Le voilà l'album qui était censé révolutionner la planète metal. Le premier album d'Ark avait apporté beaucoup de fraîcheur à une scène metal encombrée de productions stéréotypées ! Inutile de dire que ce deuxième volet était attendu comme le messie. Alors, Burn The Sun tient-il toutes ses promesses ?

Tout dépend de quel point de vue on se place. C'est sûr que l'amateur de heavy speed va s'empresser de crier au génie puisque Burn The Sun est beaucoup plus inventif que la majorité des groupes qu'il écoute. Pour le fan de prog, Burn The Sun ne sera qu'un feu de paille ; les sonorités commerciales de ce deuxième album ne l'emballeront pas outre mesure. Alors que le premier s'étirait volontiers dans de longues parties instrumentales, Burn The Sun se concentre davantage sur un aspect "chansons" avec des refrains aisément mémorisables.

Bénéficiant d'une production nickel à l'inverse du premier album qui n'était en fait qu'une démo, Ark a toutes les cartes en main pour s'imposer comme la nouvelle référence du metal prog. Bien soutenu en France par NTS et toute la presse entièrement acquise à sa cause, Burn The Sun rencontrera un joli succès (idem pour les concerts français). La simplification des morceaux ne se fait pourtant pas à leur avantage.

Certains titres en deviennent presque communs comme Burn The Sun qui fait un peu penser à du Dream Theater au niveau des guitares, Feed The Fire (et ses paroles un brin ridicules) et Noose. De belles mélodies sur les refrains mais rien d'exceptionnel ou de particulièrement original, on reste dans du metal prog classique.

Techniquement, pas de problème, ça joue ! Ce sont les mêmes musiciens que ceux qui accompagnaient Yngwie Malmsteen en tournée (mais ils se sont tous fait virés à cause d'une embrouille avec Jorn Lande). Le batteur John Macaluso est remarquable de fluidité, Jorn Lande en fait des tonnes et n'hésite pas à nous montrer à quel point il a une belle voix.
D'ailleurs, il en fait un peu trop et certains de ses hurlements sont difficilement supportables. Il n'est plus autant dans le trip David Coverdale que sur 1er album d'Ark. Bien que Jorn Lande soit plus technique, il est encore loin d'atteindre la classe de son maître spirituel, lequel dégage bien plus d'émotions à mon avis, sans forcer.

Quant à Tore Ostby, certaines de ses rythmiques heavy sont assez faibles, il n'a pas vraiment la "science" du riff. Il n'est également pas un technicien aussi remarquable qu'il en a l'air.
Et les claviers n'occupent pas vraiment un rôle prédominant ici, comme c'est souvent le cas dans le metal prog. Ils sont en retrait, pas de solos clichesques ce qui est plutôt appréciable. Ils sont utilisés à bon escient comme sur la belle ballade Missing You qui vaut surtout pour ses solos de guitare aériens. Mais les nappes de claviers, surtout présentes pendant les refrains, contribuent à renforcer les sonorités "grand public" de ce disque.

C'est surtout le groove latin et des trouvailles intéressantes qui permettent de distinguer Burn The Sun de la masse. Le chant à la Björk sur Absolute Zero est un des moments forts du disque, accompagné d'une batterie millimétrique façon "jungle", d'une basse lancinante (écoutez moi cette intro), on avait tout pour tenir une bombe ! Dommage que le refrain retombe dans ces travers convenus.

Idem pour Just A Little et ses guitares flamenco, c'était bien trouvé mais ça n'égale pas The Huntchback Of Notre Dame de l'album précédent, nettement plus intéressant que ce Burn The Sun qui n'échappe pas à un formatage type "metal prog" calibré pour plaire. Sa principale qualité est la technicité toujours au service des morceaux, avec des mélodies entêtantes (Waking Hour, Resurrection). Au final, il y aura eu beaucoup de bruit pour... un simple bon album, rien de plus.

Note : 3/5

4/5, bien sûr. Parce que 3/5, sur 20, ça fait 12. Et que 16/20 me semble quand même nettement plus raisonnable... Cela dit, oui, il est moins aventureux qu'Ark... même si sonner comme DREAM THEATER, selon moi, c'est plutôt une qualité.

