que les paroles qui soient moyennes. On espère que le père Mac Brain continuera à écrire, il se démerde pas mal.
Le niveau remonte d’un cran avec Paschendale et la fin de l’album. Paschendale est un très grand titre de maiden, l’un des meilleurs de leur carrière osons le dire, le titre parle de la 1ère guerre mondiale et de la bataille de Paschendale en Belgique durant laquelle 500.000 soldats périrent entre Juillet et Novembre 1917 pour un gain dérisoire, ce titre est un voyage dans les conditions de vie de simples soldats de toute nationalité confondues. C’est assurément un futur classique du groupe par son côté épique et sa force émotionnelle.
Face in the sand amène de la nouveauté pour Maiden, Nicko y utilise une double pédale pour la première fois, et oui il y a des surprises sur cet album et ça n’est pas fini. C’est un morceau magnifique qui aurait mérité d’être joué live, Dickinson y réalise des prouesses vocales rendant à merveille le côté épique du titre après une longue intro musicale magnifique, un grand titre peut être passé un poil inaperçu, il mérite le détour en tout état de cause.
Age of innocence commence très doucement avant de s’énerver un peu, c’est un morceau assez nostalgique de par ses vocaux, musicalement c’est encore du Maiden classique c’est vrai mais c’est bien ce qu’on attend d’eux et ils le font très bien.
L’album se termine avec le troisième grand titre de ce Dance of death, Journeyman est encore une surprise, c’est le premier morceau entièrement acoustique du groupe et pour une première c’est une réelle réussite, la mélodie est magnifique et le titre n’est jamais racolleur, de plus Maiden dans un style qui ne lui est pas familier du tout imprime sa marque, un réel chef d’œuvre qui colle le frisson à chaque écoute et une fin d’album géniale.
Ce Dance of death est donc un très bon album de Maiden, certes un poil en deçà de Brave New World, faute à une ou deux faiblesses et certains titres un peu prévisibles malgré leurs qualités, il n’en reste pas moins que Maiden sait évoluer, l’album a son lot de surprises et il ne faut pas oublier qu’il semble avoir été composé relativement rapidement.
Iron Maiden continue sa route pour le plaisir de ses fans, c’est bien le principal, certains n’aimeront pas et verront comme de l’immobilisme, j’estime que le groupe est loin de l’être et si vous n’aimez pas libre à vous d’écouter Powerslave en boucle,

, et de toute façon ces critiques sont récurrentes depuis 15 ans, ça n’a pas empêché Maiden de continuer et j’ai tendance à croire qu’il va encore continuer longtemps.
P.S.
Au fait la pochette est très moche, mais David Patchett (Cathedral) n’est pas responsable, il n’a dessiné que Eddy et les moines en arrière plan, les personnages atroces sont une idée de Sanctuary et de son boss, ils sont mal faits, regardez de plus près vous verrez et gâchent le dessin, du coup Patchett a interdit que son nom figure dans le livret et on le comprend, par contre le livret est très réussi, les photos sont vraiment très bien faite
