Allez un dossier sensible que ce disque, j’avoue avoir hésiter à me lancer dedans, mais en même temps ça me fait replonger quelques années en arrière et ce n’est pas désagréable ma foi. Car ce disque fait partie d’une époque en partie révolue, Fireworks représente l’apogée d’une mode dans les médias métal et en même temps marque le début de la fin si on peux dire car Angra s’est coupé en deux peu après et que tout cette vague true métal n’a jamais été aussi forte qu’à cette époque.
Je me souviens très bien de la sortie de ce disque, Holy Land était encore très frais dans les têtes de tout le monde, la tournée avait été superbe, je les ai vu à Lille fin 1996 et au Bataclan de Paris en 1997, Angra était alors avec Maiden le groupe que j’écoutais le plus, j’étais même au fan club français, j’ai encore les fanzines d’ailleurs. Le successeur de Holy Land a été assez vite annoncé, on a pu patienter avec des EP, dont le bon Holy Live et le single Freedom Call, une autre bonne sortie, le label avait bien compris les bénéfices à tirer du groupe mais je m’en foutais, ce n’était pas du foutage de gueule ces disques.
Le groupe a su ensuite faire monter la pression doucement, les magazines y participaient bien d’ailleurs, il y a eu ce single d’abord bien avant, Lisbon, avec sa superbe pochette et ce superbe picture disque dédicacé, j’ai foncé dessus logiquement malgré son faible intérêt, un seul titre nouveau, ça faisait léger mais deux mois avant l’album j’allais pas chipoter et sur le coup j’ai bien aimé ce morceau, plus lent, assez commercial, mais il m’a vite lassé j’y reviendrais.
L’album a fini par arriver début septembre, l’attente fut longue, pas encore de MP3, de promos piratés, fallait attendre avec les chroniques des magazines et c’était tout.
Je me souviens avoir couru à mon magasin de disque pour l’acheter et d’ailleurs je n’étais pas le seul, ce disque était tellement attendu qu’on était nombreux sur le coup.
La première écoute, comme nombre des suivantes, fut très positive, j’attendais tellement cet album qu’il ne pouvait être que bon et parfait et je ne cherchais que des points positifs sans me préoccuper de défauts éventuels.
Ce n’est qu’au fur et à mesure du temps que j’ai cherché à mieux cerner ce disque loin des effets de mode et d’annonce, je dois dire aussi que l’attitude de Matos m’énervait de plus en plus, l’homme avait pris le melon, se voyait Maiden à la place de Maiden et le Zénith de début 1999 n’avait pas arrangé les choses. J’ai vu cet album sous un autre jour petit à petit, le comparant à Holy Land d’abord et ça a fait mal, Fireworks manque cruellement d’unité à côté, on devine bien les problèmes du groupe qui le conduiront à se couper en deux peu après.
J’ai finis par complètement rejeter ce disque peu après, l’excès inverse quoi, mais même si je m’amuse à le traiter et à le mettre dernier dans mon top Angra je sais bien que ce disque n’a pas que des défauts et qu’il serait bien stupide de le condamner sans le réécouter tranquillement.
Je me rends compte là que Fireworks commence assez bien, Wings of reality n’a rien de génial même elle ouvre bien le disque et est sans doute la plus proche de l’esprit Holy Land, sa place en premier ne dois sans doute rien au hasard.
C’est peut être le chant de Matos qui me gène le plus sur ce disque, je le trouve plus forcé, limite chiant parfois, sur Metal Icarus par exemple, c’est un peu too much malgré les qualités du titre, musicalement c’est un des top du disque.
Il y a donc aussi Lisbon le titre le plus atypique de l’album avec ses claviers un peu décalés, le titre est mignon mais donne l’impression d’avoir été composé de manière forcée pour le single, en tout cas, elle casse le rythme de l’album.
Petrified eyes m’a toujours posé problème même au début de l’écoute, trop technique pour moi, sans trop de feeling, je ne vois pas Angra comme ça, ce n’est qu’avec Temple of shadows bien plus tard que le groupe et donc ses deux guitaristes a réussi à me convaincre dans ce genre là.
En fait je trouve le disque plus faible à partir de Paradise, ce titre là passe pas mal, peut être un poil long mais l’ambiance du titre est sympa même si il ne colle guère au reste des morceaux.
Donc Mystery Machine suit, je crois me souvenir qu’ils l’avaient joué à Canal à Nulle part ailleurs celle là et avec le temps je n’y retrouve rien, le titre tourne en rond sans décoller, une face B moyenne pour moi.
Fireworks me pose plus de soucis, le titre est pas mal même il manque quelque chose comme si le groupe avait voulu appliqué une recette mais en oubliant le principal, j’ai l’impression d’être face à une chute de Holy Land malgré un refrain superbe, ça reste quand même un bon titre soyons honnêtes surtout par rapport à la fin de l’album.
Car la fin est poussive au possible, Extreme dream est trop heavy, manque de musicalité, le chant est moyen, un titre indigne de Angra qu’on zappe assez vite. Ensuite on a le bien mou Gentle change, Angra a voulu tenter la ballade un peu brésilienne, il en reste un titre assez baveux, une sorte de pop indigeste au refrain assez atroce, à oublier très vite. On finit, du moins mon édition, avec Speed, ben un titre de speed heavy comme son nom l’indique, mais sans grande inspiration comme si le groupe voulait montrer qu’il pouvait lui aussi faire des titres comme ça en cette période true métal à l’extrême, et bien je peux dire que même si il y a de bonne parties de gratte, ça ne lui colle pas du tout.
Il existe un bonus sur ce disque sorti en single, Rainy nights, mais qui est dans la ligné chiante du disque

Donc il reste quoi de ce Fireworks 8 ans après, 5 bons titres allez, qui valent la peine de l’écoute, j’ai sûrement trop enfoncé ce disque je le reconnais mais la déception de l’après Holy Land n’a pas aidé et la qualité de Rebirth deux ans après m’a convaincu que ce disque était une erreur de parcours, je le réhabilite en partie, allez 3/5, et ce fut une bonne époque quand même tout ça !

Bon j'ai fait long, mais il le falait !!