Et surtout j'ai du mal à voir le lien avec Dream Theater. Bon après si la comparaison s'arrête aux guitares du morceau éponyme ça va.

Par contre, je ne vois pas en quoi cet album est formaté "metal prog". Il n'y a pas de démonstrations techniques (tu l'as dit) et le tout est très axé chanson (tu l'as dit aussi).

Alors oui ARK a simplifié sa musique ou plutôt la construction de ces titres (sa musique n'en est pas moins riche et inventive), mais le génie du groupe est toujours là avec une voix envoutante (très décrié en tout cas ce Jorn), une guitare légère, quasi aérienne (là aussi tu n'as pas tort quand tu dis que Ostby n'a pas la science du riff... et pour cause il n'y a que peut de riffs métalliques en tant que tel), une batterie technique mais qui paradoxalement coule toute seule, une basse vrombissante et ronde et des nappes de claviers envoutantes. Le tout est servi par une production irréprochable. Et ces éléments servent des compositions de haute volée aidées par des arrangements fins et astucieux (je pense aux parties de basse et clavier).

Finalement on est d'accord sur les éléments constitutifs de la musique de ce Burn The Sun, sauf qu'on n'arrive pas aux mêmes conclusions...

Bon, j'ai juste dit en effet que le morceau Burn The Sun me faisait un peu, oui juste un peu penser à Dream Theater, vraiment ce mot Dream Theater est maudit, il retient l'attention à lui tout seul, c'est fou

Metal-prog ne rime pas forcément avec démonstration pour moi, Threshold a un style assez simple par exemple.
Alors ok, Ark garde sa personnalité sur Burn The Sun (ce qui ne signifie pas que l'album soit original.... Iron Fire aussi a sa propre personnalité, ça n'en fait pas un groupe original ) et ne ressemble à aucun autre groupe, pas de problème.
Quand je parle de formatage metal prog, c'est parce que la créativité y est réduite et la façon dont est conçue le disque me semble tout droit dirigé pour les fans du genre. "Fans de metal prog, écoutez ce disque, ça va être la révélation de l'année". La vaste campagne de pub qui a suivi la sortie du disque ne sont pas là pour me contredire.

Le genre de disque qui ne peut que plaire à ce public, la prise de risque est donc minime et l'originalité pas si grande qu'on a bien voulu le dire Les seuls déçus ont du être ceux qui vénéraient la liberté du 1er album.
Bref, j'aurais bien aimer l'adorer ce disque, j'y ai cru au début, mais non....

Une phrase qui résume parfaitement ce que je pensais de tout ce matraquage fait autour du disque, qu'on présentait presque comme composé par des extra-terrestres ...

La publicité à outrance peut dans ce cas faire très mal car je suis sûr que j'aurais apprécié autrement ce disque si on n'avait pas fait tout ce foin autour à l'époque. Au bout du compte, j'en finissais à ne pas le trouver bien folichon malgré ses qualités évidentes.

Maintenant, avec le recul, c'est un album que je me réécouterai volontiers, débarassé de tout ce buz parasitaire qui avait réussi à ternir mon plaisir

Je vois ce que tu veux dire. Le groupe s'est enfermé dans le carcan de structures plus conventionnelles que sur le premier album. Mais du coup il s'adresse à d'autres personnes que les amateurs de prog (parce qu'il est plus accessible).

Si on reprend ton raisonnement de prise de risque, alors si, cet album est aventureux. On ne les attendait pas vraiment sur ce terrain.

Après, je vois bien que ce qui te gêne c'est ces structures de composition. Mais il n'en reste pas moins que Burn The Sun, même plus conventionnel, reste un OVNI sur la planète metal.

Tiens j'ai voté 3/5 avant même de voir la chronique et les commentaire et je pensais être la notre la plus basse... bah finalement je suis pas le seul a penser qe BTS est juste un album sympatoche et rien de plus.

Pour lui coller à 3/5 faut réellement faire abstraction de la masse grouillante des trucs moyens qui pollue le Prog-Metal; et ne juger cet album que pour le plaisir que l'on ressent (ou pas) à son écoute (ce que je fais presque toujours d'ailleurs )... Sinon, ma foi, je ne pige pas.

3/5 = bon album, ce n'est pas une mauvaise note pour moi.
Y'a certains albums que j'adore, mais auxquels je ne peux pas coller plus de 3/5 car, si on reste objectif, ce n'est pas toujours top top !
Bref, si je trouve un album bon mais pas top, je colle pas 16/20 mais plutôt 13, chacun son truc (je ne te reproche pas de faire l'inverse )

Je me base sur cette note surtout comparé à toutes les chroniques élogieuses qui étaient parues à l'époque. Mais sinon ça reste clairement bien au-dessus de tous les groupes clônes de Dream Theater.

Je note simplement que quelques années plus tard avec le recul, l'album fait moins l'unanimité qu'à l'époque de sa sortie, puisque la plupart ont voté 3/5 aussi
Bon on est que 5... non 6 maintenant à avoir voté, mais quand même, je m'attendais à des 5/5 en pagaille. 5 votes pour 3/5, ça prouve que je suis pas tant à la rue que ça sur ce coup là.

Moi, j'aime bien Fishbowlman car il exprime à l'avance ce que j'ai envie de dire :P

Par contre, ça m'oblige à fermer ma gueule: je ne vais donc vraisemblablement l'aimer qu'en période de flemme

Cet album est assez sympathique mais je n'y entends pas des sommets d'originalité et des tsunamis d'expérimentation. En réduisant le format des titres, Ark a montré qu'il pouvait être un peu différent sans pour autant débiter des titres à rallonge.
Quant au prog dans cet album, je le cherche.

J'avoue que j'ai voté sur des souvenirs, sans l'avoir ré-écouter. Je vais tâcher de le faire, pour voir si le temps n'a effectivement pas fait son ouvrage.

On ne va pas commencer à chercher une définition exacte de ce qu'est le progressif sinon on n'a pas fini. Tout le monde s'est déjà cassé les dents à ce jeu là

@ Thrasheux : Je vais aller faire un tour sur ton site tiens, je pensais pas avoir un fan ici

J'ai voté 4/5. Si effectivement, l'album ne propose en rien les cîmes créatives annoncées un peu partout à l'époque (que n'atteignaient pas non plus le précédent, d'ailleurs) et se recentre plutôt sur un format chanson avec couplets et refrains, structures plus basiques, il est pour moi tout à fait réussi dans genre abordé.
Je comprends que cela fasse grincer les progueux des dents - les pauvres ne s'en sont toujours pas remis. Je suis pour ma part très heureux de trouver dans cette galette de vrais passages aisément mémorisable. Ce que Ark perd en goût pour l'aventure musicale, il le gagne en efficacité. C'est pas plus mal, finalement. (Pas "plus bien" non plus, okay.)

A remarquer : ma note se place dans une optique "scène metal" uniquement. Si je devais replacer le disque dans un contexte plus global, il chuterait facilement d'un point.

Après Chipstouille, l'autre vérité: Poulpe est lui aussi un garçon

Hahaha. C'est la première fois qu'on me prend pour une fille (excepté le jour où j'ai avoué aimer Ghosts de Rage). C'est marrant.
Comment as-tu bien pu en arriver à une telle conclusion ?

Je crois que c'est le topic "Oui, mais le metal, c'est pour quoi ? Pour qui ?" qui m'a induit en erreur, concernant le fameux moment où il est question de la manière superficielle dont les filles abordent la musique

Ta prise à parti a été si virulente qu'elle m'a laissé cette impression (même si sur certains points, j'aurais réagi de la même manière).

Et puis il y a aussi ce topic où peu de personnes se vantaient de t'avoir vu en direct-live. Cette manière d'entretenir le mystère est typiquement féminine à mon sens.

Bref, que des rapports de cause à effet qui ont fait que je me suis mépris

Oui, il est vrai que je fus virulent, voire carrément agressif. Bah. C'est juste pas la période pour m'emmerder (et donc, non, je n'ai pas mes ragnagnas).

Quant au mystère m'entourant, j'ai mes raisons, que je ne divulguerai pas (à tout le monde en tout cas, certains sont déjà au courant ; mais j'en ai déjà trop dit).

putaing ... je tombe de haut en voyant vos notes ... ça me fait mal aux baloches ... 3/5 ...
c'était le meilleur album de 2001 avec le beyond twilight et le devin townsend !!!